AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Levant


Il a fait les délices des amateurs de poésie. Et le supplice de sa mère ? Où l'inverse ?
Quelques années de virtuosité transcendantale, talent quasi inaccessible au commun des mortels qui ne peuvent que s'ébahir, et puis plus rien. L'homme-aux-semelles -de-vent a été un éclair du génie poétique. A quel prix?

Françoise Lalande prend le parti de ceux qui ont eu à endurer la contre partie de cette fulgurance, au premier rang desquels sa mère. Communément décriée par ceux qui se sont laissé éblouir par le phénomène, l'auteure de cette biographie passionnante procède à une étude approfondie des relations de la mère et du fils, en particulier en fouillant dans l'abondante correspondance qu'ils ont entretenue. Une forme de réhabilitation de celle que l'on présente habituellement comme "une mère autoritaire, sinon castratrice, contre laquelle la révolte seule pouvait s'avérer une alternative à l'étouffement."

L'étude est très convaincante. On ne sort avec la certitude que cette mère n'a pas manqué d'amour à l'égard du rejeton sublime, celui dont elle avait enfanté et qui a traversé le ciel de la poésie comme une comète.

Pas facile à vivre le môme, pour cette mère opiniâtre certes, mais avec ces fragilités comme tout le monde. Orpheline à cinq ans, abandonnée plus tard par son mari avec quatre enfants sur les bras. L'enfance prometteuse du petit Arthur qui brille dans les études, et puis se sauve à seize ans pour suivre Paul Verlaine avec qui il aura une relation que les moeurs de l'époque interdisent de qualifier. Et à vingt ans le grand départ, l'Europe, l'Afrique, avec une correspondance nourrie, exigeante, presque harcelante pour obtenir ceci ou cela.

Des circonstances atténuantes aux rigidités qu'on lui a trop souvent reprochées à Vitalie Cuif, mère d'Arthur Rimbaud. Oui, cette réhabilitation est convaincante et captivante.

Cela se paie cher d'enfanter du génie.
Commenter  J’apprécie          152



Ont apprécié cette critique (13)voir plus




{* *}