Je pouvais comprendre qu’une femme veuille se faire avorter, mais je réalisais en même temps qu’il y avait une petite vie qui était en train de germer et que nous allions l’interrompre.
Après l’excès, l’abstinence est paniquante car le vide fait peur. Alors, pour se sécuriser, on laisse des « dossiers ouverts », au cas où. On se dit : « C’est pas grave si ça arrive ! » On minimise les conséquences négatives que l’on connaît trop bien. Quelle inconscience, quand même !
Je n’utilisais plus les femmes comme des bouées de sauvetage pour me sortir de la solitude. Je ne pensais plus seulement aux conquêtes et au sexe.
J’aime les femmes. Trop.Dans ma longue vie de célibataire, j’en ai rencontré beaucoup, toutes plus fascinantes les unes que les autres. Chaque fois, j’ai été totalement happé par elles, par leur regard, leurs courbes, leur sensualité. Je me suis pris dans leur toile comme un vulgaire moustique et j’avoue que je ne me suis pas débattu souvent pour me sortir de là.
J’offre aux enfants qui partent tout doucement et à leur famille en deuil ma sensibilité à leur souffrance et le meilleur de mon écoute. C’est peut-être bien peu, mais, comme disait mère Teresa : « Nous ne pouvons pas faire de grandes choses, seulement de petites choses avec beaucoup d’amour. »
Par moments, c’est lourd et pénible d’être le témoin de tant de souffrances, et de passer d’un sentiment d’impuissance à une grande tristesse de voir un enfant mourir tranquillement. C’est difficile de voir la douleur dans les yeux des membres de la famille, juste avant la mort imminente d’un petit garçon.
Change tout de suite pendant que tu es en santé et le reste de ta route sera plus enrichissant. Si tu fais des changements en fonction de ton cœur et non de ta tête, il y a de fortes chances que ta vie soit plus heureuse. Cela t’apportera amour et conscience.
Pourtant, la mort de ma mère, bien qu’absolument tragique pour moi, a aussi joué un rôle de catalyseur : elle m’a éveillé à la vie. Elle m’a permis de réaliser une chose, pourtant évidente, mais que je repoussais de toutes mes forces : la mort existe, elle n’arrive pas qu’aux autres.
La mort ferme les yeux des mourants et ouvre ceux des survivants.
Gilbert Cesbron