Très beau premier roman autobiographique sur un sujet très dur : la shoa.
À la mort de son père Jacques, Marie (l'autrice), hérite d'une enveloppe contenant plusieurs lettres d'amour, ainsi que d'un mot datant de 1943 griffonné au crayon : "N'oublie pas l'enfant". Qui a écrit ce mot, et à qui s'adresse-t-il ?
Marie, va se lancer dans les recherches de sa famille, de ses racines, et découvrir cette "promesse" qui a été faite durant la seconde guerre mondiale, afin de sauver son père des camps de la mort...
Nous sommes en 1942, Jacques, le père de Marie a 8 ans. Il est le fruit de l'amour de Kogan et Frieda, des juifs émigrés d'Europe de l'Est, qui seront arrêtés et envoyés au camp de Drancy, avant d'être transférés vers la Pologne où ils seront exterminés.
Depuis le camp de Drancy, le père de Jacques écrit à sa maîtresse, et la mère de Jacques fait de même auprès de son amant. Tous deux formuleront une seule et même prière auprès de leurs amants respectifs : sauver leur fils Jacques de la déportation.
Quatre destins qui se croisent, liés par un terrible secret, qui ne vous laissera pas indifférent, tant l'histoire est sensible et émouvante !
Ce passé aura des répercussions sur le comportement de Jacques adulte. Il s'enfermera dans un silence, et taira son passé auprès de sa fille Marie et de son fils, des jumeaux, pour les protéger, pas par peur mais par honte d'être survivant, et terriblement angoissé que
L Histoire ne se répète.
L'autrice va mettre plus de 20 ans à accepter et comprendre qui elle est, et à faire éclater la vérité au sujet de leur filiation.
Cela peut paraître paradoxal, mais malgré la dureté du thème, c'est joliment écrit, sans pathos inutile, avec des mots d'une justesse incroyable !
C'est un témoignage de plus sur le poids des non-dits, marqués par cette lourde période de l'Histoire…