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Critique de ODP31


Une brève de comptoir qui accouche du grand soir.
Le dernier roman de Philippe Lacoche est un bel hommage aux polisseurs de zincs, ces philosophes de la Suze qui défont le monde à la santé d'idéaux dont la datation au Carbone 14 les ramène en 1968 .
Ce n'est pas un hasard si le précédent roman de l'auteur, « le Chemin des fugues » avait obtenu le prix des Hussards. Admirateur de Michel DEON, Antoine BLONDIN, Jacques LAURENT, surnommé « le hussard d'Automne », l'auteur est un journaliste au Courrier Picard qui signe ses chroniques « le Marquis des Dessous Chics ». Il assume son côté franchouillard et impertinent.
« Mise au vert » permet de retrouver le personnage du « Chemin des Fugues », Pierre Chaunier, journaliste vintage à L'Écho du Vaugandy. Il devise sur l'état du monde avec ses copains du BDLP (Bar de la place où l'on déguste la bière Pucelle) et tombe sous le charme d'une reine de la bricole qu'il surnomme L'Orangée de Mars (un hommage à Pierre Soulages).
Quand cette amicale de prolos voit rouge en sirotant du blanc, elle décide de coloniser une ferme pour la transformer en phalanstère, communauté auto-suffisante et libertaire. Sur place, l'étang est baptisé Molotov, le coq Adolph et le lapin Churchill. Entre deux gueuletons, ils distillent tout ce qui pousse dans leur potager, élèvent des cochons, des chèvres et dressent des aurochs. Leur petite entreprise ne connait pas la crise et finit par aiguiser l'appétit d'un mystérieux investisseur. OPA et ennemis du Capital ne feront pas bon ménage.
J'ai apprécié cette première moitié du roman, irrespectueuse et nostalgique d'un monde qui n'a jamais vraiment existé. Les dialogues sont percutants, les réparties impitoyables. L'auteur décrit joliment l'affection virile qui unit ses personnages et la romance de seconde main attise bien le barbecue des sentiments. L'utopie est communicative quand elle ne se prend pas trop au sérieux.
En revanche, j'ai été moins convaincu par la dernière partie de l'ouvrage qui décrit une révolte des « pantalons verts » contre le président « Raphaël Tacron », soucieux du succès grandissant de la petite communauté. le récit perd alors un peu de sa poésie et j'ai eu l'impression que l'auteur s'était laissé un peu débordé par des appétences giratoires.
Peu importe, ce roman loufoque mérite une lecture sans préavis et réclame plus que ce petit billet empreint de solitude orpheline sur sa page Babelio.
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