Ce pays de rêve, tome 1 : Les surprises du destin

Ces gens sont des plaignards nés. Ils craignent de mettre un orteil à l’eau et pestent contre l’inconfort des embarcations. Je te le dis, Arnaud: le roi a sa cour et le gouverneur, sa basse-cour.

Tu peux choisir la voie de la violence, mais à mon avis, ce n’est pas la bonne. La violence mène à la violence. Renonce à tes desseins vengeurs. Mets plutôt ta confiance en Dieu. Lui seul sait ce qui est bon pour nous.

— Pourquoi dites-vous “de la belle ouvrage”? Ne doit-on pas dire “du bel ouvrage”?
— Tu ne sais donc pas que parmi les charpentiers et les hommes de métier, cette façon de dire est consa­crée? Quand nous disons “de la belle ouvrage”, nous parlons de quelque chose qui atteint quasiment la perfection.

Le métier s’apprend par la pra­tique mais aussi par le dessin. Nous devons savoir dessiner les volumes des objets que nous fabriquons. Ce qu’on a dans la tête, il faut aussi savoir le mettre sur papier.

Si nous capitulons,on y passera tous. Les hommes seront pendus, les femmes et les jeunes filles violées, les maisons pillées. Il n’y a qu’une solution, tenir jusqu’au dernier.

...tout pouvait s’acheter, même les honneurs.

— Si vous savez comment se fait de l’or, pourquoi vivez-vous dans une si petite et pauvre chambre?
— Par choix. Je pourrais être riche, j’ai choisi de vivre pauvrement. La richesse n’apporte ni la sagesse ni la paix.

Ne donnez point les choses saintes aux chiens, et ne jetez point vos perles aux pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent.

Chacun son métier. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes quand chacun y prend sa place comme tenon en mortaise.