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EAN : 9782825113103
165 pages
L'Age d'Homme (30/09/1999)
3/5   1 notes
Résumé :
Comment peignent les daltoniens ?
La cataracte de Monet a-t-elle influencé son style ?
Pourquoi Munch place-t-il un oiseau dans ses tableaux ?
Degas devint-il aveugle ?
Comment le peintre qui louche fait-il son autoportrait ?
L’étude des yeux des peintres répond à ces questions. Confronté à une altération de sa vision, l’artiste ne reste pas passif. Le scientisme simpliste de naguère ne cherchait sur les tableaux qu’un signe de la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Nombreux sont les artistes tels Monet, Degas, Rembrandt, Mary Cassatt, …qui ont atteint leur plein potentiel artistique alors que leurs acuités visuelles commençaient à baisser….
L'auteur, suivant l'hypothèse déjà formulée de Richard Liebreich, ophtalmologiste de la fin du 19e, qui dans une démarche typiquement médicale part des signes pour remonter à la cause, présuppose aussi qu'il existe bien une relation directe entre la façon dont le tableau est peint et la maladie des yeux du peintre. Toutefois, s'il part de la même hypothèse il adopte une méthode inverse et choisitde partir des peintres atteints d'une pathologie visuelle pour rechercher ensuite si et comment, celle-ci a pu retentir sur son oeuvre.
L'auteur a donc commencé par procéder au recensement des peintres ayant présenté une malvision (liste, non exhaustive, jointe en fin de livre).

On en apprend ainsi beaucoup, par exemples, sur :
Pissarro et sa dacryocystite, dont les contraintes de la maladie lacrymale elle-même et des traitements qu'elle nécessitait, ont influencé sa peinture. « Que de précautions à prendre, écrit Pissarro, éviter le vent, la poussière, se laver l'oeil avec l'eau d'acide borique à tout instant, tout cela n'est guère facile pour un peintre qui doit affronter les éléments » ; « Encore un abcès ! Voilà encore le bandeau pour hui à dix jours… je me repose. » …
La cataracte de Monet dont l'étude est détaillée parce que bien documentée et illustre ses effets sur don oeuvre…. et de quelques autres...

Et bien d'autres cas et anomalies chez : Maillol, Henri-Edmond Cross, Rodolphe Bresdin, Munch... et beaucoup d'autres

A cela s'ajoute aussi une étude sur le daltonisme, comment le daltonien voit le monde qui l'entoure, (à commencer par Dalton lui-même), et comment détecter cette anomalie chez les artistes. Exemple du célèbre duc de Marlborough…
Quid de l'autoportrait de l'artiste présentant une anomalie visuelle, celui qui louche par exemple ?

Tout cela est très savant, mais expliqué avec simplicité et illustré de schémas, ce qui fait de ce livre un essai intelligent, attrayant, qui, au-delà du bulletin de santé visuelle de nos peintres préférés, ou pas, nous instruit beaucoup sur cet organe que nous sommes nombreux à considérer comme le plus précieux.

Et surtout, les passionnés de peinture ne s'y tromperont pas… de la vision de la couleur à la vision de la peinture il n'y a qu'un pas, que ce livre franchit pour notre plus grand plaisir.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Tous les sujets atteints de cataracte n’ont pas un trouble de leur vision colorée. Si la cataracte touche les couches superficielles du cristallin (cataracte corticale), elle est blanche, et ne modifie guère le sens chromatique ; mais si elle touche la partie centrale du cristallin (cataracte nucléaire), elle et de teinte jaune, et se comporte en conséquence comme un filtre absorbant sélectivement les courtes longueurs d’onde, c’est-à-dire les teintes froides.
Il en résulte que le sujet regardant le spectre visible perçoit très mal bleu et violet et que les autres teintes glissent vers le jaune : le vert devient jaune vert, le rouge tend vers l’orange, les pourpres vers le rouge, et les surfaces blanches ou grises deviennent jaune. Mais le patient s’y adapte progressivement, il est peu conscient des changements et continue notamment à percevoir comme blanches les surfaces blanches, car il a changé de blanc de référence. Les conséquences de ceci en peinture sont la disparition des couleurs froides du tableau, puisqu’elles sont peu ou pas perçues, et le jaunissement global, au point que chez tout peintre ayant une dominante jaune dans ses tableaux de vieillesse, les commentateurs incriminent volontiers la cataracte, dont on sait d’ailleurs la fréquence.
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La cataracte sénile est extrêmement fréquente, et on estime qu’elle touche la moitié de la population à 70 ans ; il est donc peu surprenant qu’elle ait été souvent invoquée pour expliquer certains caractères des œuvres des peintres âgés… Giorgio Vasari affirme ainsi que Piero della Francesca fut atteint de cataracte à la fin de sa vie, déclaration appuyée par un certain Longaro racontant que tout enfant il conduisait par la main le grand peintre devenu aveugle. Puis la cataracte fut supposée chez divers artistes célèbres ayant eu une longue existence, en particulier quand il existait une tendance au jaunissement dans la gamme de leurs couleurs…
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Certes la malvision du peintre lui crée un handicap ; certes on peut rencontrer de temps à autre, sur un tableau d’un artiste, un signe pictural caractéristique de sa malvision et qui réjouit l’ophtalmologiste. Mais s’en tenir là, c’est négliger la plus belle partie de l’histoire. Car ce qui rend passionnante l’étude des yeux des peintres atteints d’une malvision, c’est la manière dont les artistes réagissent à cette malvision.
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Aussi finit-il par conclure que le mieux serait de séjourner à Paris pour avoir son ophtalmologiste sous la main, tout en pouvant peindre en appartement. Il en résulta les dernières séries de Pissarro, ces vues urbaines qui sont le couronnement de son œuvre.
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Si l’on devait quelque jour s’y prendre à une analyse très exacte des conditions de la peinture, sans doute faudrait-il d’assez près étudier la vision et les yeux des peintres. Ce ne serait que commencer par le commencement.
(Paul Valéry)
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