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Citations sur La trilogie du Caucase, tome 2 : Gangrène (31)

[...] un homme prêt à mourir en valait dix prêts à tuer.
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Un jour qu'on lui demandait s'il ne trouvait pas humiliant de faire des courbettes à n'importe qui, [Zaour] répondit :
- Ce qui est humiliant, c'est de faire des courbettes aux juges. Être libre, c'est faire la révérence à ses clients.
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C'était cela la pérennité du pouvoir : être trahi par les siens.
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[...] la démocratie, ce n'est pas quand la majorité gagne mais quand les droits des perdants sont respectés.
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Comme nous l’avons déjà dit, Zaour jouissait alors de faveurs exceptionnelles pour un prisonnier. Ses détenteurs lui donnaient des livres et, une fois, il lui fut même permis d’aller se laver. Buvadi Khangeriev passait le voir au moins une fois par semaine et prenait le temps de converser avec lui dans la cave, au moins une heure et souvent plus. Il le consultait sur toutes sortes de problèmes de gestion. Il lui demanda même un jour s’il devait ouvrir à Moscou un réseau de restos-grils à brochettes comme des amis azéris le lui avaient proposé.
Le maître de maison aussi descendait de temps à autre pour causer un brin avec Zaour. C’était un ancien professeur de langue et littérature russes qui n’avait rien à voir avec les boïéviks et ne touchait pas d’argent pour l’entretien du prisonnier dans sa cave, mais aucun villageois du coin n’aurait osé désobéir à Buvadi Khangeriev depuis qu’il avait fait venir vingt soldats russes sur le parvis du village, dont six avaient été convertis à l’islam et tous les autres, égorgés.
Certes Zaour était toujours très mal nourri, mais pour la seule et bonne raison que les maîtres de maison eux-mêmes n’avaient rien à manger.
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— Personne ne bouge ! dit Wahit.
A cet instant l’un des accusés saisit d’une main un garde planté près de la cage, le plaquant contre les barreaux, et dégoupilla de l’autre main une grenade qu’il lui mit sous le nez. L’autre se pétrifia sans opposer de résistance pendant qu’un troisième larron prenait les clés de la cage.
Toute l’assistance se rua vers la sortie à l’exception du juge qui, naturellement, ne pouvait s’enfuir, ayant un pistolet collé sur la tempe. Les bandits bondirent hors de la cage, désarmèrent les gardes et les jetèrent à leur tour derrière ces mêmes barreaux. Il est vrai que, sur les neuf membres de la bande, seuls sept prirent la fuite, les deux autres ayant préféré, après réflexion, rester dans la cage avec leurs gardes.
Le juge fut poussé dans le couloir et jeté dans un véhicule de la police de la route qui attendait à la sortie et démarra sur les chapeaux de roues.
Il s’agissait là d’un événement extraordinaire pour l’époque parce que ce n’était pas tous les jours que des accusés s’échappaient de leur cage en emmenant avec eux le juge de la Cour suprême.
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On apprit que l’avion arrivait de Pridnestrovie et que les armes avaient appartenu aux troupes stationnées dans les pays signataires du traité de Varsovie.
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Quand il regagna sa troupe, deux semaines plus tard, Djamaluddin découvrit avec surprise qu’un pli secret l’attendait. De toute sa vie, il n’avait jamais vu de pli secret. Cette guerre se faisait sans plis secrets. On ne recevait pas d’ordres non plus. Chaque chef d’unité agissait à l’échelle de son champ de vision. Les uns ne voyaient pas plus loin que la première tranchée, d’autres jusqu’à la deuxième. Arzo, jusqu’à la troisième. Il ne servait à rien de voir plus loin. A vouloir regarder plus loin, on finissait par avoir la berlue.
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Ce n’était ni une villa ni un palais mais un château médiéval qui surplombait les lieux dans le plus pur respect des règles de fortification. Une vingtaine de quatre-quatre stationnaient à l’intérieur dans une cour goudronnée, dominés par un blindé clinquant d’huile et de peinture fraîche. Ainsi d’un labrador au milieu de chiens pékinois. A droite du blindé s’échappait une coquette allée de pierre qui dévalait la pente, enlaçant au passage une fontaine mise en veille pour l’hiver.
Là-haut, sur un plan de gros cailloux blancs, s’épaulaient quelques maisons plus ou moins grandes, collées flanc contre flanc, pareilles à des champignons sur une souche, avec, en retrait, la flèche d’un minaret cernée d’une galerie close, comme un clou qu’on aurait planté pour accrocher la montagne au ciel.
Derrière les maisons plongeait l’autre versant du relief par d’épineux buissons enneigés, truffés de projecteurs et de caméras de surveillance, puis par une coulée de pierre qui butait sur des roches rougeâtres semblables à des poings levés, tombées là depuis des temps immémoriaux.
Plus bas, c’était un champ de mines envahi par la mauvaise herbe à fleur de neige, bordé en aval par des rouleaux de barbelés, des hangars de casernes en alu et un ruban de béton qui se perdait dans le vide : la piste de la base aérienne de Bechtoï.
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Les journaux télévisés rendirent compte de l’opération. Filmé devant l’immeuble en ruine de la rue Youjnaya, le ministre de l’Intérieur de la république Mahomed Tchebakov déclara que tous les terroristes finiraient comme des chiens. Il y avait à ses côtés un homme en treillis, obèse, pas très jeune : le vice-procureur général de la fédération de Russie nommé chef du tout nouveau Comité d’urgence de lutte contre le terrorisme et la diversion de la république régionale d’Avarie-Dargo-Nord où un attentat d’une audace inouïe avait été perpétré trois mois plus tôt, des bandits ayant fait sauter sur la route de Chamkhalsk la voiture de Vladislav Pankov, premier commis du Kremlin auprès du district fédéral du Caucase.
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