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4,05

sur 173 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bon, j'aime bien raconter ma vie avant de parler d'un roman. J'aime me dire que c'est une mise en situation, mais ne vous y trompez pas : je raconte vraiment ma vie. Pour Rose Morte, je vais donc le faire aussi !


J'envisageais de lire ce roman, sans plus. Peut être plus tard, peut être jamais. Ce n'est pas du tout, du tout mon style de prédilection. Et puis ça fait quelques temps que j'ai délaissé les vampires, devant une avalanche de déceptions. Alors je me suis dit on verra. La couverture du roman signée Magali Villeneuve a fait pencher la balance. Puis toutes les critiques positives de la blogosphère m'ont à leur tour donné un peu plus envie de le lire. Mais je n'ai vraiment décidé de me lancer qu'au moment où je suis arrivée sur le stand de l'Homme sans Nom, au Comic Con. J'y ai été accueillie par Céline Landressie avec tant d'entrain, de gentillesse et d'humour que je n'ai même pas hésité, comme si j'avais toujours eu l'intention de prendre son roman. Et je ne le regrette pas du tout.


Comme je l'ai dit ce n'est absolument pas un genre que j'affectionne. Il en est même loin. J'ai eu peur de me lancer et de me retrouver face à un roman que je n'arriverais pas à finir. Et en fait, je n'ai pas pu le lâcher. J'en ai été la première surprise ! Rien que ça, ça devrait vous convaincre, non ?


En quelque mot, Rose Morte est un roman fantastique où le fantastique apparaît tardivement. L'histoire débute à la toute fin du XVIIIe siècle, et suit le personnage de Lady Rose, « jeune » fille de 28 ans au caractère bien trempé. Cette dernière est une jeune anglaise vivant en France, je vous laisse découvrir pourquoi. Son père désespère de la marier un jour, et encore plus de « bien » la marier. Une grande partie du début du roman se concentre sur les efforts de Rose, aidée par sa meilleure amie Charlotte, pour refroidir le dernier prétendant trouvé par son père. On découvre ainsi une jeune femme intelligente, pour qui rien n'importe plus que la liberté, ainsi que l'ambiance dans laquelle elle a l'habitude d'évoluer. On s'habitue à son quotidien, sa façon de parler et de s'exprimer, et on apprend à l'apprécier. Ce début qui peut sembler un peu longuet ne m'a pas dérangée, au contraire. N'ayant pas du tout l'habitude de ce genre d'univers, j'ai ainsi pu prendre mes marques tout en découvrant Rose et son entourage.


Comme je l'ai dit, Rose a son caractère. Elle répond à ses parents, s'affirme en société, fait part de ses avis et elle est drôle ! Même quand les évènements tournent au dramatique, elle ne devient pas une demoiselle en détresse comme on a l'habitude d'en voir. Non, Rose est au coeur de l'action, et pour cause, c'est l'héroïne après tout ! Cela m'a rassuré pendant ma lecture, j'en ai tellement marre des jeunes niaises qui attendent que tout leur tombent dessus ! Rose sait ce qu'elle veut et surtout ce qu'elle ne veut pas. Et elle ne veut pas d'un mariage arrangé. Et elle veut des réponses, elle veut la vérité, elle veut se venger. Mais je vous laisse découvrir par vous-même...


Le coté fantastique de l'histoire se fait attendre à tel point qu'on ne l'attend plus. Et je dis ça positivement parce qu'étonnamment, cela ne m'a dérangé. Ça aussi, ce n'est pas habituel, je suis une gourmande des littératures de l'imaginaire, je me suis surprise à être passionnée par ces histoires qui se focalisaient tant sur les gens. Ça peut sembler bête, dit comme ça, mais Céline Landressie parle bien des gens. Dans ce roman, elle a mis en avant les caractères et les relations entre les protagonistes et le fait brillamment. En plus de Rose, on découvre donc ses parents, leurs amis, leurs domestiques. Chacun trouve son importance et aucun n'est un simple figurant sans impact sur le récit. On suit Rose, même si le roman est à la troisième personne, et on ne sait que ce qu'elle-même sait, on découvre les nouveaux visages en même temps qu'elle.


Et donc, partageant le devant de la scène avec Rose, il y a le mystérieux Artus de Janlys. Mystérieux c'est le mot, vraiment, car si on en sait très peu sur le jeune homme au début, on n'en sait pas beaucoup plus à la fin ! Je trouverais dommage de trop vous parler de lui, alors je dirais juste que c'est un personnage que j'ai eu du mal à cerner mais que j'ai quand même beaucoup apprécié. On comprend assez vite son rôle dans l'intrigue mais c'est très bien fait, et on a envie d'en lire plus sur lui.


Avant qu'on s'en rende compte, le rythme accélère et on se retrouve avec une intrigue mêlant romance, meurtres étranges, fantastique et mystère. À partir du drame (et vous saurez de quoi je parle quand vous le lirez) on plonge définitivement dans la part fantastique du roman et là, vous ne pourrez plus le lâcher. Je ne m'attendais pas à tout ce qui se passe dans la deuxième partie du roman et j'en ai été ravie ! On découvre alors que tout est lié depuis le début du livre, alors je vous conseille vraiment de ne pas lire trop distraitement la première partie. On suit le début d'une romance mais on découvre aussi un univers fantastique dans une époque bien définie, le tout jonglant avec des évènements étranges que l'on découvre en même temps que l'héroïne. Rose Morte, ce sont des histoires rassemblées en une seule, des histoires gravitant autour de Rose.


Et puis il y a le mythe du vampire, dont je n'ose pas trop parler. Premièrement, parce que Céline Landressie elle même n'en parle pas vraiment. Comme elle l'explique sur son site, elle n'allait pas utiliser un terme qui n'existait pas à l'époque du récit, un terme qui aurait été complétement anachronique. Et deuxièmement, parce que c'est ce qui m'a fait le plus plaisir. le mythe comme on l'apprécie (enfin, comme je l'apprécie) pas édulcoré, pas idéalisé. La Floraison m'aura réconciliée avec les vampires, et ça faisait longtemps qu'on était fâché.


Et puis Céline Landressie écrit bien. Son style est des plus agréables et elle arrive à vous faire apprécier chaque description, chaque dialogue. En bref, elle est douée, elle rend chaque action fluide et utile et les pages s'enchainent sans difficultés. Enfin, peut-être un peu si vous n'êtes pas habitués à un certain niveau de langue, mais rassurez-vous, ce n'est pas pour autant que c'est indigeste, bien au contraire ! J'ai adoré le style du roman, en parfait accord avec l'époque et l'intrigue. Un sans faute ! Alors voilà, je me retrouve avec une folle envie de me jeter sur le second tome, et je n'aurais pas parié là dessus. Je pense que quel que soit votre style de prédilection, vous pourriez trouver en Rose Morte quelque chose qui vous plaira ! La Floraison est donc un très bon premier tome qui m'a convaincu, et auquel je mets une excellente note sans hésitation. Laissez vous tenter !
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Rose morte est un roman avec une dimension fantastique, mais le fantastique n'arrive que très tard dans l'histoire. le livre nous dévoile surtout le quotidien d'une jeune fille riche et un peu rebelle, dont le principal centre d'intérêt est de repousser les prétendants que ces parents lui trouvent.

Le contexte historique du roman est plutôt riche. Il se passe juste après la signature de l'édit de Nantes, alors que la Ligue, moribonde, a encore des sursauts d'orgueil. Dans ce contexte où la sécurité est incertaine et les gentilshommes prompts à dégainer l'épée, le refus de Rose de se marier inquiète son père.

Les personnages du roman sont très attachants, tant Rose, avec ses envies d'indépendance, que les personnages secondaires, comme Charlotte ou le père de Rose.

L'histoire, assez simple, reste très intéressante à lire. Et surtout, on n'est pas submergé par une sirupeuse histoire d'amour.

Au final, un très bon roman fantastique qui se démarque des autres par une histoire d'amour placé au second plan et qui ne tombe jamais dans la mièvrerie.
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Une auteure française à la hauteur de ses collègues américains, tout en se démarquant en s'incrivant dans de la fantasy historique.
Un petit bijou pour les adeptes du genre...
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Un roman d'une élégance rare, une très belle découverte pour le premier tome de cette saga en cinq volumes.

C'est avec beaucoup de retard que je commence cette série écrite par la talentueuse Céline Landressie. Pour ma défense, j'ai réussi à attendre la sortie poche chez Milady de ce premier opus alors même que les deux premiers tomes étaient d'ores et déjà disponibles chez L'homme sans nom.
Comme lors de chaque nouvelle acquisition, je me renseigne un minimum sur le livre, et celui-ci ne réunissait exceptionnellement que des avis positifs. Il me tardait donc de découvrir à mon tour ce récit mainte fois encensé sur la toile mais bien trop absent des librairies à mon goût.
Je n'ai trouvé presque aucun point négatif à cette lecture, hormis quelques petits détails qui me chiffonnent un peu mais c'est une série qui a déjà sa place dans ma bibliothèque.

C'est un roman vraiment très bien écrit, le style est soigné et exceptionnellement poétique. On est très loin de l'écriture simpliste dont font souvent les frais beaucoup trop de livres. A la frontière entre romance et roman d'action historique, Céline Landressie apporte une touche de raffinement et de délicatesse à son ouvrage. A moins que ce ne soit l'influence du très distingué Comte de Janlys qui ait inspiré sa plume...
L'auteure nous plonge à merveille dans un univers raffiné, une ambiance mystique et avec une noirceur admirablement dosée. Il s'agit de Bit-Lit, avec une part d'ombre évidente, mais rien qui ne soit insupportable aux âmes les plus sensibles. Comme je le disais, rien de sanglant ou de macabre, ici tout est en subtilité et en distinction.
Le décor de cette France du XVIème est retranscrit méticuleusement, si bien que l'on se croirait revêtir de magnifiques atours et devenir un convive privilégié dans un bal de l'époque. le contexte religieux et politique est détaillé et mis en avant avec brio et offre un récit approfondi et abouti. Sous le règne d'Henri IV, l'opposition catholicisme/protestantisme est encore un sujet de préoccupation et de conflits malgré la proclamation toute proche de l'Édit de Nantes. Il va de soi que ce contexte riche en tensions politiques s'avère être un décor de choix pour l'intrigue du roman.

La première moitié du récit est vraiment divertissante, les personnages arrivent au fur et à mesure et se distinguent par leur personnalités tour à tour touchante, cocasse ou impérieuse. Les dialogues percutants et les descriptions très lyriques constituent une entrée en matière des plus enthousiasmantes.
Céline Landressie emploie un vocabulaire très riche, elle n'hésite pas à piocher dans des termes de l'époque, certains désuets, mais dont la définition est donnée dans le glossaire en fin d'ouvrage. Pas besoin de se munir d'un dictionnaire donc, tout est réfléchi et pensé pour que l'univers créé soit tangible et non désagréable à la lecture. Nous sommes directement happés dans l'ambiance et l'atmosphère de l'époque.
Au delà de l'aspect historique très précis et recherché, on plonge dans une intrigue elle-même prenante et exaltante. le récit est mené par une héroïne à la personnalité affirmée, et charismatique. A 28 ans, et au grand dam de ses parents, Rose n'est toujours pas mariée. Or le temps presse, étant fille unique, il n'y a pas d'autre héritier pour se charger des bien familiaux, et puis à cette époque, son âge représente un handicap non négligeable. Rose est donc en perpétuel conflit avec ses parents, et se sent souvent incomprise, sauf par sa meilleure amie, Charlotte (et là on pense d'emblée à Orgueil et Préjugés). Mais alors que Rose tente de repousser un énième prétendant, elle rencontre l'énigmatique et étonnant comte Artus de Janlys. Ce dernier lui porte secours à mainte reprise et sait lui prêter une oreille attentive. Peu habituée à autant d'égard et d'attention, la jeune fille tombe indubitablement sous le charme. Plus qu'un protecteur, il va devenir un véritable allié pour Rose, mais sa nature secrète va bientôt être dévoilée et la jeune fille en paiera le prix...

Les relations entre les personnages sont pour le moins assez incongrues et j'ai vraiment apprécié le petit flashback au début du récit. Cette mise en bouche est assez déroutante, mais elle amène parfaitement la suite des évènements.
La relation entre Rose et son père est à la fois touchante, mais aussi explosive. Les différends qui les oppose sont souvent source de disputes, mais leur affection réciproque contribue à calmer les foudres. En revanche, entre Rose et sa mère, les sentiments sont quasiment absents, et lorsqu'elles ne se querellent pas, ce sont presque des étrangères l'une pour l'autre.
Concernant le personnage de Rose, je n'ai absolument rien à lui reprocher. C'est un caractère bien trempé, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et sait ce qu'elle veut. Elle sait aussi faire preuve de sensibilité et de douceur lorsque c'est nécessaire. L'histoire est donc brillamment portée par une héroïne vraiment agréable à suivre, qui ne tombe pas dans des clichés mainte fois réutilisés. En revanche, je suis un peu plus mitigée sur les figures masculines de ce récit. le ténébreux et mystérieux comte de Janlys incarne un personnage beaucoup plus typique. Fort d'une autorité et d'un charme naturel, ses pouvoirs sont quasi-illimités et il prend en main la moindre décision. Finalement, c'est un personnage assez convenu et prévisible qui ne m'a pas vraiment emballée.
Le jeune Adelphe m'a davantage charmée. Il est plus doux, a des airs moins supérieurs et paraît plus honnête et humain. le cadet des frères d'Holival a d'emblée eu toute ma sympathie et j'espère qu'on le verra davantage dans le second tome.

J'ai vraiment aimé le fait que l'auteure limite son intrigue à un panel assez réduit de personnages. En effet, tout ce petit monde gravite autour d'une cour centrale, où interviennent toujours plus ou moins les mêmes protagonistes et dans ce flot de marquis, comtes, vicomtes, et barons il aurait été très facile de se perdre, or ce n'est pas le cas. L'intrigue prend des allures d'enquête et une fois n'est pas coutume, j'aurais été incapable de deviner quels étaient les coupables. le mystère est donc resté entier du début à la fin et l'effet de surprise a bien marché sur moi.

Celine Landressie mêle avec brio aspect historique et action. Si dans la première partie du livre, elle prend le temps d'installer le contexte politico-religieux, de nous plonger royalement dans le XVIème, tant au niveau des décors, que des costumes et du mode de vie, la seconde partie s'avère plus rythmée et pleine d'action. Personnellement j'ai vraiment aimé la première partie et suis restée un peu mitigée sur la suite, et sur les agissements d'Artus de Janlys. En revanche, l'aspect romantique est assez ténu, bien dosé et ne tombe jamais dans la mièvrerie, ce qui est un grand point positif, qui rattrape un peu le côté prévisible du ténébreux comte.

Finalement, moi qui ne suis absolument pas une mordue de bit-lit, me voilà pourtant conquise par La floraison. C'est un roman d'exception qui prend le temps de se savourer (surtout si comme moi, vous attendez le mois de septembre pour la sortie du tome 2 en poche).
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Amateurs de romans historiques, de romans de bit-lit qui sortent de l'ordinaire, de belles écritures, de personnages charismatiques et tourmentés, de finesse, ce roman est pour vous ! Mais attention, même si il y a des rebondissements, de l'action, une intrigue bien tissée, des manigances, du surnaturel et de la romance, il n'y a rien de commun avec les romans du genre qui fleurissent à l'heure actuelle. En effet, rien de commun avec des récits où tout se passe "à la page", tout s'enchaîne et embarque le lecteur de manière précipitée dans un tourbillon de répliques et d'actions... Non, là l'auteur prend le temps de mettre en place son histoire, de présenter ses personnages de planter calmement mais sûrement son univers.

Voici donc le premier volet d'une saga qui comptera 5 tomes, dont deux sont déjà publiés, et le troisième sortira sous peu. Ici, nous découvrons donc une héroïne issue d'une famille d'aristocrates anglais réfugiés en "France catholique" à l'aube du XVII ème siècle, fuyant la nouvelle religion hérétique choisie par la reine d'Angleterre. le contexte historique se dessine donc accompagnant le triste chemin de Rose. Pour cela, l'auteur manie avec brio le registre du XVI ème siècle, utilisant le langage et les expressions d'un autre temps. Elle prend le temps de décrire paysages et vêtements de manière détaillée. On a l'impression d'y être. Cela rend le tout très réaliste et plante les personnages dans un contexte pour le moins passionnant. Les jeunes filles sont naïves et retenues... Les nobles de véritables caricatures d'hypocrisie... Les rapports humains et les sentiments sont voilés, étouffés, faussés. Car si l'auteur plante le décor et l'époque elle met aussi un point d'honneur à détailler posture et psychologie des personnages. Aussi bien dans les non dits que dans les répliques finement tournées.

Et pour mettre en valeur tout ça, je le disais, l'auteur prend le temps. Elle nous fait progresser dans ce monde, dans cette époque petit à petit. Plus de 150 pages posent tranquillement ce décors. J'ai parfois trouvé cela long, m'impatientant après une intrigue qui se faisait attendre... Ayant parfois l'impression de me retrouver dans un roman de Jane Austen où les jeunes filles se lamentent de leurs histoires de coeur. Mais je le redis, ce fut réellement un choix judicieux de l'auteur pour plus de justesse et de finesse. Les personnages sont d'autant pus convaincants, l'intrigue ne nous bouscule pas, elle glisse tranquillement vers des rebondissements, bien que prévisibles, qui feront quand même leur petit effet. Je n'ai pas eu l'impression de lire, mais de me laisser emporter par le récit. ce fut délicieux.

En effet, dés le début nous nous doutons bien qu'il se trame derrière ces premières futilités de mariages arrangés des choses plus sombres, des choses évoquées en quatrième de couverture. Des choses qui prennent du temps à arriver et que nous quittons avec l'envie que cela dure encore. Ainsi, si je me languissais au début, je me suis finalement délecté de cette lenteur de cette finesse, n'en appréciant que davantage l'évolution de notre héroïne, qui, au fil des pages va s'endurcir.

Que dire de l'intrigue... Impossible de vous résumer cette riche histoire où s'en mêlent 3: une enquête d'espionnage, une intrigue sur des meurtres atroces qui touchent les êtres de la nuit, et une romance bien compliquée.

De plus, L Histoire avec un grand H fait partie intégrante du roman, car nous suivons une intrigue concernant les manigances des aristocrates français au Temps de l'édit de Nantes et d'Henry IV. Au moment des luttes religieuses entre Protestants et Catholiques.
Nous suivons des histoires de mariages arrangés pour ne pas déroger aux règles de transmission de titres et de patrimoine. Rose est ainsi pour la troisième et dernière fois, du fait de son caractère indépendant et de son âge avancé, obligée par ses parents de consentir à de nouvelles fiançailles. Chose qu'elle refuse et qu'elle se fera un plaisir de déjouer.
Enfin, sa rencontre avec le conte de Janlys, charismatique, beau, riche et redouté, va la plonger dans un monde nocturne peuplé de démons dont elle ne soupçonnait pas l'existence. Entre ces deux personnages une subtile histoire sentimentale se tisse tout en douceur et pourtant apportant son lot de frustrations, de tourments et de colère, pour les personnages, comme pour nous lecteurs !

Vous le comprendrez rien n'est simple, rien ne paraît factice, tout semble savamment mesuré, étudié, présenté, pour nous offrir un roman riche qui m'a complètement captivé. le mythe du vampire ou des êtres surnaturels n'a rien à voir avec des stéréotypes ou des images édulcorées que l'on peut trouver à foison dans la littérature fantasy, jeunesse ou bit-lit actuelle. D'ailleurs le mot vampire n'est jamais évoqué. Non, ce mythe est merveilleusement bien présenté et s'introduit au fil du récit avec beaucoup de retenue. Tout est secret, tabou, et heureusement que Rose insiste et fait preuve de curiosité. En même temps qu'elle nous découvrons cet univers.

Quand aux personnages, Céline Landressie excelle là encore à manier les relations complexes entre les personnages et les tourments de l'esprit...
Rose est une héroïne attachante, humaine, qui évolue, sans rentrer dans une jolie case toute faite. Se sachant faible, elle veut sans cesse garder la tête haute, elle séduira à coup sûr tous les lecteurs. le conte Artus si séduisant, charmant, et énigmatique n'est pas pour autant le merveilleux mâle romantique. Torturé, secret, il sera tellement énervant par son mutisme !!! Ne vous attendez pas à une romance bien calibrée, je pense que l'auteur va faire languir ses personnages et les tourmenter encore un petit moment pour nous tourmenter dans les tomes suivants, c'est certain ! Mais c'est tellement bon !
Les personnages secondaires sont eux aussi attachants, et apportent un peu de légèreté dans ce sombre décor, Adelphe, Charlotte, Jacques...


Un titre qui m'a rappelé quelques-uns de mes romans cultes, et pourtant sans en avoir rien de commun, juste pour l'atmosphère et l'intelligence. J'y ai trouvé un peu des "Rois Maudits" par ci, de "La Reine Margot" par là, un peu de "Kushiel", de "Dracula"... un mélange de tas de romans aussi différents que captivants, chacun dans leur genre.
Au final, un véritable coup de coeur pour un très bon roman historique et Bit-lit.


Un grand Merci à Céline Landressie pour tout cela. Je me suis régalée. Alors si vous hésitez encore, lancez-vous, et tenez bon, ne soyez pas impatient, c'est un roman qui ne se lit pas mais qui se découvre avec lenteur et subtilité tout comme la plume de son auteur.


Lien : http://leslivresdalily.blogs..
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Mon avis : le coup de coeur !! La découverte aux allures de coup de foudre. 5/5 !! 10/5 même !6 coup de coeur 5 sur 5

Oh. My. God. !! Comme j'ai aimé, totalement, et profondément, et de tout mon coeur ce roman !

Mesdames et messieurs, il est temps pour moi de vous chroniquer mon tout premier coup de coeur de 2013 !

Quand je pense que fin 2012, je ne connaissais ni l'auteure, ni le livre, ni même la maison d'édition ! Et aujourd'hui, c'est déjà le livre que j'aurais aimé faire durer éternellement tellement il m'a chavirée et transportée.

J'ai peur, tellement peur que mes mots ne soient pas à la hauteur pour vous transmettre toutes les merveilles que cet ouvrage m'a fait ressentir !

Alors tout d'abord, on va dire merci. Merci à Céline pour m'avoir proposé de découvrir ce livre qui fut une SI belle surprise ! (et merci à Péléane de nous avoir mises en contact :D) et surtout merci à elle pour avoir écrit un tel bijou !

Un livre qui m'a emportée de la deuxième page jusqu'au tout dernier mot, 482 pages durant, sans un essoufflement, sans un ralentissement, sans aucune impression de lassitude. J'ai été littéralement charmée. Je ne lui trouve aucun défaut. Et pourtant, j'ai noté quelques coquilles, mais si peu nombreuses, et totalement oubliées dans le tourbillon de bonheur que tout le reste a déversé dans mon coeur. (Je sais, on va encore dire que j'en fais trop, m'étonnerait qu'à moitié que je me prenne un TumblR dans la tronche à la fin de cette chronique lol). Je vous préviens d'avance, parce que je me connais, quand j'ai aimé un livre à ce point, il m'est impossible de structurer mes idées dans une chronique bien ordonnée, j'ai tellement envie de vous parler de tout en même temps, que ça se termine en un bordel innommable. Mais mouarf, si ça vous donne envie de lire le livre, c'est le principal :P

Non mais attendez, elle a dit "de la deuxième page" ? Qu'est-ce donc que cette curiosité ? Eh oui. Parce que la première, toute première page du roman, il m'a fallu la relire trois fois. le style est tellement tellement différent de tout ce qu'on lit aujourd'hui. Moi qui ne lis jamais de classiques, jamais de romans historiques, j'avoue, sur le coup, l'écriture m'a un petit peu déstabilisée. Mais UNE page. Une seule page m'a été nécessaire pour plonger dans le style de Céline. Que dire de son style ? Une grande délicatesse, une finesse, une belle sensibilité, une fluidité étonnante pour un récit qui possède une telle densité. J'ai été sous le charme, du début à la fin, vraiment. Céline utilise un vocabulaire et une écriture qui nous plonge directement au XVIème siècle, avec un français en cours à cette époque lointaine, et qui a du lui demander énormément de travail. En quelques lignes, nous voilà engoncée dans une robe aussi chatoyante et luxueuse, qu'encombrante et peu pratique, entourée de gentilshommes et de nobliaux, dans une "haute société" dont on ne possède ni les codes, ni l'aisance, mais qui se révèle aussi passionnante que terrifiante.

En plus d'une écriture absolument divine donc, tout m'a plu dans cette histoire ! D'abord j'ai été assez surprise moi-même de prendre autant de plaisir dans la première moitié du roman, alors même que l'action n'était pas forcément très présente. Et c'est là tout le talent de Céline, de nous subjuguer aussi bien dans une scène délicate où un comte fait la cour à sa belle, tout en pudeur et en romantisme, que dans une scène troublante de baiser fougueux, que dans une scène de combat, fractures ouvertes et viscères sanguinolentes à l'appui, sanglante et totalement réaliste. (ou en tout cas, très facile à visualiser lol)

J'ai aimé les vampires de Céline. Un peu l'impression de reprendre la légende à zéro, et ça m'a beaucoup plu. Ben oui, dans les livres jeunesse d'aujourd'hui, tout est trop simple. L'héroïne rencontre un mec un peu pâle et beau comme un dieu, qu'a l'air de faire des trucs un peu spaces, paf, une petite recherche sur le net, et zou, elle comprend tout et dévoile le pot aux roses ! Mais pas chez Céline, non non non ! Ben d'abord, on est au XVIème siècle hein, ça limite un tout petit peu les choses quant aux connaissances de chacun, et aux facilités d'accès à l'information, mdr !

Du coup, nos petites damoiselles en corset, elles n'y connaissent rien, n'en ont jamais entendu parler, ont du mal à y croire et à accepter, ET à comprendre de quoi il s'agit. Et je trouve que tout ce cheminement dans leur tête est très important, et nous aide encore plus à nous mettre à leur place, à nous approprier les personnages. Si Céline a pris quelques libertés sur le mythe, elles sont très légères, et plutôt sympa, et j'aime ça ! Mais surtout, ses vampires sont des vrais ! Pas des jeunes ados qui passent le bac pour la Millième fois, et qui sont trop choupinous à la lumière du soleil ! On se rapproche déjà plus des vampires de Entretien avec un vampire par exemple. Galants, bien élevés, totalement conscients de leur pouvoir et de leur charme, et sauvages et bestiaux quand il leur est nécessaire de l'être.
Ca c'est totalement mon genre de vampires. D'ailleurs, je sous tombée totalement sous le charme d'Artus, comte de Janlys dès que je l'ai rencontré dans ma lecture, et n'en ai pas démordu. Ce noble gentleman a ravi mon coeur et ne me l'a pas rendu !! Je l'aime d'amour ! Il est charismatique, il est beau, intelligent, romantique et cultivé, il est bourré de qualités, et aussi de défauts. Il est... il est... Graou !! Miam !

A ses côtés, son jeune frère, Adelphe, est également un très séduisant spécimen, mais je ne sais pas... Définitivement, je lui ai préféré son aîné. Adelphe est limite TROP gentil, trop lisse. On dirait qu'il cache quelque chose.
Et si vous saviez comme j'ai hâte de découvrir la suite pour découvrir si mon coeur m'a trompée ou pas ! :)



Bon, enfin bref, je ne suis plus où j'en suis dans ma totale absence de structure chroniquesque, mais je vais vous résumer la chose en quelques phrases, pour les plus flemmards ;)

Je conseille ce livre à tous. Amateurs de classiques, amateurs de bit-lit qui ont envie d'une histoire et d'un style d'écriture enfin plus fin et plus mature, quelque chose qui ne peut pas se lire en regardant la tv, pas simplet, qui vous fait travailler les neurones (je ne dis pas que c'est compliqué à comprendre, je dis que c'est un style qui mérite de lui accorder toute votre concentration), amateurs de romances historiques, de romances paranormales, TOUS ! Vous y trouverez tous votre compte.
Personnellement, je ne suis accro à la lecture QUE pour découvrir des petits bijoux pareils. Un livre qui te suit partout, même quand il n'est pas physiquement avec toi, tellement il te retourne la tête, et s'accapare ton coeur. le livre dont tu vas parler tout le temps, et partout autour de toi tellement tu l'aimes fort.

J'ai tellement tellement aimé ce livre, je n'arrive même pas à vous expliquer à quel point ! Lisez-le ! Découvrez-le ! Adoptez-le et aimez-le comme je l'ai aimé. Il ne vous faudra pas plus de quelques lignes pour comprendre enfin tout le charabia de cette chronique !

Je vous PROMETS que vous allez l'adorer ! :)

J'ai lu ce livre en LC avec Péléane (voici son avis) et Lydie (voici son avis) et deux autres lectrices sont venues se joindre à notre LC en cours de route, il s'agit de Melusine (avis à venir) et de Ambre, qui ne chronique pas mais qui l'a également ADORE ! Je dois avouer que tout au long de notre lecture, nous étions tellement dedans qu'on a beaucoup partagé autour de cette histoire, ça a vraiment été ma meilleure lecture commune d'entre toutes ! Et nous sommes toutes les 5 unanimes, ce livre est une vraie BOMBE ! Enfin un livre fantastique à tendance vampirique pour les adultes, et les amoureux du beau langage et des histoires construites, qui raconte pour de vrai, avec densité et intensité, qui nous fait ressentir les choses, toutes les choses, un vrai livre qui ne soit pas simplet.
J'ai aimé ce livre de toute mon âme :)



Cali
Lien : http://calidoscope.canalblog..
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Premières pages, nous découvrons Rose, enfin Eileen, une jeune femme plus si jeune d'ailleurs dans le contexte de l'époque. Rose a 28 ans, presque une vieille fille. Ses parents se désolent de la marier un jour. Non seulement Rose est trop vieille, mais elle a, de plus, un caractère bien trempé, ce qui n'est pas une qualité en ces temps anciens. Et c'est son caractère et son franc parler qui font que les rares prétendants sont partis en courant. Pourtant sa famille est de vieille noblesse anglaise, mais exilée suite à la traîtrise du frère du père de Rose (son tonton donc). le comte de Greer, n'est plus comte que de nom, ses terres ayant été spoliées par son frère. Rose a un esprit libre, elle a des idées bien arrêtées et en particulier celle de ne pas se marier. Surtout pas lorsqu'on lui impose un mari. Et c'est pourtant bien de cela dont il s'agit lorsque son père l'emmène à Paris, à un bal, pour y rencontrer un énième prétendant. C'est là qu'elle fera connaissance du comte Artus de Janlys. Son destin sera scellé à partir de ce moment.


Lire la chronique complète sur le blog :
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Dès les premières pages, j'ai été happée par le livre. J'ai adoré le côté historique dans lequel on est plongé dès le départ, le fait que ça se passe au XVIème siècle et surtout j'ai adoré Rose. Quelle héroïne! C'est le genre d'héroïne comme on les aime: elle est belle, elle a du caractère et est intelligente. Mais en même temps, elle reste une femme et son coeur la rend humaine et accessible. C'est un personnage principal très travaillé que j'ai vraiment apprécié suivre. Les autres personnages ne sont d'ailleurs pas en reste même si certains restent assez mystérieux surtout du côté de la gente masculine.

Ce qui fait que ce livre est un coup de coeur et que non seulement les personnages sont magnifiques mais l'univers développé est envoûtant. L'intrigue met du temps à se mettre en place et le côté fantastique ne s'affirme qu'après la moitié du livre mais je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. L'aspect fantastique de l'histoire est introduit tout en douceur. Je ne vous en dirait pas beaucoup plus pour ne pas vous spoiler mais la mythologie évoquée ici reste très mystérieuse et on découvre cela en même temps que Rose même si on peut rapprocher certains éléments de quelques mythes connus. Je n'avais qu'une hâte, toujours avoir plus de détails pour assouvir ma curiosité.

Pour tout vous dire, pendant la première partie du roman j'ai cru que Rose Morte était avant tout une romance historique sur un fond de fantastique. Et bien pas du tout, après avoir refermé ce livre, je peux vous dire que c'est beaucoup plus que cela.

J'ai aimé passer du temps avec Rose, la découvrir elle et son environnement. Elle a de la répartie et j'ai trouvé son comportement bien moderne pour l'époque. J'ai aussi apprécié qu'elle soit une jeune femme de 28 ans, mature et bien dans sa peau. Elle a tout de même un côté femme-enfant par la fragilité de ses sentiments qui nous la rend très sympathique. Les autres personnages, notamment le comte de Janlys, sont très intéressants. Mais cela fait partie de la magie du livre, je vous laisse les découvrir par vous-même.

Vous l'aurez compris, j'ai adoré et je ne peux que vous recommander chaudement ce roman si vous aimez le fantastique.
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Ce fut une magnifique et envoutante découverte, une excellente lecture !

Le lecteur découvre d'abord rapidement l'Angleterre du 16ème, période troublée par les guerres de religions puis la France au moment de la signature de l'édit de Nantes. le récit commence donc dans un contexte troublé, au moment, où le conte de Greer fuit son pays natal pour la France, puis se poursuit 28 ans plus tard, dans une période qui se veut plus calme mais où des tensions existent encore.

J'ai énormément apprécié ce contexte historique, c'est une période de l'histoire que je trouve intéressante et puis j'ai beaucoup aimé les descriptions (des tenues, des us) et surtout cette impression d'y être, langage adapté, vocabulaire précis (et expliqué dans un glossaire), un enchantement ^^ le style d'écriture est parfaitement adapté à l'époque, sans être trop pompeux (fastidieux), sans en rajouter, c'est dosé et précis comme il faut. Les descriptions sont belles, vivantes, on a vraiment l'impression de voir les décors, les lieux, les tenues, toutes ces choses qui font briller les yeux du lecteur.

On découvre Eileen, dite Rose par ses amis. Elle a 28 ans, et est donc considérée comme une "presque" vieille fille (en gros, il est de plus en plus difficile de lui trouver un homme prêt à l'épouser, bah oui, il faut bien donner quelques bambins héritiers au dit époux ! (heureusement que les moeurs ont changés quand même!)). C'est une jeune femme charmante, qui a du caractère (mais attention pas non plus, la fille égoïste, ou insupportable qu'on aimerait remettre à sa place), non Rose est bien élevée, intelligente mais elle ne se laisse pas marcher sur les pieds c'est tout. On s'attache à cette jeune femme en décalage avec son époque (dans le sens où elle refuse un mariage arrangé et puis d'autres petites choses), forte mais pas dépourvue de certaines fêlures. Dans toute la première partie du roman, on découvre donc Rose, ses amis, des brides de son passé, son attachement pour son père, ses aspirations, etc. Elle est contrainte de rencontrer un nouveau prétendant lors d'un bal, son père est bien décidé à la marier cette fois. Heureusement Rose est pleine de ressources et elle peut compter sur Charlotte sa meilleure amie pour l'aider à contrecarré les projets de son père.

Puis entre en scène, le Conte de Janlys, un homme pourvu d'un énorme charisme, dont les rumeurs vantent la fortune et dont les titres de noblesse familiaux remontent aux croisades. Il est beau, mystérieux, charmant. Et là, j'ai eu peur de retrouver ce que je déteste dans certains romans, une sorte de surenchère sur sa beauté, son physique, son intelligence, sa richesse, et que comme par hasard, lui et l'héroïne vont vivre un amour fou, passionné, donc dramatique etc. etc. Mais ici, quel plaisir, quel bonheur, les clichés sont laissés de côté, pas de surenchère, tout est dosé, maitrisé, crédible. le talent de Céline Landressie est d'avoir su faire dans la mesure tout en faisant rêver ! Alors oui, il a certaines choses indispensables à ce genre d'histoire mais qu'est-ce que c'est bien écrit !

Ce tome 1, commence donc comme un roman historique avec une intrigue un peu romance, sans être vraiment cela non plus, puis comme vous vous en doutez, on dérive progressivement dans une intrigue plus fantastique… Mais pas seulement, tout un côté enquête, vient s'ajouter au récit, qui donne du corps au texte de Céline Landressie et du poids à l'histoire de Rose. D'abord, il va se passer quelque chose qui va toucher Rose et elle se fera un devoir de découvrir pourquoi cela est arrivé. Et puis, dans le même temps, dans les régions normande et parisienne, des massacres inexpliqués ont lieu sans mobile et coupables apparents. le lecteur sera alors amené à découvrir comment et surtout pourquoi. Les deux intrigues sont très bien menées, les révélations sont progressives, indice après indice. Ce nouveau côté de l'intrigue m'a agréablement surprise. J'ai adoré !

Ce que j'ai énormément apprécié également, c'est la façon dont Céline Landressie cultive le mystère, maitrise le suspense. le lecteur qui a un peu l'habitude de ce type d'histoire, va comprendre certaines choses assez rapidement mais pour tout le monde : waouh, on est plongé dans une atmosphère, dans un mystère opaque, on est pris de doutes et puis les choses nous sont révélées progressivement, comme pour le côté "enquête", les éléments sont livrés pas à pas. On est tenu en halène, on pense qu'on va savoir, puis non, pas encore, et puis on se met à douter. C'est génial. Même celui qui sait, se prend au jeu des déductions et des indices. Magistral !

A la fin, on comprend certainement choses, d'autres restent encore à découvrir, on a envie de poursuivre l'aventure et de connaitre la suite. Rose est plus complexe qu'on pourrait le croire, on aura certainement plein de révélations sur elle mais sur d'autres personnages aussi à n'en pas douter, dans la suite de la saga (combien de tomes, il y aura-t-il d'ailleurs?). J'ai grandement apprécié l'histoire, la façon de traiter les mythes fantastiques, les détails et la maitrise dans le récit (pour un premier roman c'est superbe). J'ai été agréablement surprise par les personnages, par la façon dont est traitée la relation entre Rose et Arthus, par certains choses que je n'avais pas du tout vu venir et qui donnent un regain d'intérêt à l'intrigue, qui relance la mécanique au cours du récit.

J'ai découvert une plume belle et maitrisée, une auteure très prometteuse et qui signe un premier roman superbe, envoutant, inclassable. Vivement la suite !
A noter, la couverture magnifique de Magali Villeneuve, un livre objet superbe, la mise en page nickel, une belle qualité de lecture. J'ai relevé juste deux ou trois coquilles (rien d'ordre orthographique, juste des mots en double), c'est super agréable à lire.
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J'avais repéré cette sublime illustration de couverture (signée Magali Villeneuve) lors de la sortie de ce premier tome, il y a un peu plus d'un an. le temps a passé, je ne me suis pas arrêtée sur le stand de l'Homme Sans Nom lors des Imaginales 2012 (j'avais déjà trop acheté en face !), d'autres titres sont venus gonfler ma PAL… mais je n'ai jamais oublié La Floraison. Et puis, dernièrement, les avis de plusieurs blogueuses m'ont remis l'eau à la bouche, j'étais très curieuse de gratter sous la couverture… Et, le fait que Cali n'arrête pas de me répéter que ce livre était fait pour moi, qu'il me plairait c'était sûr… bref. Comment passer à côté ?
Je regrette de ne pas avoir plongé dans ce premier tome pendant une période d'accalmie qui m'aurait permis de vraiment profiter de sa qualité. J'ai dû me contenter de quelques dizaines de minutes de lecture par-ci par-là… ce qui explique que je n'ai pas pu m'immerger complètement dans le texte et donc connaître un beau coup de coeur. C'est malgré tout avec des impressions plus que positives que j'ai tourné la dernière page et avec une très grande impatience que j'attends le deuxième opus… J'espère pouvoir l'acquérir aux Imaginales et prendrai le temps, cette fois, de le savourer !

Rose Morte c'est l'histoire de Rose, de son vrai nom Eileen, jeune anglaise de 28 ans expatriée en France avec ses parents, quelques mois après sa naissance. La demoiselle, bien décidée à ne pas se soumettre au rôle que son époque veut lui faire jouer, refuse toutes les propositions de mariage. En avance sur son temps, Rose veut plus, elle veut être libre de ses choix, libre de vivre à sa convenance… ce qui n'est évidemment pas du tout du goût de ses parents, qui aimeraient bien la voir faire un mariage avantageux avant qu'elle ne soit définitivement cataloguée au rang de vieille fille (28 ans, au XVIe siècle et jusqu'à assez récemment… c'est déjà très vieux pour une demoiselle !). A l'aide de sa meilleure amie Charlotte, la jeune femme met au point un plan qui devrait la sauver des griffes du dernier prétendant déniché par son père.
On m'avait dit qu'il y avait du « Orgueil et préjugés » là-dessous… et effectivement, par bien des aspects, j'ai retrouvé mon oeuvre fétiche de miss Austen. Elizabeth Bennet est elle aussi une héroïne en avance sur son temps, bien décidée à se marier par choix, n'hésitant pas à refuser quelques prétendants gênants, au grand dam de son hystérique de mère. Et, à l'instar de Rose, sa meilleure amie - elle aussi baptisée Charlotte - est moins sujette aux idées d'indépendance de l'héroïne et est tout à fait prête à se marier par confort. J'ai beaucoup aimé ce clin d'oeil (et suis ravie de voir Orgueil et préjugés dans la liste des adaptations préférées de Céline Landressie… par contre, j'espère qu'il s'agit de la version BBC de 1995 et non du film de 2005, sinon je boude !) et remercie l'auteure de nous offrir une héroïne si charismatique et déterminée à gagner sa liberté malgré les contraintes de son époque !
Continuons du côté des personnages en nous attardant sur le deuxième personnage « principal », j'ai nommé le Comte Artus de Janlys. S'il me plaisait énormément au début - mystère oblige - j'avoue que son comportement dans la deuxième moitié du livre m'a un peu déstabilisée. J'ai apprécié apprendre tout ce qui l'entoure, mais sa façon d'être avec Rose ne m'a pas toujours plu, trop dominateur à mon goût. Malgré tout, je comprends ce trait de caractère qui sied parfaitement à sa personnalité… et à sa nature et qui rend sa relation avec notre héroïne assez… particulière. La romance prend ainsi un tournant bien différent de ce à quoi je m'attendais, ce qui a participé à l'effet de surprise générale et à la qualité de ce premier tome.
A côté de ce couple atypique, je me suis surprise, au fil des pages, à prendre beaucoup de plaisir à lire les passages mettant en scène Adelphe. Vous ne rencontrerez ce jeune homme que tardivement dans le texte, mais vous verrez, il est très attachant. J'ai aimé sa retenue, sa discrétion et sa loyauté. J'espère le retrouver dans le tome suivant… ?
Je m'arrête là pour les personnages mais vous signale que les figures secondaires sont nombreuses et ont toutes leur place sur l'échiquier… certaines se retrouvent d'ailleurs là où on ne les attendait pas ! Bien joué !

Tout ce petit monde évolue donc dans la société française de la fin du XVIe siècle, 1598 pour être précise, année de signature de l'édite de Nantes qui permit d'installer une paix toute relative en ces temps troublés par les guerres de religion. C'est dans cette atmosphère tendue que des meurtres sanglants dans la capitale et un vol de statuette, arrivent aux oreilles de Lady Rose. Mais que se passe-t-il donc dans les rues de Paris ? Qui est derrière tout ça ? Y a-t-il un lien avec les affaires de son père ? Ou avec celle du Comte de Janlys ? L'aspect « enquête » prend peu à peu le devant de la scène et entraîne le lecteur sur un chemin qu'il ne soupçonnait guère… en tout cas, je ne le soupçonnais pas. Derrière les affaires du père de Rose et surtout derrière celle de Janlys et de sa famille, Céline Landressie tisse les rouages de quelque chose de plus « gros », quelque chose qui implique beaucoup plus de monde que cette petite société restreinte que le lecteur suit depuis les premières pages de la Floraison…
Ce que j'ai particulièrement apprécié pendant ma lecture, c'est que tout soit intimement lié, tout soit imbriqué… de façon équilibrée. Rose Morte c'est une enquête autour de meurtres et une romance compliquée entre deux héros charismatiques mais c'est aussi et surtout des éléments fantastiques insérés dans une période historique bien particulière. L'époque moderne est un pan de notre histoire que je connais bien trop peu et qu'on aborde rarement d'un point de vue fantastique. Ces dernières années, les créatures de la nuit vivent plutôt leurs aventures dans notre société contemporaine (il n'y a qu'à jeter un oeil sur tous les titres d'urban fantasy ou de « bit-lit » pour s'en convaincre) ; à l'origine du genre, c'était plutôt au XIXe siècle qu'on les retrouvait (Carmilla de Sheridan le Fanu, Dracula de Bram Stoker, La Vénus d'Ille de Prosper Mérimée…)… c'est donc avec une grande surprise que j'ai découvert la date des aventures de Rose. Et c'est avec une surprise encore plus grande que j'ai tourné les pages, me rendant compte que Céline Landressie s'inspirait plutôt des auteurs du XIXe siècle pour l'intégration du surnaturel dans son récit. Et là je dis merci et bravo. Parce que ce qui fait la force de ce premier tome (et ce qui fait également celle des livres précédemment cités), ce n'est pas tellement l'action - souvent moindre - mais bien la mise en place d'un contexte très riche et d'une atmosphère très particulière… Comme dans les premiers romans fantastiques, Céline Landressie prend son temps pour poser son cadre et pour y faire évoluer ses personnages ; elle s'attarde sur des détails historiques, prend le temps de nous décrire les tenues (vous savez, les grosses fraises autour du cou, les corsets très raides et les joues très fardées…) et le décor qui accueille les différentes scènes… et surtout, elle installe autour de son héroïne - et donc du lecteur - un climat bien particulier où se côtoient tensions et doutes. Bien sûr, je n'ai pas été particulièrement surprise par la révélation concernant le Comte de Janlys, mais je salue le chemin pris par l'auteure pour en arriver là.

Enfin, et je m'arrêterai après ce paragraphe, j'aimerais souligner la beauté du style : riche et maîtrisé. Si vous êtes habitués aux romans young adult ou urban fantasy assez simplistes, vous serez peut-être un peu déstabilisés par le registre utilisé dans Rose Morte.
En effet, non seulement Céline Landressie nous plonge parfaitement dans la société du XVIe siècle grâce à ses descriptions précises et très imagées, mais également grâce au langage adopté par ses protagonistes. Il est évident qu'en 1598, on ne s'exprimait pas comme en 2013 (d'ailleurs, j'attire votre attention sur le fait que ce n'est seulement cette année là - 1598 donc - grâce à l'édit de Nantes, que le français « moderne » a été utilisé pour rédiger un document officiel). Personnellement, j'aime tout particulièrement ces lectures qui me permettent de m'accoutumer à un langage un peu désuet et me plongent complètement dans une autre époque. Cela dit, cela demande un minimum de concentration et même si l'auteure maîtrise assez ce style pour le rendre très fluide, j'imagine que cela peut être un petit frein pour les plus jeunes lecteurs peu habitués. Il me semble, de ce fait et de par la place importante faite à l'atmosphère « au détriment » de l'action (ce qui me ravit, personnellement), que Rose Morte s'adresse davantage à des lecteurs aguerris ou tout du moins, à des lecteurs très attirés par la littérature fantastique « originelle ».


La Floraison est un premier tome brillant. Une petite enquête, une pincée de romance, des éléments fantastiques sur fond historique… Rose Morte c'est un peu tout ça à la fois. Ajoutez à cela une plume maîtrisée pour donner vie à une héroïne charismatique qui vit une aventure… qui ne prendra sans doute pas le chemin auquel vous songiez ! Amateurs de romans d'atmosphère à l'instar des premiers romans fantastiques, lancez-vous ! Céline Landressie sera présente sur le stand de l'Homme Sans Nom aux Imaginales… peut-être même avec le deuxième tome en avant-première !
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