J'aimerais vous lire un passage d'une pièce de Shakespeare que Hunter adorait. Le roi Henry V y parle à ses soldats avant la bataille d'Azincourt, le jour de la Saint-Crépin...
Celui qui aura survécu à cette journée et sera rentré chez lui sain et sauf se redressera sur ses talons chaque fois qu'on parlera de ce jour, et se grandira au seul nom de Saint-Crépin.
Celui qui aura vu cette journée et atteint un grand âge, chaque année, à la veille de cette fête, régalera ses amis et dira : c'est demain la Saint-Crépin !
Alors, il retroussera sa manche, montrera ses cicatrices et dira : j'ai gagné ces blessures le jour de la Saint-Crépin ! Le vieillard oublie, mais il aura tout oublié qu'il se rappellera encore avec fierté ses exploits dans cette journée. Alors nos noms, familiers à toutes les bouches par leur renommée, Hunter, Spirit, Taylor, Holy Tom, Angel, Locke, Boyd, et Sheridan, retentiront fraichement aux chocs des coupes écumantes !
L'homme de bien apprendra cette histoire à son fils. Et la Saint-Crépin ne reviendra jamais, d'aujourd'hui à la fin du monde, sans qu'on se souvienne de nous.
Car celui qui aujourd'hui versera son sang avec moi sera mon frère. Si vile que soit sa condition, ce jour l'anoblira.
Et les gentilshommes aujourd'hui dans leur lit en Angleterre regarderont comme une malédiction de ne pas s'être trouvés ici et feront bon marché de leur noblesse, quand ils entendront parler l'un de ceux qui auront combattu avec nous au jour de la Saint-Crépin !
Messieurs, c'est un honneur de combattre avec vous !