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Sur la terre elle-même, des lettres indiquaient AMERICA. Puisque l’Europe, l’Afrique et l’Asie portaient des noms féminins, les auteurs des livres avaient décidé d’appeler le monde neuf d’après Albericus, mais en féminisant son prénom ; ce qui aurait dû donner Alberica. America devait venir de la langue italienne, puisque Albericus, semblait-il, était né dans ce pays.
(page 278)
Lisandra réalisa ce à quoi elle n’avait jamais pensé. Séville était sur la mer Océane et non un port de la Méditerranée. Ça ne changeait rien à la distance et cependant elle se sentit d’un coup plus loin de l’Italie. Songeuse, elle n’écouta pas le capitaine raconter l’histoire d’un héros qui, pour faire se mêler les deux mers, aurait écarté l’Afrique et l’Europe comme s’il avait tenu des colonnes séparées.
(page 340)
Je t’embrasse, ma Lau. Je t’embrasse et je te souhaite tout le courage du monde. Tu peux, tu vas, tu as tout pour, être heureuse : à Blois, à Lyon, à Paris, ou ailleurs.
N’hésite pas : va où la vie et les intérêts de ton mari doivent naturellement vous conduire.
Et mange moins. Tu es belle avec ton embonpoint – mais il n’en faut pas plus.
Ta Doucine
(page 714)
« Les îles, je les ai dessinées au temps où j’ai peint la vignette. En 1500, c’était la meilleure représentation qu’on pouvait en avoir. Je ne suis pas certain qu’on ferait mieux aujourd’hui. Celle qui a la forme d’un croissant de lune, Colón la nommait juana mais les natifs l’appellent Cubanacan. J’ai raccourci et choisi de la nommer Cuba. »
(page 234)
Depuis que douze ans plus tôt à Tordesillas près de Valladolid, la Castille et le Portugal s’étaient partagé l’Océan, marquer ce qui appartenait aux deux royaumes était devenu un enjeu politique. Le traité garantissait à la Castille les terres situées à l’ouest d’une ligne arbitraire et donc la possession des îles que Colón avait découvertes. À l’époque, cela avait été célébré comme un triomphe : la reine de Castille Isabel devenait la maîtresse des terres nouvelles et le Portugal ne conservait que des immensités stériles d’eau salée. À présent, on était moins certain que le traité ait été favorable, car il était apparu que des pays, vers le sud, se trouvaient à l’est de la ligne.
(page 231)
Le marchand s’amusait. Il était donc bien vrai que le menton royal était extrêmement long… Tout Valladolid en jasait : Carlos avait un teint de lune et le bas de son visage évoquait une truelle. On prétendait que sa lèvre pendait au point qu’il en était gêné quand il voulait parler.
(page 451)
Dans le bivouac et aux alentours de ce qu’on appelait le Camp d’or ou le Camp du drap d’or, tout le monde parlait politique. La petite et la grande se mêlaient : celle des coucheries royales et celle des alliances qui faisaient le destin des pays.
(page 563)
Comment cet homme peut-il faire ce métier ? Il sera damné, pensa Guido. Il se souvint que c’est parce qu’on finissait par haïr les bourreaux que ceux-ci, comme c’était le cas à présent, opéraient masqués.
(page 74)
Ces histoires de sorcières… Il en avait entendu tant et tant. Si un malheur survenait, il fallait trouver un coupable. Alors, c’était l’hérétique ou celui ou celle qui avait conclu un accord avec le Mal. En Espagne ou en terre d’Empire, c’était la même chose, indéfiniment : de pauvres hères souffraient ou mouraient parce que ceux qui se disaient bons chrétiens les désignaient comme leurs ennemis.
(pages 110-111)
Il (Amerigo) ne reconnut pas le fléau qui allait le tuer. Il ne sut pas non plus qu’un auteur, vingt ans après sa mort, imaginerait d’appeler la maladie syphilis, d’après le nom d’un berger qui, dans des temps anciens, avait bravé les dieux et subi leur colère.
(page 389)