Il y a eu crimes. Abandons. Non-assistance à bébés en danger. Par dizaine de milliers. Kidnappings, vol d'enfants. Par centaines de milliers. Et puis crimes purs et simples, si j'ose dire. Pour les imparfaits. Assassinats d'enfants. Mises à morts de nourrissons. Pour cause de "défauts". Il y a eu crimes et il y a eu procès. Un autre Nuremberg. Celui où tous les responsables du Lebensborn Programm sont ressortis libres.
« Cette incinération de la mémoire engendre cette écriture du vide. Notre élimination administrative a fait de nous des orphelins pour l’éternité. »
« Les nazis se prenaient pour Dieu, et nous étions leur création. »
« Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Cette face cachée du nazisme est une langue étrangère que personne n’a envie d’apprendre. »
« Difficile, cette impression de n’avoir pas été désirée. Sinon par Himmler. Désirée par un monstre, j’ai accepté qu’on me regarde comme un monstre. Qu’on me traite comme un monstre. »
« Une passe organisée par l’Etat. Et encore, comme nombre d’entre elles témoigneront plus tard : « On faisait pas l’amour … on faisait des Allemands. » »
« On faisait ça aux adolescentes de la Bund Deutscher Mädel, la Ligue des jeunes filles allemandes, la branche féminine des Jeunesses hitlériennes. On faisait ça aux petites Polonaises aussi, aux petites Ukrainiennes, aux petites Tchécoslovaques. Parfois, on leur perçait l’hymen. Chirurgicalement. Quand elles étaient vraiment très jeunes. Pour que le SS ait moins l’impression d’avoir violé une enfant. »
« L’antisémitisme devient un service public (criminel). L’antisémitisme devient rationnel. D’un problème, Hitler en fait une solution. Finale. »
« Il paraît que le doute profite à l’accusé. Pas avec les enfants Lebensborn. On est douteux. On est coupables d’être douteux. Aucune défense n’est possible. Pas d’aide juridictionnelle. Pas d’avocat commis d’office. Juste une condamnation populaire sans jury. »
« Mon héritage n’est qu’une dette. Une dette irremboursable dont mes enfants continuent de payer les intérêts. La haine se transmet mieux que l’amour. La haine se pare du voile de la mémoire. La haine entre enfants de victimes et enfants de bourreaux est un héritage infernal. J’encourage mes enfants à répondre à la haine par l’amour. Mais on ne leur rend pas la monnaie : l’amour est pris pour une faiblesse, la haine pour une opinion. »