Citations sur Dans l'univers de la Saline : La jeune fille au piano (12)
La théorie ne la rebutait pas à la condition de continuer sa formation pratique. Le piano, c’était sa lumière, sa raison d’être.
L’opinion publique associait la vie de l’aveugle à la tristesse et à l’ennui. À Nazareth, on n’avait qu’à se pointer dans la cour arrière à l’heure de la récréation pour constater la turbulence des enfants et leur joie de vivre.
Dès le premier cours de musique, la patience d’Anne avait été mise à rude épreuve. Sœur Beauchemin lui avait alors laissé entendre que, pour suivre les leçons de piano, Anne était tenue au préalable de s’approprier la notation musicale en braille, les notions de solfège, de dictée musicale, en plus de la théorie. Selon la religieuse, on ne touchait pas à un instrument avant de savoir lire la musique, lire avec les doigts, bien entendu. Toute une année devrait être consacrée à la maîtrise de ces apprentissages, une attente inconcevable pour l’adolescente.
Ne pas être d’accord avec toi ne veut pas dire être contre toi...
Synonyme de répit, de halte, de découverte, jouer du piano lui procurait son plus agréable divertissement, sa plus grande satisfaction. Laisser courir ses doigts sur un clavier lui donnait une impression de liberté.
Les véritables amies devraient se compter sur les doigts d’une main.
Que l’élève fût aveugle ou demi-voyant ne changeait rien aux exigences. Anne aimerait cette façon d’être traitée… sans pitié.
Tout compte fait, quand on maîtrise l’utilisation de ces signes, tant lus qu’écrits, l’exécution des partitions musicales se fait sans trop de mal.
En amitié, c’est un peu comme dans le mariage, pour le meilleur et pour le pire.
Pendant des siècles, on avait cru que les aveugles avaient naturellement l’ouïe ou le toucher plus développés que ceux des voyants. Ce mythe avait la vie dure. La véritable cause de cette supériorité de perceptions résidait dans le fait que ces sens étaient beaucoup plus sollicités chez les enfants atteints de cécité.