AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Denis_76


"Mais L'Amérique, l'Amérique, je veux l'avoir et je l'aurai
L'Amérique, l'Amérique, si c'est un rêve, je le saurai
Tous les sifflets de trains, toutes les sirènes de bateaux

M'ont chanté cent fois la chanson de l'Eldorado
De l'Amérique"
.
Ce livre harmonise, à mon avis, trois histoires, très bien liées par les personnages secondaires, comme la bonne sauce rehausse le plat !
Car comme dans les romans historiques de Robert Merle, Nadeije Laneyrie-Dagen sait très bien mêler aux vrais figures historiques des personnages romancés, humains, trop humains ...
.
1 ) Il y a d'abord l'hommage (et la biographie ) rendu à Amerigo Vespucci.
Hommage, car justice est faite : c'est Colomb qui est connu et reconnu, célébré, mais il n'a découvert que quelques îles caraïbes, et encore, en pensant que c'était l'Inde ou le Japon !
Amerigo Vespucci, lui, a pénétré plus avant, découvrant l'Amérique du sud, et, contrairement à Colomb, il maintenait qu'il y avait un "mur terrestre" qui empêchait d'atteindre l'Asie :
il a découvert le 4ème continent, le Nouveau monde, qu'on a baptisé "l'Amérique" en son honneur.
.
2 ) il y a ensuite le semi hommage ( et biographie ) fait à Martin Luther ;
je dis semi-hommage, car j'ai l'impression que l'auteure approuve la révolte du moins quand, après son pèlerinage à Rome, le moine constate que le pape a la main mise financière sur le monde catholique, en particulier sur le Saint-Empire romain germanique : les indulgences, ou grâces, avec les impôts perçus, permettent aux papes de construire des oeuvres d'art ( Vatican, chapelle Sixtine ) qui coutent des fortunes. Pour Luther, l'argent n'a rien à faire avec la relation à Dieu !
.
Cependant, on sent que l'auteure est réticente quand elle évoque les provocations de Luther qui cherche, avec ses paysans de Saxe, la guerre contre le pape, et surtout contre la puissante armée de Charles Quint !
.
3 ) Et puis il y a les deux frères, Yehoyakim et Yehohanan Cocia, juifs, qui sont obligés, de par l'avènement de la reine Isabelle la Catholique, de s'expatrier d'Espagne.
Par l'étoile brisée, étoile de David dont leur mère, Alika, confie un morceau à chacun d'eux, l'auteure justifie le titre du livre, mais aussi rend hommage aux populations juives, méprisées, et toujours obligées de fuir, obligées de porter un signe distinctif, déjà bien avant Hitler : la rouelle et/ou le bonnet pointu.
Les frères se séparent en pays basque, et changent d'identité.
L'aîné, après avoir fréquenté la faculté de médecine de Montpellier, va se fixer en Saxe, où, s'appelant Herr Doctor Joachim Kossa, il soigne et recueille Martin Luder.
Le cadet devient le marin José Cosa qu'il a toujours rêvé d'être, et navigue avec Colomb et Vespucci.
Les personnages qui les entourent sont truculents, notamment une petite Silvana, autiste, qui m'a beaucoup touché.
.
Les deux frères se reverront-ils ?
L'étoile brisée se reconstituera-t-elle ?
Tout ce la semble improbable, tant les intérêts de la grande Histoire ( Louis XII, François 1er, Henry VIII et Charles Quint, l'esclavage, Khizir Khayr ad-Dîn, dit Barbe Rouge ou Rousse ) et les événements qui affectent les personnages romancés poussent à l'éloignement et à la séparation !... Et, pensant à ma propre famille, cela m'a rendu triste.
.
Mais c'est un superbe roman, basé sur des appuis historiques solides, il me semble !
.
PS : Louise de Savoie ne pensait surtout pas à un futur chanteur de variétés quand elle a voulu le mariage Claude-François :)
.
Je remercie Babelio pour cet envoi gracieux !

Commenter  J’apprécie          5012



Ont apprécié cette critique (49)voir plus




{* *}