Citations sur Le donjon de Naheulbeuk, tome 1 : A l'aventure, compa.. (18)
-À force de dire des conneries, tes XP sont certainement dans les négatifs !
Dans le code secret des tenanciers de bistrot , ça voulait dire bon sang d'craupaud dépêche toi d'aller en cuisine préparer le repas du client avant qu'il ne foute le feu !
Nain: ça va?
-Ranger: Y'a une porte en bas.
-Voleur: Et alors?
-Ranger: Et alors elle est fermée, merde!
-Voleur: Je l'avais bien dit, on n'a pas encore visité le niveau.
-Nain: Hey, tu peux pas ouvrir la porte au lieu de raconter des conneries?! C'est toi l'voleur!
-Voleur: Bon je descends, pas la peine de t'énerver.
Aïe!... Ouille!!... Aah... Aïe!...
-Ranger: Aïeuh! Il m'a mis son pied dans l'oeil ce con!
-Magicienne: On est cerné par les incapables ici!
-Nain: Tu veux qu'on reparle de ta magie?
-Barbare: Alors?
-Voleur: Attendez, j'examine la porte.................. vous allez rire, il n'y a pas de serrure! Impossible d'utiliser mes talents!
-Nain: Bordel, on va pas passer la nuit sur une putain de porte! J'y vais!
Aïe!... Ouille!!... Aah... Merde!!... Aïe!...
Blam Pouf Vlam Paf
Vous allez voir comment on ouvre une porte!
Tchac Tchoc Crac Vlam
-Ranger: Eh merde, tu veux sonner l'alerte?!
-Nain: C'est déjà fait, cette connasse d'elfe a frappé à la porte!
-Elfe: Je t'emmerde, péquenot!3
Le Ranger s'approcha de la Magicienne. Il désigna du pouce l'Ogre qui se tenait derrière lui et qui préférait ne pas regarder:
-Mais...Mais il aurait pu faire à l'auberge!
-Quand faut y aller, faut y aller...
Leur bedonnant compagnon s'était positionné près de la porte du donjon et s'appuyait sur le mur pour se livrer à un besoin naturel. C'était bruyant, malodorant et particulièrement écœurant.
-Les ogres sont sensibles...expliqua la Magicienne au Ranger pour faire diversion.
-Rien à foutre!
-Les ogres sont parfois poètes...
-Ça nous intéresse pas!
Gênée, elle chercha quelque chose à ajouter, parla des aptitudes à la danse de ces créatures, de leur passion pour la musique, de leurs compétences en cuisine ou en travail manuel. Mais l'aventurier étais exaspéré:
-Tu veux vraiment mon poing sur la gueule? grogna-t-il finalement.
Il devait s'affirmer comme le chef de la bande, et c'était mal parti. De son côté la Magicienne se sentit honteuse et se détourna:
-Et bien, puisque c'est comme ça, restez incultes!
Elle enfonça son chapeau sur ses oreilles et vérifia que ses chaussures étaient bien cirées.
On lui avait répété maintes fois en cours de STT (Survie et Techniques de Terrain), que les aventuriers, même novices, devaient se méfier en permanence des vigiles et des miliciens. Les gardiens de la paix, ceux des grandes villes comme ceux des bourgades plus modestes, avaient pour habitude de les surveiller, de les questionner, de les fouiller et de les accuser à tort et à travers.
« – Je suis nyctalope !
– Je savais que tu étais une salope ! »
Ta blague est aussi vide que le néant qui sépare tes oreilles.
BULLETIN CÉRÉBRAL DU BARBARE
Faudrait tout de même savoir si on tape où si on tape pas. Moi, on me dit qu'il y a un ennemi, je tape ! Après, faut pas se plaindre s'il est mort. Mais c'est toujours compliqué, les trucs dans l'aventure. Y'a les ennemis qu'on peut pas taper parce qu'ils sont trop nombreux, y'a ceux qui sont trop forts, ceux qui sont trop faibles, ceux qui rapportent pas d'expérience, ceux qu'ont pas d'argent... Et alors maintenant faudrait faire gaffe à pas tape ceux qui sont dans les livres ? Mais comment on fait pour savoir si on n'a pas de livres ? Je suis un guerrier moi, merde ! Crom doit pas se compliquer la vie comme ça, c'est sûr. Lui, il tape toujours. De toute façon, il s'en fout, c'est un dieu, alors il fait ce qu'il veut.
En plus j'ai faim.
Dans le genre ce cas, l'aventurier se pose toujours la question suivante : vaut-il mieux jouer la sécurité et passer mon chemin pour terminer ma mission, ou bien risquer ma vie et perdre du temps à explorer cet étrange bâtiment qui ne sert probablement à rien ?
Invariablement, il choisit la deuxième solution car la vie est ainsi faite.
Le Ranger souriait déjà de leur bonne fortune. Des monstres décédés, une clef, un coffre qui correspondait... Tout allait pour le mieux et l'aventure se déroulait comme dans les livres. Il se pencha vers le coffre :
-Super ! Donne-moi cette clef !
Le Nain se rebiffa :
-Pas la peine d'essayer de me baiser ! C'est ma clef, alors c'est mon coffre !
-Mais tu dois partager avec le groupe ! s'offusqua le Voleur.
-Je partage pas avec les voleurs et les elfes !
Le petit monde du rôdeur venait de s'écrouler, il était abasourdi :
-Mais quel caractère de merde !
A bout de patience, il fit un signe à leur compagnon d'assaut. Il s'en suivit alors une discussion rapide et chargée de menace :
-Donne la clef ! gronda le Barbare en tendant sa main calleuse.
-Non !
-Aie !
Après chaque refus, le guerrier administrait au Nain une gifle puissante sur le casque, manquant de lui arracher la tête, si bien qu'à la troisième occurrence il parvint à changer son humeur.
-Donne la chef !
-Tiens, la voilà.
L'objet changea de main.
-Merci pour ta bienveillante coopération, railla le Voleur.
-Connard !