LA CHUTE DE LA GRANDE ROUE
La grande roue
Est tombée
Celle d'où enfant
Nous aimions voir
L'avenir au loin
Et les lumières
De la ville basse
Mêlées aux beaux
Quartiers riches
p.13
LES GRILLONS CHANTENT LA NUIT
Fleurs de sel bordant la grisaille
De l'aube qu'elles surfilent
Et ourlent d'épices fines
Dans la pénombre d'un spleen
Avec aux lèvres l'écume
Amère de la teinture
Noire de l'âme où agiter mots
Varech et méduses
Aux mollets ronds de ballerine
Saumures de sommeil
Fleurs de sel en pyramides
Pelletées de songes vite dissous
De la grande Babel des étoiles
p.30
LES GRILLONS CHANTENT LA NUIT
Les terres de l'intérieur
Que sais-je de moi
Qui jamais connaîtrai
Qu'ombre de fumées
Moi qui longtemps pris
La nuit pour le marc
Du jour
Et le soleil
Vidant le bol de faïence
Du ciel pour un voleur
Qui emporte son butin
Et le rend avec remords
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