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Le narrateur est un écrivain allergique au papier. « Tout bien pesé, mon allergie au papier n'était peut-être qu'un syndrome parmi tant d'autres. le syndrome de l'impasse ! » (p. 257) Son médecin lui conseille de voyager, de quitter son quotidien et son confort pour combattre ses manies et ses phobies. L'écrivain part pour le Yucatan, pour animer des ateliers d'écriture. Là-bas, il rencontre Teresa qui lui présente le journal de guerre qu'elle a écrit pendant la guerre du Guatemala dans les années 1980. « Je tenais à apporter mon concours à la réécriture de son texte. » (p. 38) Il y a aussi Maria qui lui confie sa jeunesse malmenée et qui s'est jurée de ne plus se laisser faire.

Puisque le papier le repousse et peut lui être fatal, l'écrivain apprend à aligner les mots autrement. Face à lui-même et à sa voix, il dépose ses phrases dans un dictaphone, manuscrit moderne. Il décide de raconter l'histoire de Léa, une amie d'antan au destin ambigu. « J'eus l'intime conviction de ce que ni mon livre sur Léa mon amis d'enfance, ni le travail d'accompagnement que j'exerçais auprès de Teresa ne se feraient dans la sérénité d'un témoignage certes douloureux, mais inoffensif. » (p. 67) Écrire est chagrin, torture intime, crime contre soi-même. le narrateur déploie sans fatuité une réflexion complexe sur l'écriture, les personnages et la place de l'auteur. « La pause descriptive. Quand le décor est héros, l'on n'invente plus, l'on décrit simplement en faisant taire sa propre imagination. Ne pas se priver de poésie quand la nature réclame d'être peinte en vrai. Mentir vrai, c'est aussi cela l'art du poète-romancier. » (p. 59)

L'auteur est un Africain exilé en Amérique latine qui n'oublie pas sa terre d'origine, aussi violente et perturbée soit-elle. « Dans mon pays de merde que j'adore (et qui se trouve être également le pays de Léa), le vice est magnifié, la vertu ridiculisée. » (p. 135) Mais ce que l'auteur découvre ou comprend auprès de Teresa et Maria, c'est que partout, le monde n'est que guerre et brutalité. L'écriture et la littérature ne protègent pas, mais elles conservent la fierté et le libre arbitre : elles offrent à l'homme qui sait manier les mots de se dresser contre l'innommable. Mais encore faut-il respecter la parole, ne pas la galvauder et ne pas la gaspiller.

Koulsky Lamko signe un texte superbe aux accents humanistes. Mais j'ai souvent été gênée par le rythme dolent du récit. Au gré des chapitres, parfois, je me suis ennuyée, en dépit de quelques passages éblouissants. Une lecture en demi-teinte et je m'en accuse : ce texte aurait mérité une lecture au calme, mais je l'ai parcouru dans un contexte agité. Il faudra que j'y revienne.
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Un écrivain africain vivant à Mexico est atteint d'un mal incroyable : une allergie au papier ...

C'est cette première phrase de la quatrième de couverture qui m'a laissé espérer à un roman intéressant, quoique à tendance loufoque. Celui-ci retrace le voyage de cet écrivain jusqu'à un village du Yucatán, où se sont réfugiés des rescapés de la guerre du Guatemala des années 1980. Au fil du temps, les habitants se confient, racontent leurs pertes, les massacres, les horreurs, leur fuite. Les souvenirs tissent un grand canevas qui retrace ce que fut cette guerre civile.

"La vie nous éduque au détour de chaque jour qu'elle nous offre. Dans les camps de réfugiés, nous avons connu l'angoisse, la désolation, la désespérance, la maladie, la faim; mais nous avons survécu à tout cela. Afin de témoigner pour tous ceux qui ne sont plus. Et pour qu'ils ne méritent en rien une telle fin tragique, témoigner de ce que la balle de l'assassin vil et peureux qui les a fauchés ne viendra jamais à bout de la vie. le manioc, le yucca, est une plante tenace, rebelle à la destruction. Il suffit qu'une racine, une tige arrachée rencontre l'humus de la terre pour que toute la plante revive. Nous revivrons à jamais.

Fasciné par ces récits, l'écrivain décide d'aider les habitants, une femme en particulier, à donner forme à ses souvenirs, à faire son deuil. Mais ses propres démons ressurgissent.

Totalement décousu, je n'ai pas du tout apprécié ce roman. Comme si je l'avais survolé, sans me sentir concernée le moins du monde. L'auteur a tenté de porter un regard croisé entre l'histoire du Guatemala et la propre histoire de l'Afrique, confrontée aux mêmes guerres et désastres, "ce pays de merde qu'il adore". Il me semble être totalement passée à côté de son propos ce qui me fait douter de la qualité de son récit.

En effet, malgré quelques beaux passages, comme les dialogues avec les chauffeurs de taxi, dont il apprend beaucoup, ou un beau poème en anglais, le ton à la fois pesant et érudit, pourtant rempli d'expressions familières, en vrac, m'a profondément gêné. de nombreux chapitres m'ont semblé de trop, comme si l'auteur remplissait les pages, alors qu'il n'a rien à dire. D'autres se faisaient l'écho d'une violence extrême, pas forcément très utile.

Une déception donc ... il n'y a pas d'autres mots.
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"Un écrivain allergique au papier, qui se retrouvait dans un village de quatre mille âmes, d'anciens réfugiés, dont les deux tiers constitués de femmes et de paysans ...".

Le narrateur parle à la première personne. Il est africain, écrivain, et séjourne au Mexique, "en quête de sensations neuves sur une terre de découverte, d'exotisme et d'aventure." Il s'agit pour lui non de trouver une quelconque inspiration, mais de se trouver lui-même, de renaître à soit. Ses voisins : des réfugiés guatémaltèques, des déshérités, des femmes au destin brisés mais dignes, avec lesquels son destin entre en étrange résonance ("J'eus l'impression vive d'être en terrain connu"), non sans heurts d'ailleurs.

Avec sa langue profondément originale, fondée sur une vraie réflexion, riche et colorée, très plastique, parfois déconcertante mais dotée d'une grande force poétique (voir les passages en vers vraiment séduisants), Koulsy Lamko prend pour propos les questions de la filiation, de l'enracinement, de l'exil. Mais la construction décousue, l'introspection, et le style rendent difficile une adhésion complète à ce "roman" pourtant fondé sur un parti pris d'écriture intéressant.

"Marche, le crépuscule drape ton pas de sa fine toile rouge du pays de tes rêves."
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"Mon humble voeu secret était qu'au terme de sa lecture du livre, le lecteur se rende compte que j'avais écrit pour dire que cela ne servait à rien de raconter l'horreur du monde et que les mots ne suffisaient pas , n'avaient pas le dos assez large pour porter les corps et les coeurs déchirés."
L'auteur qui a vécu pendant la guerre civile au Tchad , exilé, imagine dans ce roman qu'il ne peut plus écrire son histoire du fait d'une allergie au papier. Sur les conseils de son thérapeute, il rejoint un village de mayas, exilés suite à la guerre du Guatemala des années 80 dans ce village mexicain de Kesté.
En aidant Teresa à écrire ses mémoires de réfugiée traumatisée par les horreurs de l' extermination des mayas, et en écoutant Maria, il tente d'exhumer son histoire personnelle et celle de Léa, son amie d'enfance, dont le père et le mari ont été tués sauvagement par ce guerrier qu'elle prendra ensuite comme concubin. Et reviennent sans cesse cette adulation pour son bourreau et l'image de "ce pays de merde que j'adore."
Car l'amour de sa terre est telle le lien avec la mère, l'exil est un suicide. Il est difficile de se plier à une autre culture, une autre langue et se sentir toujours traiter de nègre ou d'étranger.
Mais, après l'allergie au papier, la volonté du narrateur d'être le passeur de mémoire sera empêchée par le mauvais fonctionnement d'un magnétophone, comme si cette histoire ne devait pas être écrite pour " ne pas transgresser le silence des vies cachées".
Le style est d'une grande richesse avec un mélange d'un vocabulaire riche et de langage de la rue. Il écrit avec nostalgie, poésie, et rage. le récit est toutefois déstructuré, l'auteur se laissant souvent aller dans la description de ses cauchemars. Il insère ses impressions en tant qu'écrivain, décrit les fiches qui guident son écriture. Mais cette déconstruction reflète l'état de ses souvenirs.
Les racines de yucca est un livre difficile à aborder pour sa construction et son contexte mais il témoigne avec passion et réalisme de la douleur des exilés, des paysans torturés, des civilisations anéanties pour l'appât de la terre en vue du commerce et du profit.
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L'auteur a du talent, et fait preuve d'une certaine originalité. J'ai eu beau vouloir laisser faire l'imagination, la lecture de ce livre m‘aura laissée sur le bord de la route, sans vraiment en comprendre ni les tenants, ni les aboutissants. C'est frustrant, mais c'est ainsi, à chaque livre son lecteur. Et celui-là n'était visiblement pas pour moi.
Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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A Mexico, un étiothérapeute diagnostique chez un écrivain d'origine africaine en mal d'inspiration, une allergie au papier. Il lui conseille d'aller se mettre au vert au plus vite. Arrivé à Santo Domingo de Kesté, au fin fond du Yucatan, il rencontre quelques Mayas, survivants de la guerre du Guatémala, qui lui racontent leurs tribulations et leurs souffrances. Il se retrouve en eux et fait un parallèle entre les situations politiques de l'Afrique et de l'Amérique du Sud. Les guerres, la violence, le déracinement, les exactions de « L'Hydre » (comme il l'appelle sans préciser plus, à chaque lecteur de mettre un nom sur la coupable...) sont les mêmes de chaque côté de l'Atlantique.
Il faut préciser qu'étant juré pour le Prix Océans, je me suis obligé à lire ce texte de bout en bout. Et ce ne fut pas une petite affaire, mais un véritable pensum. Il va sans dire qu'en temps ordinaire, j'aurais abandonné dès le premier tiers tant je n'ai pas accroché à cette absence d'histoire, à ce patchwork prétentieux fait de bribes, de tout et de rien, rempli de digressions, de descriptions inutiles, de détours et d'accumulations de petites scènes de violence souvent répétitives jusqu'à l'obsessionnel. Nul doute que M. Lamko estime proposer un style narratif absolument génial de sophistication et de poésie. Permettez-moi de n'y voir que préciosité pédante, lourdeurs approximatives et bouffissures absconses. On a quelquefois la très pénible impression que c'est écrit pour écrire, rempli pour remplir, fait de bric et de broc, tel le brouet aussi infâme qu'indigeste de celui qui parle pour ne rien dire, saisi de logorrhée nombriliste et qu'on y applique à la lettre le fameuse sentence du regretté Michel Audiard : « Ce n'est pas parce qu'on est c... et qu'on n'a rien à dire qu'il faut fermer sa g... » J'ai noté au passage (ce qui explique tout peut-être) que ce pseudo-chef d'oeuvre avait été produit « dans le cadre d'une résidence d'écriture » hollandaise, euphémisme pour parler de ces bourses d'écriture qui sont rarement gages de qualité, mais très souvent tout le contraire.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Avant d'entamer la critique de ce livre, je précise que je l'ai reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Je souhaite d'abord m'attarder sur l'objet en lui-même: j'aime beaucoup cette maison d'édition (Philippe Rey). le papier est de qualité, la couverture également, l'écriture ni trop serrée, ni trop épaisse, comme il faut. J'étais donc ravie de recevoir un beau livre. Soit dit en passant, le livre comportait un bandeau, sur lequel se trouvait une photo de l'auteur. Pas de phrase accrocheuse ou d'appel commercial. Mesuré.
Bref, après une approche agréable du livre, passons à l'histoire. J'avais choisi ce dernier pour ce thème surprenant: un auteur allergique au papier. Mais où cela allait-il nous mener? Verdict: bien plus loin que je ne l'imaginais! le narrateur se rend alors à Santo Domingo de Kesté où il va rencontrer des femmes et leur histoire terrible mais aussi sa propre histoire. le cheminement est long. Il est entremêlé des récits de ces femmes qui ont vécu l'horreur du temps de la guerre au Guatémala. Comment se reconstruire après de tels événements?
Le narrateur va s'égarer plusieurs fois, il emprunte différents chemins, il est une oreille attentive mais il revit aussi sa propre histoire, il puise au plus profond de lui même les mots. Mais peut-on tout mettre en mots?

J'ai aimé l'écriture poétique et vivante de l'auteur, les différents récits m'ont touchée, l'engagement de l'auteur m'a plu. Cependant, j'ai parfois perdu le fil conducteur, je me suis égarée sur les chemins. J'ai mis du temps à lire ce livre et je pense que d'ici quelques temps, une relecture me permettra de rester sur la grand-route.
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"Processus de zombification quasi irréversible", tel est le diagnostic du médecin sur l'étrange mal qui ronge le narrateur de l'histoire, en lui précisant : "En ce moment précis où je vous parle, vous êtes vide de tout : un mort en sursis, un vrai mort puisque vous donnez l'impression d'être de ce monde alors que vous avez amorcé le voyage vers l'autre rive."

Cette maladie mystérieuse, qui aurait pu être intéressante et avoir un rôle dans l'histoire est reléguée au second plan et n'est jamais exploitée par la suite, ce qui est dommage. Pour essayer de l'éradiquer, le médecin conseille à son patient de voyager : il n'y avait pas besoin d'une telle maladie pour le lui suggérer.
Et c'est une impression de rendez-vous manque qui m'a poursuivie tout au long de ma lecture de ce livre.
Je voulais lire une certaine histoire et c'est une autre que l'auteur a écrit.
Ainsi, j'aurais aimé lire celle de Teresa et au final elle n'est que légèrement esquissée, ou alors celle de Léa, mais là aussi, l'histoire reste en surface sans chercher à aller plus loin.
Quant à celle du narrateur, je n'ai ressenti aucune empathie et je suis restée étrangère à lui, d'autant plus que je n'ai pas réellement apprécié son style littéraire ni le découpage du récit.
Ce livre est constitué d'histoires alléchantes qui éveillent un moment la curiosité du lecteur et qui au final flottent en surface sans jamais connaître ni développement ni conclusion.
Il n'y a pas que les histoires qui sont effleurées, même les trames de fond que sont les imaginaires latino-amérindien et africain ne sont jamais développées.
Ce livre croise sans doute trop d'histoires pour que l'auteur ait réussi à en mener une à son terme.

Comme le yucca, je suis restée tenace à la lecture, mais elle fut laborieuse et je suis restée absolument hermétique à l'histoire développée dans ce roman.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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J'aurais aimé pouvoir apprécier ce roman sur un écrivain africain vivant à Mexico et atteint d'une étrange allergie au papier...
D'abord parce que le motif principal du livre est le pont entre les cultures et les continents, et notamment entre les peuples colonisés et opprimés, voire massacrés.
Ensuite parce qu'un écrivain allergique au papier c'était une promesse d'un bon ressort comique (ou au moins tragi-comique).

Pourtant, je suis bien obligée de dire que je n'ai pas aimé ce livre et ce pour plusieurs raisons.
- le style de l'auteur m'a paru très inégal, souvent trop relâché et parfois beaucoup trop lyrique, à la limite du ridicule.
- le message politique est trop appuyé pour être efficace et les propos du narrateur sont parfois plus de l'ordre du discours politique que du roman.
- Les personnage secondaires m'ont semblé très faibles. Je n'ai pas réussi à m'intéresser au destin tragique de Teresa et Léa (sur laquelle l'auteur tente d'écrire un roman)
- J'ai été mal à l'aise face à des descriptions de scènes extrêmement violentes, en particulier à l'encontre des femmes qui pour moi frôlaient la complaisance malsaine (même si je ne doute pas que l'intention de l'auteur était de dénoncer).
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Je n'aime pas du tout ressentir cette sensation en lisant un livre : passer complètement à côté de celui-ci.
Pourtant, les premières pages étaient prometteuses, le style, à la fois poétique et alerte, me promettait une belle rencontre littéraire, de même que le thème, à la limite du paradoxe : un écrivain allergique au papier !
Et puis mon attention est très vite retombée. Que cette allergie soit un prétexte pour aborder d'autres sujets, soit, il est toujours intéressant de voir un écrivain emmener son lecteur vers le véritable sujet du livre par des voies détournées. Sauf que dans ce cas, je n'ai pas très bien compris où l'auteur voulait en venir. Montrer que les hommes sont partout les mêmes, violents, cruels, racistes, quel que soit le pays, le continent ? Démontrer les difficultés à écrire ou à dire ce que l'on a vécu ? Je note d'ailleurs que ce sont essentiellement des femmes dont nous lisons les témoignages - les mots pour prouver la violence que les hommes ont exercée sur elle.
Au final, les tours, les détours, les digressions en un mot ont été si nombreux que je me suis perdue. Je ne doute pas cependant qu'une autre rencontre littéraire avec cet auteur ne soit possible.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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