En cuisine, l’exactitude est de rigueur. Tout doit être au gramme près, à la minute près. Rien ne doit être laissé au hasard. Si vous voulez de l’improvisation, il faut être animateur d’une émission en direct.
Elle salua ses gestes de petits gémissements incontrôlables. Il délaissa sa bouche et lui baisota le cou. Elle renversa la tête en arrière quand il s’aida de sa langue. La sensation électrisante la fit se cambrer sous lui. Mais sa présence l’empêchait de s’arquer complètement. Il s’amusait visiblement à stimuler ce point sensible. À croire que la sentir se contorsionner sous lui l’excitait. Ce qu’elle devinait à la raideur contre sa cuisse. Ses petits bruits l’encourageaient à poursuivre ces délicieux tourments. Puis, lui accordant un moment de répit, il revint à ses lèvres, alors que sa main glissait au sud de son nombril.
Il arrêta de l’embrasser lorsqu’il atteignit la lisière de son intimité. Il la fixa alors, et quêta son accord au fond de son regard. Un parfait gentleman pour leur première fois. Elle lui sourit en réponse, et le majeur de Rick partit aussitôt en éclaireur.
Il n’était pas rare qu’une présentatrice s’acoquine avec son producteur. Pourquoi l’inverse ne serait-il pas possible ? Ils passaient des heures ensemble, et pour qu’une émission cartonne il fallait, elle le supposait, du moins, une certaine symbiose. Le travail fonctionnait mieux quand on était en harmonie. La leur sautait aux yeux. Ils se comprenaient sans se parler, un regard suffisait. Une note de jalousie se mêla à la crainte de s’être mise en travers d’un couple. Pourtant, Rick avait dit qu’il était célibataire.
Il possédait une voix, une aura et un physique aimable. Avait-il conscience de son pouvoir ? Forcément. À la télévision et dans tout autre métier public, il n’y avait pas de place pour la fausse modestie. Les présentateurs pouvaient être rangés dans la catégorie des commerciaux. Ils vendaient une parenthèse dans un quotidien de plus en plus prenant, et les annonceurs s’entichaient des meilleurs.
Une seule chose s’était frayé un chemin dans son esprit : elle passait en direct sur une petite chaîne locale, avec un look saut du lit. Sa tête hébétée et sa queue-de-cheval épileptique allaient faire un GIF parfait ! Comble de l’horreur suprême, elle ne s’était même pas encore brossé les dents. Si la technologie ne transmettait pas l’odeur aux téléspectateurs, le présentateur, lui, risquait de s’évanouir.
La réussite n’était pas forcément au rendez-vous. Mais, à force d’entraînement et d’acharnement, elle avait acquis une expérience telle qu’elle n’avait pas à rougir de ses créations.