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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comment vivre, comment survivre, comment se construire quand à huit ans, on doit oublier, taire, bannir son identité ?
C'est l'histoire que nous conte Marie de Lattre avec une émotion et une tendresse qui nous touchent droit au coeur.
Cette histoire, c'est celle de son père, petit enfant juif qui seul échappe à la déportation grâce au truchement amoureux incroyable de ses parents.
Les siens s'appellent: les Kogan, des juifs qui viennent s'installer en France,dans les années 20
Kogan et Frieda vont vivre d'une pension de famille. Ils s'aiment et donnent naissance à Jacques, le père de Marie.
La guerre arrive et leur fils est protégé et adopté par l'ami de la famille :Pierre de Lattre.
Le père de Marie n'oubliera jamais sa vraie famille, leur histoire tragique et sa judeité.
Mais, il la taira aux siens, par peur, par honte d'être survivant, angoissé que L Histoire ne se répète, pour protéger sa fille et son fils, des jumeaux. Il construit un mur, n'y laissant que quelques fissures. le jour de leurs treize ans, il raconte à ses enfants son histoire, qu'il est juif. Puis leur faire promettre de ne jamais en parler à personne.
On imagine sans peine, pourquoi Marie de Lattre va mettre plus de 20 ans à accepter, à comprendre qu'il elle est.
Ce qui est extrêmement pertinent dans ce roman, c'est tout ce secret qui va déchirer les vies de plusieurs générations.
Son père à vingt ans avait honte des siens qui étaient morts sans se révolter.
Marie de Lattre est une femme courageuse et attachante qui va vivre avec ce secret, cette promesse trahie pour se trouver, pour être ce qu'elle aurait dû être. Un parcours qu'elle relate dans ce roman.
Cette thématique est proche de celle de : la carte postale d'Anne Berest qui elle aussi part à la recherche de son histoire.
Deux livres différents mais deux lectures à associer à mon sens.
La promesse est un très beau livre qui fait sens à la parole libérée, retrouvée.
À lire vraiment.
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"Il a construit sa vie en prenant soin de ne pas s'appesantir sur ce passé. Il n'a pas cherché à le connaître. C'est mon chemin. Il me dit que le sien est résolument tourné de l'autre côté. Il me dit qu'il veut profiter des vivants et non vivre avec les morts."

Trois prénoms, une cape d'invisibilité, une injonction à écrire, un hôtel de carte postale, la protection, un lointain écho, des absents, respirer, des bourgeons qui éclosent, Nuit et Brouillard, un crayon noir ou violet, la musique, une tragédie, des conversations silencieuses, un cimetière, une anecdote, un amour interdit, une splendide légende, redonner vie, des toiles, des mots oubliés, le Fichier juif, libérer la parole...

Un grand et sincère merci à lecteurs.com et aux Éditions Robert Laffont pour cette histoire sensible et secrète qui m'a vraiment émue.

L'écriture de cette auteure est éclatante et intense.


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Comment décrire les émotions ressenties à la lecture de ce récit ? Je lis énormément de livres consacrés à cette époque et de plus en plus devant le départ des témoin directs je découvre les écrits des descendants des victimes de la barbarie nazie. Ils décrivent leurs sentiments et leurs vécus familiaux souvent douloureux avec les nombreux silences qui les accompagnent.
C'est toujours extrêmement intéressant et émotionnel mais ce récit est certainement un des plus émouvants qu'il m'a été donné de lire .
Marie de Lattre nous raconte sa famille surtout les non-dits qui ont accompagné sa jeunesse jusqu'à la découverte des lettres conservées et qui lui dévoilent une histoire d'amour et le destin tragique de ses aieux .
Très bien écrit , sans patho inutile mais avec une immense tendresse et des mots d'une justesse incroyable et qui plus d'une fois m'ont fait monter les larmes aux yeux .
Un livre qui mérite que l'on parle de lui et qui soit lu par le plus de gens possible.
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« La Promesse », c'est avant tout une histoire rocambolesque et inimaginable, le récit de vie du père de l'autrice elle-même, longtemps recouverte par un voile de silence. Marie de Lattre, à la mort de son paternel, hérite d'une correspondance bien étrange et découvre par la même occasion, une étoile jaune, cachée dans les tiroirs de celui-ci. Au-delà de l'incompréhension générale qui la saisit devant ces objets, c'est avant tout l'occasion pour elle de constater que sa famille et les membres qui la constitue, sont un véritable mystère. Les lettres, qu'elle a récupérée et qu'elle lit une à une, lui permettent ainsi de se lancer, à corps perdu, sur les traces d'une histoire de famille et d'amour, où la grande Histoire est malheureusement parvenue à tout faire basculer.
Sans verser dans les atermoiements et avec une plume proche des écrits journalistiques, l'autrice nous dévoile une part de son intimité, avec autant de douceur que de franchise. Un récit de vie émouvant, profondément humain, dont on ne ressort pas indemne.
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Existentiel, intime, et nécessaire, « La Promesse » est un livre qui touche aux fondements même de notre Histoire. Tant pour le lecteur que pour Marie de Lattre qui oeuvre à sa renaissance. Ici, tout est véridique et l'on ressent d'emblée toute la psychologie du poids de l'Histoire et de ses conséquences sur l'humain.
L'incipit est une petite madeleine de Proust. L'écriture est innée, volontaire et de haute qualité.
Le rideau s'ouvre subrepticement et nous allons nous émouvoir et étreindre sa vaste famille. Tant se reconnaîtront dans ce récit familial et qui englobe toute l'humanité.
Écoutez : « J'ai trois prénoms, Marie, Madeleine, Frida ». Un qui dissimule. Un qui protège. Un qui révèle… Je ne suis Marie que parce qu'il y a eu Madeleine et Frida. Frida puis Madeleine. Madeleine avec Frida. Ces deux femmes sont les mères de mon père. La biologique, Frida, et l'adoptive, Madeleine... »
L'héritage comme un cadeau laissé sous le sapin de la vie. Marie de Lattre vient de décider d'écrire pour elle, L Histoire et son père Jacques. Médecin à l'hôpital, intellectuel, qui lit le Monde chaque jour en attendant que ses enfants sortent de l'école. le journal étalé sur le volant de la voiture, un rituel. Mais cet homme porte le poids lourd des chagrins sur le dos. À sa mort (venue à la fin du livre), une enveloppe est remise à Marie (l'autrice). Ici, tout est véridique et ça change tout. Elle a été écrite en 1943 : « N'oublie pas l'enfant ». le fil rouge de cette trame émouvante et exutoire. Son père est énigmatique. Lui, l'enfant juif dont il n'a appris que le sceau du silence. Ne jamais dire à ses enfants (jumeaux) ce qu'il en était de son enfance, des évènements cachés sous le tapis comme de la poussière. Ne jamais s'affranchir du danger. « Il ne donnait pas d'explication à ses réactions. Il fallait décoder. Sa brusquerie était un bon révélateur. Ses colères également, qui surgissaient à l'improviste. Je le sentais alors dévoré d'angoisse ».
Jacques est le fils de Frida et de Kogan, tous les deux sont étrangers et juifs. En Juillet 1941, la police française, sur ordre des allemands, frappe à la porte. Ismak Kogan est arrêté. Madeleine et Pierre sont leurs amis. Mais plus que cela encore, il y a dans ce témoignage de Marie de Lattre, un quarto à la Jules et Jim. Kogan est amoureux de Madeleine, et Frida de Pierre et vice et versa. On observe une tolérance, ce qui advient dans un cercle d'amis liés à la vie et à la mort. Aucun passage en force. L'heure d'aimer est trop belle.
Jacques va être éloigné, caché de par la complicité de Pierre qui n'aura de cette d'aider financièrement Frida et Kogan avant le drame de la séparation et pendant leurs déportations par l'envoi de colis.
Kogan était peintre, tuberculeux, fragile, mélancolique et romantique. Absolument pas productif et pourtant pour son amour pour Madeleine, sa complice et confidente et maîtresse, il aurait déplacé des montagnes. La relation épistolaire, par des mains complices.
Jacques sera adopté par Pierre de Lattre. Il changera de patronyme. Jacques dévoile subrepticement aux 13 ans des jumeaux, sa genèse, ses véritables parents d'origine étrangère. Mais Marie ne comprend pas tout. Elle ne saisit pas l'importance du message de son père. Tant de silences dans cet antre. Comment laissez s'échapper la noria des oiseaux noirs ?
Elle n'aura de cesse de rassembler l'épars. Reformuler par sa bravoure d'une quête sans faille ni relâche, les syllabes salvatrices.
Rédempteur, un hommage à la filiation et à la Promesse. Générationnel, « N'oublie pas l'enfant », est le titre invincible de ce témoignage empreint de résilience. En lice pour le 46 ème Prix Relay des Voyageurs Lecteurs. Publié par les Éditions Robert Laffont.
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Une maison remplie de cachettes. Plus improbables les unes que les autres : un faux livre, une ouverture dans une planche à découper. Des secrets de famille. Une annonce bouleversante dans un restaurant pour son treizième anniversaire. Porter deux prénoms ayant une symbolique forte.
A partir de photos et de lettres, Marie de Lattre a pendant vingt ans démêlé les mystères de l'enfance de son père et a choisi de dévoiler dans ce roman touchant, le secret qu'il a caché et gardé au fond de lui. Se libérant du poids des silences et des non-dits, Marie de Lattre a écrit l'histoire de sa famille. Pour que ses filles déploient des ailes plus légères et sereines qu'elle, son récit raconte l'enfance de son père pendant la seconde guerre mondiale.
L'auteure porte les prénoms de ses deux grand-mères paternelles : Madeleine et Frida. Son père a eu quatre parents : biologiques et adoptifs.
Petit-garçon de huit ans pendant la seconde guerre mondiale, ses parents Kogan et Frieda, ont été déportés par le convoi n°46, partant de Drancy. Artistes et juifs d'origine étrangère, ils étaient arrivés en France dans les années 20. Peintre, Kogan a fréquenté le milieu artistique de ces années-là. Frieda s'occupait d'une pension de famille. Avec l'arrivée de la guerre, Kogan et Frieda se cachaient dans un appartement parisien et avaient confié leur fils à Madeleine et Pierre.
Kogan, Frieda, Pierre et Madeleine ont bien avant la guerre vu leur vie se lier. Amours fusionnels, sentiments sincères et amitiés. Des liens forts se sont créés et ont perduré après la disparition de Frieda et Kogan.
Au fur et à mesure de son travail d'écriture, l'auteure a découvert de nouveaux secrets et a démêlé les liens entre ses grands-parents. Au fur et à mesure de notre lecture, nous découvrons à notre tour les confidences d'une famille et l'amour qu'ils se sont portés mutuellement.
Ecrit avec sincérité et pudeur, le récit livre un témoignage bouleversant d'une famille pendant la seconde guerre mondiale.
En racontant un secret que ses aïeuls se sont efforcés de cacher, l'auteure réconcilie son passé et son présent et écrit un témoignage d'amour pour ses quatre grands-parents, ses parents, ses frères et ses filles.
Un magnifique récit d'amour.

Lien : https://www.quandleslivresno..
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Gros coup de❤ si vous avez aimé le livre d'Anne Berest « La carte postale » ce livre est fait pour vous

Récit émouvant de l'auteure, sur les traces de sa famille paternelle, sur les non-dits entourant cette histoire familiale tragique mais qui malgré cela, se termine sur une belle note d'espoir.

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Promesse tenue, promesse trahie !
De quelle promesse parle t-on ?
De celle de Marie à son père, qui, le jour de ses 13 ans lui raconte, avoue ? révèle ? son enfance, sa vie d'avant, d'avant la Shoah, d'avant l'assassinat de ses parents, juifs, à Auschwitz, et qui lui demande de se taire, encore et toujours, de ne jamais révéler son histoire à lui !
ou la promesse des parents adoptifs de Jacques, ce petit garçon de 8 ans, sauvé de la mort certaine par les amants de ses parents, qui avaient promis de s'occuper de lui ?de l'elever, ce qu'ils ont fait, ensemble .
A la mort de son père, Marie se lance dans les recherches approfondies sur ses origines, et, avec tact et délicatesse, colère et angoisse, met ses pas dans les traces que sa famille paternelle a laissées !
Retracer, comprendre le silence du père et aussi son sérieux triste, comprendre ce que cet enfant avait vécu à un age où on est pleinement conscient des changements choisis par d'autres que soi, saisir que, même élevé par des parents adoptifs aimants et désireux de bien faire, on peut rester fidèle à ses vraies origines, celles des parents biologiques et respecter le silence sans rien oublier !

Comment élever des enfants quand nos bases ont été ébranlées, comment leur faire saisir sans trahir ce qu'a été notre vie, les choix qui ont été les nôtres et sur quel mensonge tout cet équilibre a été bâti !

Un livre magnifique, traversé d'émotions diverses très bien exprimées par l'autrice, un livre sur les origines et le secret des vies cachées et des morts tues, un aller retour bénéfique pour toute la famille, ne plus taire à ses propres enfants ce qui a enfin été révélé !
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N'oublie pas l'enfant. K

C'est la promesse folle et désespérée qu'un couple demande à leurs amants respectifs.

Kogan et Frieda sont dans l'escalier de Drancy. Ils vont être deportés : il faut sauver leur fils Jacques.
Pierre et Madeleine vont honorer leur promesse en devenant un couple parental pour lui.
Jacques grandit la rage au coeur auprès d'eux dans le mutisme des secrets qui lient ses quatre parents.
A son tour avec ses enfants, il reste taiseux tout en semant des indices à travers des lieux, des objets, de courtes confidences.
Et une nouvelle promesse se pose : Jacques demande à sa fille de ne jamais en parler.

A son décès, Marie de Lattre hérite d'une enveloppe qui contient un vrai trésor familial, celui de sa lignée clandestine : des lettres, des billets, des photos, des bribes de vie…
Un jour, elle remonte à la source, suit ces petits pointillés de vie pour honorer les siens disparus et présents.
Faut-il dévoiler à tous leur histoire ?

« Il me semblait capital qu'elle porte ses origines. Qu'elles ne soient pas cachées, à l'inverse de ce que mon père avait toujours fait avec moi. Je voulais qu'on sache. »

C'est un témoignage bouleversant.
C'est une quête identitaire.
C'est renoué avec ses origines.
C'est un cadeau au père défunt.
C'est permettre à Frieda et Pierre & Madeleine et Kogan de se retrouver pour toujours.
C'est un acte d'amour parce que l'amour est plus fort que la mort.
C'est une guérison pour les prochaines générations.

J'ai aimé la justesse et la simplicité de Marie de Lattre. Elle m'avait déjà bouleversée lors de son passage à la Grande Libraire d'Augustin Trappenard.
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« La promesse »
@marie.delattre1
@editions_pocket

Mon résumé :

Marie a appris de la bouche de son papa, que ses grands-parents étaient ceux qui avaient adoptés son père à 7 ans quand ses grands-parents biologiques ont été deportés et ne sont jamais revenus.

Marie retrace la vie de ses 4 grands-parents qui se sont aimés d'amour sincères en pleine guerre, elle découvre que Madeleine et Pierre ont aimé et sauvé le petit Jacques , parce que chacun était amoureux de Frieda et Kogan .

Marie brise ce silence que lui avait imposé son papa à 13 ans , un secret .

Mon avis et ce n'est que le mien :

J'ai découvert ce récit au travers d'un podcast, par hasard … Marie de Lattre y révélait son histoire, son lien avec son père, son passé sous silence ….
Elle expliquait comment l'amour entre 4 adultes avait sauvé un petit garçon de 7 ans , devenu son papa.

Elle nous livre ici son histoire et celle de sa famille avec beaucoup de délicatesse et de pudeur.
Pour elle , mais aussi pour ses filles , et pour transmettre cette partie de l'histoire de beaucoup d'autres enfants en ces temps de guerres.

J'ai vraiment apprécié l'écriture, le récit, je vous le conseil sincèrement.

Et vous ? L'avez-vous lu ?
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