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Rose morte tome 1 sur 4
EAN : 9782918541042
488 pages
L'Homme sans nom (17/03/2012)
4.05/5   173 notes
Résumé :
France, fin du XVIème siècle. C’est dans ce pays en proie à de terribles dissensions religieuses que se réfugient les Greer, fuyant l’Angleterre élisabéthaine.
Eileen, seule enfant du comte, est une jeune femme vive et de caractère. Mais son âge avance, et son père la met au pied du mur : elle doit se marier.
Et c’est en faisant tout pour éviter cette terrible obligation à l’aide de sa fidèle amie Charlotte que Rose fera connaissance d'Artus de Janlys.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (101) Voir plus Ajouter une critique
4,05

sur 173 notes
Bon, j'aime bien raconter ma vie avant de parler d'un roman. J'aime me dire que c'est une mise en situation, mais ne vous y trompez pas : je raconte vraiment ma vie. Pour Rose Morte, je vais donc le faire aussi !


J'envisageais de lire ce roman, sans plus. Peut être plus tard, peut être jamais. Ce n'est pas du tout, du tout mon style de prédilection. Et puis ça fait quelques temps que j'ai délaissé les vampires, devant une avalanche de déceptions. Alors je me suis dit on verra. La couverture du roman signée Magali Villeneuve a fait pencher la balance. Puis toutes les critiques positives de la blogosphère m'ont à leur tour donné un peu plus envie de le lire. Mais je n'ai vraiment décidé de me lancer qu'au moment où je suis arrivée sur le stand de l'Homme sans Nom, au Comic Con. J'y ai été accueillie par Céline Landressie avec tant d'entrain, de gentillesse et d'humour que je n'ai même pas hésité, comme si j'avais toujours eu l'intention de prendre son roman. Et je ne le regrette pas du tout.


Comme je l'ai dit ce n'est absolument pas un genre que j'affectionne. Il en est même loin. J'ai eu peur de me lancer et de me retrouver face à un roman que je n'arriverais pas à finir. Et en fait, je n'ai pas pu le lâcher. J'en ai été la première surprise ! Rien que ça, ça devrait vous convaincre, non ?


En quelque mot, Rose Morte est un roman fantastique où le fantastique apparaît tardivement. L'histoire débute à la toute fin du XVIIIe siècle, et suit le personnage de Lady Rose, « jeune » fille de 28 ans au caractère bien trempé. Cette dernière est une jeune anglaise vivant en France, je vous laisse découvrir pourquoi. Son père désespère de la marier un jour, et encore plus de « bien » la marier. Une grande partie du début du roman se concentre sur les efforts de Rose, aidée par sa meilleure amie Charlotte, pour refroidir le dernier prétendant trouvé par son père. On découvre ainsi une jeune femme intelligente, pour qui rien n'importe plus que la liberté, ainsi que l'ambiance dans laquelle elle a l'habitude d'évoluer. On s'habitue à son quotidien, sa façon de parler et de s'exprimer, et on apprend à l'apprécier. Ce début qui peut sembler un peu longuet ne m'a pas dérangée, au contraire. N'ayant pas du tout l'habitude de ce genre d'univers, j'ai ainsi pu prendre mes marques tout en découvrant Rose et son entourage.


Comme je l'ai dit, Rose a son caractère. Elle répond à ses parents, s'affirme en société, fait part de ses avis et elle est drôle ! Même quand les évènements tournent au dramatique, elle ne devient pas une demoiselle en détresse comme on a l'habitude d'en voir. Non, Rose est au coeur de l'action, et pour cause, c'est l'héroïne après tout ! Cela m'a rassuré pendant ma lecture, j'en ai tellement marre des jeunes niaises qui attendent que tout leur tombent dessus ! Rose sait ce qu'elle veut et surtout ce qu'elle ne veut pas. Et elle ne veut pas d'un mariage arrangé. Et elle veut des réponses, elle veut la vérité, elle veut se venger. Mais je vous laisse découvrir par vous-même...


Le coté fantastique de l'histoire se fait attendre à tel point qu'on ne l'attend plus. Et je dis ça positivement parce qu'étonnamment, cela ne m'a dérangé. Ça aussi, ce n'est pas habituel, je suis une gourmande des littératures de l'imaginaire, je me suis surprise à être passionnée par ces histoires qui se focalisaient tant sur les gens. Ça peut sembler bête, dit comme ça, mais Céline Landressie parle bien des gens. Dans ce roman, elle a mis en avant les caractères et les relations entre les protagonistes et le fait brillamment. En plus de Rose, on découvre donc ses parents, leurs amis, leurs domestiques. Chacun trouve son importance et aucun n'est un simple figurant sans impact sur le récit. On suit Rose, même si le roman est à la troisième personne, et on ne sait que ce qu'elle-même sait, on découvre les nouveaux visages en même temps qu'elle.


Et donc, partageant le devant de la scène avec Rose, il y a le mystérieux Artus de Janlys. Mystérieux c'est le mot, vraiment, car si on en sait très peu sur le jeune homme au début, on n'en sait pas beaucoup plus à la fin ! Je trouverais dommage de trop vous parler de lui, alors je dirais juste que c'est un personnage que j'ai eu du mal à cerner mais que j'ai quand même beaucoup apprécié. On comprend assez vite son rôle dans l'intrigue mais c'est très bien fait, et on a envie d'en lire plus sur lui.


Avant qu'on s'en rende compte, le rythme accélère et on se retrouve avec une intrigue mêlant romance, meurtres étranges, fantastique et mystère. À partir du drame (et vous saurez de quoi je parle quand vous le lirez) on plonge définitivement dans la part fantastique du roman et là, vous ne pourrez plus le lâcher. Je ne m'attendais pas à tout ce qui se passe dans la deuxième partie du roman et j'en ai été ravie ! On découvre alors que tout est lié depuis le début du livre, alors je vous conseille vraiment de ne pas lire trop distraitement la première partie. On suit le début d'une romance mais on découvre aussi un univers fantastique dans une époque bien définie, le tout jonglant avec des évènements étranges que l'on découvre en même temps que l'héroïne. Rose Morte, ce sont des histoires rassemblées en une seule, des histoires gravitant autour de Rose.


Et puis il y a le mythe du vampire, dont je n'ose pas trop parler. Premièrement, parce que Céline Landressie elle même n'en parle pas vraiment. Comme elle l'explique sur son site, elle n'allait pas utiliser un terme qui n'existait pas à l'époque du récit, un terme qui aurait été complétement anachronique. Et deuxièmement, parce que c'est ce qui m'a fait le plus plaisir. le mythe comme on l'apprécie (enfin, comme je l'apprécie) pas édulcoré, pas idéalisé. La Floraison m'aura réconciliée avec les vampires, et ça faisait longtemps qu'on était fâché.


Et puis Céline Landressie écrit bien. Son style est des plus agréables et elle arrive à vous faire apprécier chaque description, chaque dialogue. En bref, elle est douée, elle rend chaque action fluide et utile et les pages s'enchainent sans difficultés. Enfin, peut-être un peu si vous n'êtes pas habitués à un certain niveau de langue, mais rassurez-vous, ce n'est pas pour autant que c'est indigeste, bien au contraire ! J'ai adoré le style du roman, en parfait accord avec l'époque et l'intrigue. Un sans faute ! Alors voilà, je me retrouve avec une folle envie de me jeter sur le second tome, et je n'aurais pas parié là dessus. Je pense que quel que soit votre style de prédilection, vous pourriez trouver en Rose Morte quelque chose qui vous plaira ! La Floraison est donc un très bon premier tome qui m'a convaincu, et auquel je mets une excellente note sans hésitation. Laissez vous tenter !
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Comme il est bon parfois de lâcher complètement prise ! de se laisser envoûter par l'histoire sans chercher à en tirer un quelconque enseignement. de lire jusqu'à plus soif ! de lire sans arrière-pensée, sans chercher à comprendre le pourquoi du comment, de lire tout simplement !


Il y a bien une petite voix qui me murmurait à l'oreille : «  Mais ce n'est pas un livre pour toi, ça ! Tu sais où il est rangé ce livre en librairie ? Dans le coin jeunesse au rayon « littérature mordante » juste à côté de Twilight ! Depuis quand tu aimes ce genre de lecture ? Non, mais, ça va pas mieux.. Conseille le plutôt à ton adolescente de fille .. 
- Chut, la petite voix ! Tu dis n'importe quoi...C'est un roman historique ! Ça se passe au XVIème siècle en pleine guerre de religion entre catholiques et protestants.
- Oui, enfin, ça c'est la toile de fond. Mais t'avoueras tout de même qu'à partir de la moitié du livre, on plonge dans un univers bien plus fantastique qu'historique !
- Et alors ?! J'aime bien la littérature fantastique. J'ai adoré « Le Trône de Fer ».
- ça n'a vraiment rien à voir ! Avoue que « Le trône de Fer » c'est pas de la lecture pour midinette. Tandis que là...Franchement, tu veux que j'te dise ?
- Non, tais-toi, je lis ! C'est le moment où Rose tombe sous l'emprise d'Artus, comte de Janlys. Ténébreux, mystérieux...Wouaouh !
- Moui...nous y voilà ! En pleine romance ! Pffiouu..tu changeras pas...
- Ouh la la...Il est beau ce passage..il y a même des loups..
- Ben voyons...Trop facile le rêve avec les loups...Si c'est pas un truc pour appeler la meute, ça...
- Non, mais attends..Tu ne sais pas ce que fait Artus à Rose ?? Ouh la la..la pauvre..ça va complètement bouleverser sa vie !
- C'est pas ce qu'elle voulait justement ? Echapper à son carcan de jeune fille noble en âge de se marier avec un affreux barbon ? Se libérer de la bienséance et de l'hypocrisie de son milieu ?
- Si, si...mais chutt ! Je lis ! "

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Un roman d'une élégance rare, une très belle découverte pour le premier tome de cette saga en cinq volumes.

C'est avec beaucoup de retard que je commence cette série écrite par la talentueuse Céline Landressie. Pour ma défense, j'ai réussi à attendre la sortie poche chez Milady de ce premier opus alors même que les deux premiers tomes étaient d'ores et déjà disponibles chez L'homme sans nom.
Comme lors de chaque nouvelle acquisition, je me renseigne un minimum sur le livre, et celui-ci ne réunissait exceptionnellement que des avis positifs. Il me tardait donc de découvrir à mon tour ce récit mainte fois encensé sur la toile mais bien trop absent des librairies à mon goût.
Je n'ai trouvé presque aucun point négatif à cette lecture, hormis quelques petits détails qui me chiffonnent un peu mais c'est une série qui a déjà sa place dans ma bibliothèque.

C'est un roman vraiment très bien écrit, le style est soigné et exceptionnellement poétique. On est très loin de l'écriture simpliste dont font souvent les frais beaucoup trop de livres. A la frontière entre romance et roman d'action historique, Céline Landressie apporte une touche de raffinement et de délicatesse à son ouvrage. A moins que ce ne soit l'influence du très distingué Comte de Janlys qui ait inspiré sa plume...
L'auteure nous plonge à merveille dans un univers raffiné, une ambiance mystique et avec une noirceur admirablement dosée. Il s'agit de Bit-Lit, avec une part d'ombre évidente, mais rien qui ne soit insupportable aux âmes les plus sensibles. Comme je le disais, rien de sanglant ou de macabre, ici tout est en subtilité et en distinction.
Le décor de cette France du XVIème est retranscrit méticuleusement, si bien que l'on se croirait revêtir de magnifiques atours et devenir un convive privilégié dans un bal de l'époque. le contexte religieux et politique est détaillé et mis en avant avec brio et offre un récit approfondi et abouti. Sous le règne d'Henri IV, l'opposition catholicisme/protestantisme est encore un sujet de préoccupation et de conflits malgré la proclamation toute proche de l'Édit de Nantes. Il va de soi que ce contexte riche en tensions politiques s'avère être un décor de choix pour l'intrigue du roman.

La première moitié du récit est vraiment divertissante, les personnages arrivent au fur et à mesure et se distinguent par leur personnalités tour à tour touchante, cocasse ou impérieuse. Les dialogues percutants et les descriptions très lyriques constituent une entrée en matière des plus enthousiasmantes.
Céline Landressie emploie un vocabulaire très riche, elle n'hésite pas à piocher dans des termes de l'époque, certains désuets, mais dont la définition est donnée dans le glossaire en fin d'ouvrage. Pas besoin de se munir d'un dictionnaire donc, tout est réfléchi et pensé pour que l'univers créé soit tangible et non désagréable à la lecture. Nous sommes directement happés dans l'ambiance et l'atmosphère de l'époque.
Au delà de l'aspect historique très précis et recherché, on plonge dans une intrigue elle-même prenante et exaltante. le récit est mené par une héroïne à la personnalité affirmée, et charismatique. A 28 ans, et au grand dam de ses parents, Rose n'est toujours pas mariée. Or le temps presse, étant fille unique, il n'y a pas d'autre héritier pour se charger des bien familiaux, et puis à cette époque, son âge représente un handicap non négligeable. Rose est donc en perpétuel conflit avec ses parents, et se sent souvent incomprise, sauf par sa meilleure amie, Charlotte (et là on pense d'emblée à Orgueil et Préjugés). Mais alors que Rose tente de repousser un énième prétendant, elle rencontre l'énigmatique et étonnant comte Artus de Janlys. Ce dernier lui porte secours à mainte reprise et sait lui prêter une oreille attentive. Peu habituée à autant d'égard et d'attention, la jeune fille tombe indubitablement sous le charme. Plus qu'un protecteur, il va devenir un véritable allié pour Rose, mais sa nature secrète va bientôt être dévoilée et la jeune fille en paiera le prix...

Les relations entre les personnages sont pour le moins assez incongrues et j'ai vraiment apprécié le petit flashback au début du récit. Cette mise en bouche est assez déroutante, mais elle amène parfaitement la suite des évènements.
La relation entre Rose et son père est à la fois touchante, mais aussi explosive. Les différends qui les oppose sont souvent source de disputes, mais leur affection réciproque contribue à calmer les foudres. En revanche, entre Rose et sa mère, les sentiments sont quasiment absents, et lorsqu'elles ne se querellent pas, ce sont presque des étrangères l'une pour l'autre.
Concernant le personnage de Rose, je n'ai absolument rien à lui reprocher. C'est un caractère bien trempé, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et sait ce qu'elle veut. Elle sait aussi faire preuve de sensibilité et de douceur lorsque c'est nécessaire. L'histoire est donc brillamment portée par une héroïne vraiment agréable à suivre, qui ne tombe pas dans des clichés mainte fois réutilisés. En revanche, je suis un peu plus mitigée sur les figures masculines de ce récit. le ténébreux et mystérieux comte de Janlys incarne un personnage beaucoup plus typique. Fort d'une autorité et d'un charme naturel, ses pouvoirs sont quasi-illimités et il prend en main la moindre décision. Finalement, c'est un personnage assez convenu et prévisible qui ne m'a pas vraiment emballée.
Le jeune Adelphe m'a davantage charmée. Il est plus doux, a des airs moins supérieurs et paraît plus honnête et humain. le cadet des frères d'Holival a d'emblée eu toute ma sympathie et j'espère qu'on le verra davantage dans le second tome.

J'ai vraiment aimé le fait que l'auteure limite son intrigue à un panel assez réduit de personnages. En effet, tout ce petit monde gravite autour d'une cour centrale, où interviennent toujours plus ou moins les mêmes protagonistes et dans ce flot de marquis, comtes, vicomtes, et barons il aurait été très facile de se perdre, or ce n'est pas le cas. L'intrigue prend des allures d'enquête et une fois n'est pas coutume, j'aurais été incapable de deviner quels étaient les coupables. le mystère est donc resté entier du début à la fin et l'effet de surprise a bien marché sur moi.

Celine Landressie mêle avec brio aspect historique et action. Si dans la première partie du livre, elle prend le temps d'installer le contexte politico-religieux, de nous plonger royalement dans le XVIème, tant au niveau des décors, que des costumes et du mode de vie, la seconde partie s'avère plus rythmée et pleine d'action. Personnellement j'ai vraiment aimé la première partie et suis restée un peu mitigée sur la suite, et sur les agissements d'Artus de Janlys. En revanche, l'aspect romantique est assez ténu, bien dosé et ne tombe jamais dans la mièvrerie, ce qui est un grand point positif, qui rattrape un peu le côté prévisible du ténébreux comte.

Finalement, moi qui ne suis absolument pas une mordue de bit-lit, me voilà pourtant conquise par La floraison. C'est un roman d'exception qui prend le temps de se savourer (surtout si comme moi, vous attendez le mois de septembre pour la sortie du tome 2 en poche).
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J'ai adoré ! Et pourtant, c'était plutôt mal parti car les deux premiers chapitres m'ont ennuyée au plus au point… Oui, je sais, c'est rude, mais étant donné que le roman avait été un coup de coeur pour une amie blogueuse, j'ai poursuivi. Et bien m'en a pris ! le chapitre trois a été un délice et la suite n'a été qu'en s'améliorant. Comme quoi, il est bon de persévérer.

Une fois passé ce chapitre trois, l'intrigue du roman ne nous est pas révélée, il faut attendre la moitié du roman pour être réellement sûr de quoi il en retourne. Il n'en reste pas moins qu'avec l'arrivée d'Artus, un personnage masculin qui nous charme tout autant que notre héroïne Rose, les choses prennent une tout autre tournure. Sans compter que la curiosité de Rose la pousse à découvrir certaines intrigues très mystérieuses qui donnent au récit un élan que j'attendais depuis le début. Et étrangement, même si la suite des événements vient petit à petit je n'ai perdu aucun intérêt. J'ai englouti le roman en deux jours à peine. La troisième partie du roman est juste impossible à lâcher. J'ai réellement apprécié le fait que Céline Landressie ait réussi à mélanger surnaturel, intrigues « politiques » et romance. Découvrir sa version du folklore qu'elle a choisi d'exploiter était très plaisant. le choix de l'époque n'était pas évident, mais là encore, c'était très juste. Quant aux intrigues, elles ne prennent pas tellement de place mais elles restent bien présentes donnant un peu plus de suspens à l'histoire, et permettent de garder un fil conducteur.

Côté personnage, Artus, Rose et Adelphe sont bien entendus ceux qui m'ont le plus charmée. Honneur aux dames. Rose a été un personnage que j'ai tantôt beaucoup aimé et tantôt beaucoup moins… Elle est franche et directe, impétueuse, réfléchie, curieuse… Beaucoup de qualité qui n'étaient pas appréciées à l'époque… Et c'est un fort atout pour la jeune femme, cependant, elle reste une jeune femme de son époque. C'est difficile à expliquer, mais malgré son caractère « moderne », si je puis dire, certaines des actions ou de ses attitudes laissent entrevoir ce qu'on attend de voir des jeunes femmes de l'époque. Et j'ai eu un peu de mal avec cela, même si ce n'est pas quelque chose de très dérangeant. Mais j'avoue qu'à certain moment, c'était un élément que j'oubliais. le plus flagrant a été quand les indices indiquant du surnaturel étaient juste devant son nez et qu'elle ne voyait rien… Je pestais… Mais il ne fallait pas oublier un point important : elle n'est pas une jeune femme du XXIème siècle lisant du fantastique à la volée ! XD Une fois cette idée bien en tête, on oublie ce manque de clairvoyance. Elle évolue aussi beaucoup dans ce tome, les derniers chapitres sont flagrants. C'est très plaisant, surtout pour un premier tome.

Artus et Adelphe, maintenant. Les deux frères sont un peu comme le jour et la nuit. J'ai ma préférence en Adelphe, plus lumineux, plus tendre, plus « humain », plus franc. Son frère ainé est bien entendu un personnage qui ne laisse pas de marbre, mais la noirceur et les secrets que couvent ce personnage, lui donnent parfois un côté antipathique. Il n'en reste pas moins qu'il est par moment désarmant, plein d'attention. On en apprend guère sur lui mais j'ose penser que les deux frères ont vécus des choses assez dures et qu'Artus a préféré se forger un masque, jouer de certaines choses pour se protéger. A voir par la suite, mais ces deux-là donnent de toute façon au roman une toute autre dynamique. le trio en lui-même est parfait, et j'ai adoré les voir évoluer ensemble, dans les bons comme dans les mauvais moments.

Le tout est vraiment très plaisant à lire, le style de l'auteur étant fluide et dynamique. On sent aussi que des recherches ont été menées concernant l'époque et c'est un réel plus car on a vraiment l'impression d'être au XVIème siècle. En tout cas, j'ai hâte de pouvoir poursuivre les aventures de Rose, cela ne fait plus aucun doute !
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J'ai beaucoup apprécié cette lecture qui, pour moi, est un mélange réussi de roman historique et fantastique.

Le début commence comme un roman historique, et je dirais même presque comme une romance historique, car on est en présence d'une jeune femme belle et avec un caractère bien trempé - Eileen, rebaptisée Rose par sa meilleure amie, en référence à son second prénom : Rosamund -, qui sait ce qu'elle veut et surtout ce qu'elle ne veut pas, c'est-à-dire se marier.

En effet, cela fait plusieurs fois que son père tente de lui trouver un homme qui veuille bien l'épouser, malgré son statut de fille de réfugié anglais, et à chaque fois, la belle s'est débrouillée pour faire échouer les négociations en se montrant la plus désagréable possible.

Mais voilà que son père commence à se montrer vraiment insistant, comme si le temps pressait, tout à coup. Certes, elle a presque trente ans, ce qui peut s'avérer un obstacle de taille, mais de toute façon, elle ne voit pas l'intérêt de se marier et ne comprend pas l'empressement de son père.

C'est pourquoi, quand il est question de lui faire rencontrer son n-ième futur époux à un bal, elle complote avec sa meilleure amie Charlotte, qui elle, a très envie de se marier et est très intéressée par le potentiel fiancé d'Eileen. Leur idée est très simple : Charlotte fera tout pour séduire ledit fiancé, pendant que Rose fera son possible pour l'éviter.

Et c'est donc en mettant leur plan à exécution que Rose fait la rencontre d'un homme aussi beau que mystérieux, le comte Artus de Janlys, que tout le monde semble craindre et respecter à la fois. Malheureusement, il s'éclipse de ce bal sans une explication, aussi soudainement qu'il était arrivé. Et bien qu'elle ne doive pas le revoir avant plusieurs mois, Rose ne cessera plus de penser à lui.

Au cours de ce bal, Rose entend également parler de crimes horribles, les personnes retrouvées mortes étant éviscérées, apparemment, et si cela la choque, elle ne se pose pas plus de questions que cela.

Mais il plane quand même une aura de secrets et de complots autour de la jeune femme, et elle le comprendra assez vite en surprenant un soir une conversation entre son père et un inconnu, et en trouvant ensuite dans son bureau un carnet rempli de colonnes de lettres et de chiffres incompréhensibles pour elle.

Elle commence alors à penser que son père trempe peut-être dans des affaires pas très nettes. Et quand, quelque temps après, il reçoit des menaces de mort, elle se dit que c'est peut-être parce qu'il se sait en danger qu'il est si pressé de la marier. Suite à ces menaces, sa famille et elle se réfugient au château du père de Charlotte - qui est le plus proche ami du père de Rose - car ils y seront plus en sécurité.

Et c'est là que le comte Artus de Janlys réapparaît, et se met à faire la "cour" de façon assidue à Rose, lui rendant visite chaque soir, la rendant un peu plus amoureuse de lui de jour en jour.

Mais un soir, Rose et son père sont attaqués en revenant au château après une courte visite de contrôle à leur propre demeure pour s'assurer que tout est en ordre et que les domestiques laissés sur place n'ont pas de problèmes.

Un drame va s'ensuivre, et ses conséquences vont amener Rose à accepter l'aide et l'hospitalité d'Artus. C'est à partir de là qu'elle va découvrir peu à peu des choses dont elle n'imaginait même pas l'existence et que le côté "fantastique" va réellement apparaître.

Et s'il y a bien une chose que j'ai aimé, dans ce roman, c'est cela : le fait que si nous, lecteur, avons deviné depuis longtemps qui est - ou plutôt ce qu'est - Artus, à certains détails ou faits étranges extrêmement révélateurs pour une personne qui sait reconnaître les signes, Rose, à ce stade, n'a toujours pas le moindre petit soupçon, trouvant toujours une explication rationnelle aux choses bizarres qu'elle ressent ou entrevoit. Et ce n'est pas de la niaiserie ou de la naïveté de jeune femme surprotégée ou gâtée, c'est juste qu'elle a toujours vécu dans un environnement terre à terre où le surnaturel ne tenait aucun rôle. Donc elle n'envisage même pas cette possibilité.

Enfin... petit à petit, elle se met quand même à avoir des doutes, car elle assiste à des choses trop incroyables et impossibles pour être naturelles. Et surtout, lorsqu'elle-même commence à se sentir différente, elle réalise qu'il se passe vraiment quelque chose de bizarre.

Car aussi surprenant que cela paraisse, Artus change la nature humaine de Rose en autre chose, la même chose que lui, sans l'en informer. C'est la première fois que je vois ça dans un roman, et j'ai trouvé ça à la fois ahurissant, amusant et super gonflé de la part de l'auteur,même si certains trouveront sûrement que c'est trop énorme. Car la jeune femme ne se doute pas un seul instant qu'elle n'est plus humaine, jusqu'à ce que plusieurs petites mésaventures lui arrivent, et qu'elle constate (ou qu'on lui explique) qu'elle ne peut plus faire certaines choses. Et même là, il lui faudra un certain temps pour comprendre réellement et clairement ce qu'elle est devenue.

Et en cela, elle sera grandement aidée par Adelphe, le frère d'Artus, qui ne partage qu'à moitié la nature de son frère et peut donc encore faire des choses que lui ne peut plus faire.

Adelphe est un personnage très important, car il est indispensable à son frère. En effet, il lui ressemble comme un jumeau et se fait donc passer pour lui très souvent, quand le comte ne peut pas être présent physiquement. de plus, il est également son bras droit, son "homme de main", en quelque sorte, et il l'aide dans tous les domaines, que ce soit dans leur protection ou l'administration de leurs biens.

J'ai beaucoup aimé ce personnage, agréable, souriant, ouvert, chaleureux et généreux. Bref, beaucoup plus sympathique que son frère. Artus n'est pas déplaisant pour autant. Il est même charmant (quand il veut), courtois et très séduisant, et ce n'est pas étonnant que Rose soit complètement tombée sous son charme. Mais il a un côté plus sombre, plus autoritaire et plus secret que son frère. Quand on en saura un peu plus sur lui, on comprendra mieux pourquoi il est comme ça, et les raisons qui le poussent à réagir comme il le fait ou à prendre certaines décisions.

D'ailleurs, Adelphe n'est pas toujours d'accord avec celles-ci et le lui fait savoir, notamment au sujet de Rose. Il désapprouve par exemple l'ignorance dans laquelle Artus la maintient.

A ce niveau-là, il beaucoup plus "humain" qu'Artus, dans le sens où il est bien plus compréhensif et patient face à l'innocence de Rose et à son désarroi, et où il lui explique énormément de choses, alors qu'Artus, lui, préférerait attendre pour lui révéler la vérité, au risque de la blesser (moralement) ou qu'elle se mette en danger (physiquement).

Malgré son "innocence", Rose n'est pas du tout un personnage mièvre ou agaçant. Elle est loin d'être bête, possède une grande force de caractère et sait se montrer forte et courageuse quand il le faut.

A partir du moment où elle réalise pleinement quelle est sa nouvelle "nature", elle passe par différentes phases et des moments très difficiles, mais elle en sort grandie, mûrie, plus sûre d'elle. Elle va s'imposer au sein de son nouveau "foyer", ne se laissant plus mettre de côté et exigeant de savoir ce qu'il se passe et ce qui préoccupe Artus et son frère.

Du coup, elle va découvrir qu'il y a beaucoup d'autres êtres comme eux, et que l'univers dont elle fait désormais partie est plein de dangers et est régi par des lois et des codes très différents de ceux des humains.

Mais surtout, aidée de ses deux compagnons, elle va tenter d'obtenir des réponses à toutes ses questions et de retrouver les responsables du drame qui a touché sa famille.

Il n'y a pas énormément d'action, dans ce roman, mais je ne me suis pas ennuyée un seul instant, car j'ai adoré suivre les aventures et l'évolution de Rose, et tout le processus qui l'a amenée à la pleine conscience de la réalité. Mais il y en a quand même (surtout vers la fin), ce qui nous permet d'assister à des combats impressionnants et de découvrir les talents et capacités de chacun (y compris de Rose).

J'ai beaucoup aimé le cheminement de ce roman : on passe d'une ambiance légère et "romantique" à quelque chose de beaucoup plus sombre et carrément fantastique, mais de façon extrêmement progressive, et j'ai trouvé cela très habile de la part de l'auteur.

La fin m'a également apporté satisfaction, car elle apporte suffisamment de réponses pour que l'on puisse s'arrêter là si on veut, mais en laissant également des problèmes encore en suspens et des éléments nouveaux pour donner envie au lecteur de lire la suite. Ce que je ferai, évidemment...


Conclusion : Un roman qui mêle habilement le fantastique et l'historique, avec une ambiance qui évolue au fil des pages, suivant parfaitement les événements et le cheminement du personnage principal ; des personnages attachants et forts ; des complots, des secrets, des révélations, de l'action et des émotions (en tous genres) ; une écriture riche et travaillée... le résultat de tout cela est une agréable lecture pour moi.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
— Votre comportement est intolérable, Eileen ! explosa alors lady Mary. Vous vous conduisez comme une fille de ferme ! Serez-vous jamais digne de votre nom ?

— Je ne prétends pas m'attirer vos grâces, mère, chacun ici sait bien que c'est impossible, riposta Rose sans même poser les yeux sur la marâtre. Je m'adresse au maître de cette maison, puisque lui seul a le pouvoir d'apporter une réponse à ma sollicitation.

Livide de colère, lady Mary se tut néanmoins. Son mari ne s'en inquiéta pas, occupé qu'il était à déchiffrer le sens de tout cela.
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Ne serait-il pas merveilleux de percer les secrets de la nuit ? Qui en serait maître ne serait-il pas tout puissant ?
Comme ils avançaient, Rose se rêva conquérante de ce royaume occulte. Détentrice d'un savoir oublié depuis l'aube des temps, seule maîtresse de sa destinée, elle serait adulée par les hommes et crainte par les rois...
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-Qu'êtes-vous ? demanda-t-elle à mi-voix.
Artus se fendit d'un sourire enjôleur.
-Que voudriez-vous que je sois ?
Plutôt qu'à cela, Rose songea à ce qu'elle redoutait qu'il fût. Tandis qu'elle refoulait dans un frisson cette pensée dérangeante, Artus se détourna. Sans prendre la peine d'attacher leur coursier, il alla actionner le lourd heurtoir suspendu à l'une des portes d'entrée de la résidence.
-Ne me répondrez-vous pas ? s'indigna Rose, restée en retrait.
-Il vous aura fallu des semaines avant de me poser cette question, lady, lança le comte par-dessus son épaule. Je gage que vous saurez patienter quelques heures de plus pour obtenir une réponse.
(P293)
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— Oui, le marquis fait aussi état d'une rumeur au sujet d'une grande mascarade qui serait donnée à la cour cet été. Ce n'est encore qu'un bruit, toutefois il nous demande si nous serions intéressés d'y aller avec lui ?
D'un même mouvement les deux gentilshommes tournèrent la tête vers leurs filles respectives, lesquelles souriaient largement.
— Je pense que l'on peut répondre par l'affirmative, commenta lord Greer, amusé.
— On dirait, admit le baron, plus fraîchement que son comparse.
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Alors que déferlait dans ses veines cet impétueux flot d'extase, son univers intérieur fut tout à coup dépouillé de sa gangue de ténèbres. Une symphonie de formes diaprées, auréolée de parfums capiteux, jaillit du néant. De ce débordement de couleurs naquirent les paysages les plus fous et les plus fascinants. Au comble de la béatitude, Rose voulut se fondre dans leur beauté gracile, mais un voluptueux murmure s’éleva depuis les rives de sa conscience, dominant le récital de ses sens. Envoûtée par ce chant, elle se détourna de l’éden pour le suivre…
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