Les contes défaits

Étonnamment, ces contes me laissent sans voix...

Incapable de mettre en forme mon ressenti, je viens de lire bien studieusement les avis de mes compères Babéliotes et je ne peux que me joindre au consensus d'éloges, pour un livre courageux, sur un thème révoltant, porté par une plume très personnelle.

Il n'empêche que cette lecture fut difficile, pas tant par le sujet que la façon de le traiter. L'écriture de Oscar Lalo m'a beaucoup dérangée, cette manière de tourner autour du pot, de triturer les mots et les images, d'abuser des métaphores ou des double-sens. Plus d'une fois, je me suis dit: "je sais où tu veux m'emmener, allons donc à l'essentiel".
Heureusement la construction est aérée par un découpage de chapitres courts et nerveux, qui donne une respiration au contenu comme au lecteur en apnée.

Après lecture, je me sens aussi défaite que cette histoire chaotique, au propre comme au figuré, reconnaissant néanmoins que la méthode d'écriture colle parfaitement à l'indicible du vécu.

Après un Goncourt* qui donne froid dans le dos à des parents confiants en leur nounou familiale, voici encore de quoi alimenter leur stress dans l'organisation des vacances enfantines.

* Chanson douce de Leila Slimani

Je savais que le sujet était difficile. Mais je pensais que l'auteur pourrait l'écrire. Il n'en est rien.

Comme son titre, l'écriture est défaite : elle part dans tous les sens, l'auteur ne peut pas la centrée sur son sujet. Et cela m'a gêné. J'attends d'un roman une certaine construction, or dans celui-ci, tout est déconstruit. Est-ce un roman d'ailleurs ? Je me suis plusieurs fois posée la question.

Jeu de mots pour mettre l'horreur à distance, soit. Celui avec le homme d'enfants est parlant, mais tous ne le sont pas.

Une écriture très bien pensée, mais qui m'a laissé su ma fin-faim.

L'image que je retiendrai :

Celle des enfants revenant de promenade sous la pluie et séchant dans le vestibule.
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=2184

Passé les 10 premières lignes, les deux trois premières pages me furent désagréables à lire. Non à cause de l'écriture mais plutôt à cause de cette manie qu'à l'auteur à tourner en rond. de décrire un problème par mille tableaux. Mais finalement passé cette mise-en-bouche, la lecture a décollé et je me suis retrouvée prise par l'histoire que raconte Oscar Lalo. Une histoire terrible, une histoire d'enfant détruit, d'une vie impossible.

(suite blog)
Lien : http://voyagelivresque.canal..

L'auteur écrit sur un sujet extrêmement dur et choisi de le faire d'une façon assez originale. Un homme de 65 ans raconte son enfance, marquée à jamais par son passage régulier dans un home d'enfants, sorte de colonie de vacances pour parents aisés, géré d'une main de fer par sa directrice, et par une main bien trop douce du mari de celle ci.
Des chapitres courts, où se mêle tour à tour, chapitre après chapitre la voix de l'enfant et la voix de l'homme. Un homme qui n'a jamais grandi, englué depuis toutes ces années dans ce passé traumatisant.

Ces contes défaits, narrent l'indicible, qui ne se dit pas vraiment d'ailleurs et cette colonie de vacances ferait plutôt penser à un camp disciplinaire.

J'avais très envie de lire ce livre car son sujet n'est pas facile et je voulais voir comment l'auteur allait s'y prendre. Si je salue la performance, je n'ai pas totalement adhéré cependant. Trop déconstruit, trop métaphorique et une fin sous forme de délivrance qui m'a semblait un peu trop rapide.

Merci à Babelio pour cette masse critique qui m'a permis de découvrir l'auteur et son livre particulier.

le titre m'a attirée. Je ne m'attendais pas du tout à cela. J'ai bien aimé malgré tout. le style très incisif m'a plu. L'histoire quant à elle est rude !