Rose morte, tome 1 : La floraison

La Floraison, de Céline Landressie, est le 1er tome de la série Rose Morte et raconte l'histoire d'Eileen, une jeune aristocrate du XVIe siècle prête à tout pour échapper au mariage prévu par son père. Dans le même temps des crimes commis à Paris réveillent l'animosité qui couve depuis les guerres de religion. Une rencontre va changer la vie de l'héroïne.

CONTRARIANT. C'est le seul mot qui me vient à l'esprit pour décrire ce que ce livre m'a fait ressentir. C'est bien la 1e fois que je dis ça d'un livre, mais je ne vois pas comment l'exprimer autrement. Je me sens immensément contrariée par la lecture de la Floraison, au point que je n'ai pas pu le terminer et que le bouquin a failli passer par la fenêtre à plusieurs reprises (donc bien sûr, ce billet est basé sur ce que j'ai lu, pas sur l'intégralité du roman).

Tout d'abord, les personnages. Ils m'ont presque tous horripilée et m'ont fait très souvent lever les yeux au ciel. Quant à l'histoire, elle met un temps fou à décoller: le 1er évènement intéressant n'arrive qu'au chapitre 3. Sachant que les 2 1ers chapitres font une cinquantaine de pages chacun… Et cet évènement est immédiatement noyé dans un océan de pas grand chose.

J'étais très emballée par ce livre avant de l'ouvrir, ne serait-ce que parce qu'il se déroule à une période de l'histoire qui n'est pas souvent utilisée dans un roman. le début du règne d'Henri IV, dans un pays encore en proie aux dissensions religieuses, où les différents partis sont encore prêts à tirer l'épée pour une broutille, où les plaies de la Saint-Barthélémy sont encore fraîches, je trouvais ça original et très alléchant. Malheureusement, tout ceci reste anecdotique. Tout ce qui intéresse l'auteur, c'est de développer à n'en plus finir la vie sans saveur de son exaspérante héroïne et sa rencontre bouuuleversante avec le comte de Janlys, censé être un fantasme ambulant, auréolé de mystère et de sexiness à 2 balles (les « cheveux duveteux » m'ont bien fait ricaner), sauf qu'on voit arriver de loin la fameuse révélation sur ce qu'il est en réalité.

Au niveau du style, c'est assez mélangé. On passe de phrases travaillées pour « faire époque », avec vocabulaire recherché à l'appui (notamment pour décrire les vêtements), qui passent plutôt bien à des tournures un peu trop contemporaines qui cassent le rythme et sonnent bizarrement dans la bouche des personnages. Certains passages, notamment quand l'héroïne se plonge dans les yeux de son beau ténébreux, se teintent d'un lyrisme exagéré. C'est joliment tourné, mais ça prête à sourire.

J'ai lu tant bien que mal les 2/3 environ de ce roman, certains passages me donnaient vraiment envie de connaître la suite, mais l'accumulation de clichés (et aucun ne nous est épargné) et les accrocs infligés à la crédibilité historique (et je ne parle pas de l'aspect fantastique de l'intrigue, là) ont fini par avoir raison de ma patience et de ma bonne volonté.

Ce livre a d'excellentes notes et d'excellents commentaires sur LivrAddict, donc je suppose que le problème vient de moi… Tout m'a semblé too much dans cette histoire.

A noter l'excellent travail de l'éditeur: le livre en tant qu'objet est vraiment superbe. La couverture est magnifique, le papier est de qualité et la mise en page très agréable. Je regrette d'autant plus que le contenu n'ait pas comblé mes espérances…
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