Nue comme un ver sans ma serviette, je hurlais en me bouchant les yeux plutôt que d’essayer de me couvrir – le pire réflexe qu’ait jamais eu un être humain dans toute l’histoire de la civilisation.
J’étais propre comme un sou neuf, mentalement régénérée, prête à tirer le meilleur parti de mes cinq jours de rêve sur un bateau de rêve, dans une
cabine de rêve et dans un célibat de rêve.
Quand on boit, on parle toutes les langues !
Décidément, l’alcool rentre bien ce soir. Après avoir avalé mon deuxième shooter, c’est moi qui m’installe près du bar pour en commander un troisième.
C’est la beauté d’être trentenaire : on sait plus ce que l’on veut, et les gens qui nous entourent semblent sincèrement ravis de nous voir franchir de grandes étapes, même si ça va vite.
Ça devrait être illégal de sentir si bon. Et d’avoir une poitrine aussi ferme. Une partie de mon cerveau sait que je ne devrais pas être ici, en train de faire ça, mais je la supplie de se taire et de me laisser apprécier le moment présent. Et j’y réussis presque, jusqu’à ce que…
Difficile de demeurer morose, rebelle ou le moindrement critique dans un endroit aussi paradisiaque.
En effet, ma mère a tendance à être un peu flamboyante.C’est pire depuis qu’elle est célibataire. J’ai déjà essayé de lui dire que chez les oiseaux, ce sont les mâles qui se parent de couleurs vives pour attirer les femelles, et veut-elle avoir l’air d’un paon, mais elle s’est contentée de hausser les sourcils en
appliquant une autre couche de fard à joues rose.