On a décrit souvent les Elfes comme des êtres froids et insensibles ; à tort, sans doute. Le Forestier pouvait lire dans le regard de Fantilir toute l’angoisse d’un père inquiet pour la vie de son enfant.
Je ne sais pas s’il existe des « âges d’or » véritables car je ne suis pas historien, et peut-être que chacun d’entre nous transporte son propre âge d’or à l’intérieur de lui… En tout cas j’ai l’impression d’avoir vécu quelque chose d’unique et de précieux.
La chose qui traque le peuple des Elfes n’est pas de ce monde. C’est pour cela qu’on ne peut pas la tuer. Elle évolue dans un univers différent du nôtre. Nous ne percevons que son aura de malfaisance et les images de peur qu’elle suscite.
– A quoi songez vous ? demanda le Forestier, qui essayait de suivre le rythme sans marcher sur les pieds de sa cavalière.
– Oh ! A rien de particulier… A tout ce qui nous est arrivé, en fait. C’est curieux ; ces quelques jours passés en votre compagnie me paraissent avoir duré des années.
– Ne me faites pas croire que vous vous êtes ennuyée.
Elle pouffa :
– Oh non, sûrement pas !