Les contes défaits

Wouaw …
J'ai beaucoup de mal à commencer cette critique parce que j'ai beaucoup de mal à faire le tri de mes sentiments, de mon ressenti, suite à la lecture de ces « Contes défaits ». Je vais tenter de les traduire en quelques mots.

Tout d'abord, la surprise, pas forcément bonne : n'aimant pas trop les « spoilers », je n'avais lu le résumé de ce livre que partiellement … « Peau d'âme, noir neige, le petit poussé … Il était zéro fois … c'est ainsi que commencent les contes défaits ». En tant que prof-documentaliste, je m'étais imaginé tenir là un livre parodique, peut-être une version sombre des contes classiques, j'étais loin du (conte) compte !

Ensuite, le tiraillement : où l'auteur nous emmène-t-il ? Va-t-il continuer à exprimer à demi-mot les sévices qu'il a subit enfant, ou y aura-t-il un moment cru, où il dira tout ? Tiraillement entre la curiosité morbide et l'angoisse de ne pas sauter une page au bon moment s'il le fallait. J'ai été soulagée de n'avoir rien lu de plus horrible que le mot dans toute sa simplicité, « viol ». Les autres (nombreuses) allusions étant suffisamment tournées et imagées pour que l'on comprenne sans entrer dans les détails.

Un peu de gêne, également, pour le passage concernant l'enfance dans le « home d'enfants » : ce passage raconté par un enfant-adulte, c'est-à-dire que l'adulte nous raconte ce qu'il a vécu et ressenti en tant qu'enfant (l'âge n'est jamais précisé, entre 2 et 15 ans, d'après ce que j'ai pu comprendre), mais avec un recul on ne peut plus adulte, avec des explications qui ne peuvent pas avoir eu lieu sur le coup, qui ne peuvent avoir eu lieu que des années plus tard. Comme si l'enfant était déjà adulte et capable de comprendre et interpréter ce qui lui arrivait. Ce que l'on sait faux, mais décrédibilise presque le récit et provoque une certaine gêne. (Gêne qui s'estompe dès lors qu'on arrive à la partie « adulte »)

Une indécision aussi : est-ce vrai ? Est-ce une fiction ? Est-ce romancé mais inspiré de faits réels ? L'auteur a-t-il créé un personnage et l'a-t-il fait parler à la première personne, ou l'auteur nous parle-t-il directement ? Ce livre est-il une sorte de thérapie par l'écriture, ou juste un livre imaginé sous cette forme ? Je n'ai pas trouvé la réponse dans le livre.

De l'admiration, enfin, pour l'expertise de l'auteur à manier les mots, tous les mots, jeux de mots, double-sens, faux-amis, métaphore et littéral, à chaque paragraphe une autre manière d'exprimer les choses, une autre manière de nous exprimer ses sentiments. En fin de (conte) compte (encore ^^), c'est sur ce dernier sentiment que se termine le livre, ce qui est une note positive.

L'histoire, quant à elle, me laisse vraiment perplexe. J'ai le sentiment qu'il manque quelque chose, que tout n'est pas dit, et je ne sais pas si j'aurais envie que tout soit dit. J'ai un peu le sentiment de servir de thérapeute et de ne pas savoir si je dois prendre cet ouvrage pour un monologue ou pour une histoire. du coup, je ne sais pas si j'ai le droit de demander des précisions du type : pendant toutes ces années, aucun, VRAIMENT AUCUN parent n'a su ce qu'il se passait dans ce lieu horrible ? Comment est-ce possible dans la réalité ? Et aussi, on parle à plusieurs reprises de la mère du personnage (de l'auteur ?), mais jamais du père, pourquoi ne serait-ce pas sa faute à lui aussi ? Comment le personnage/l'auteur n'est-il pas tout simplement devenu fou, de n'avoir jamais pu aller jusqu'au bout de sa démarche, lorsqu'il a retrouvé la vieille dame ?
Le temps, également, est une notion très abstraite. On sent bien que les différents événements racontés se succèdent à peu près, mais sans jamais savoir la durée, le temps qui les sépare, l'âge des protagonistes … Cela laisse un flou qui attise l'indécision concernant l'aspect réel ou fictionnel de cette histoire.

Du coup, je reste perplexe et ne parviens pas à déterminer si j'ai aimé ou non ce livre. Et j'en resterai sûrement là.

(Livre reçu dans le cadre d'une opération "Masse Critique")

Peut être trop de bonnes critiques, peut être aussi l envie de les suivre.. sûrement un désir de lire autre chose, un livre a part, une écriture qui sort de l ordinaire...
Mais déception. Exceptées les toutes premières pages, intrigantes, pleine de promesses, le reste n est pour moi qu' une tentative de rester dans l esprit du début. Mais non. Définitivement non. Ce ton faussement jeune m a énervé. Malheureusement rien de nouveau de ce côté..

Que dire... la lecture est rapide et pourtant... j'ai du me motiver pour le finir... on fait connaissance avec un petit garçon qui nous raconte ses vacances dans ce que les parents estiment être le "graal" du centre de vacances, où comment se donner bonne conscience en payant cher pensant faire le bonheur de son enfant... petit à petit, on découvre l'envers du décor. on est happés par le narrateur progressivement et au travers de sous-entendus vers des thèmes difficiles tels que la pédophilie, le silence et la culpabilité des victimes, le paraître avec ses caricatures de famille modèle qui cachent parfois une réalité toute autre, la puissance de l'argent qui semble ôter tout sens moral et maternel mais qui garantie une bonne conscience. Je me souviens avoir posé mon livre à un moment pour me dire "non, c'est pas ce que je crois!" bref, vous l'aurez compris, des thèmes forts... et pourtant... pfiouuu l'auteur nous amène peu à peu sur l'introspection de ce petit garçon devenu homme à qui on a violé son enfance. Même si les mots pour traduire les maux sont magnifiques, je n'ai, cependant, pas réussi à me laisser gagner par les confidences de cet homme malgré une très belle plume d'Oscar LALO ... j'ai vraiment eu du mal à boucler ce roman... il manquait un je-ne-sais-quoi.