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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Alors que la Grande Guerre fait rage en Europe, Matthew Callwood, jeune policier de la Couronne, prend ses fonctions dans un village perdu du Grand Nord canadien. Très vite, il s'aperçoit que ses prédécesseurs se sont laissés aller. Faut dire qu'il n'y a pas grand chose à faire là-bas, si ce n'est "contrarier" les trafiquants d'alcool et les prostituées. Mais comme on s'y ennuie ferme, avaler un petit verre de whisky ou rendre un petit service à une fille publique de temps en temps n'est franchement pas du luxe, alors on ferme les yeux. Matthew, lui, a bien l'intention de remettre de l'ordre dans tout ça. Il est même décidé à traquer Moïse Corneau, alors en cavale, accusé du meurtre de sa femme et de son fils, et dont la rumeur dit qu'il se cacherait quelque part dans la forêt boréale...

Je suis sortie de cette lecture légèrement frigorifiée. Quelle idée aussi que de traquer un meurtrier en plein hiver, et dans le Grand Nord qui plus est ! D'autant qu'il était en cavale depuis plusieurs années et que ça aurait très bien pu attendre le printemps... Mais bon, au moins, j'ai fait connaissance avec cette nature et ce climat hostiles, aux nombreux lacs, sur lesquels j'ai beaucoup pagayé. Je suis d'ailleurs épuisée d'avoir autant ramé, par procuration, bien installée dans mon canapé (en vrai, faut pas rêver, même pas j'y aurais sorti mon petit orteil). Enfin, tout ça pour dire que les paysages et l'ambiance glaciale sont si bien dépeints qu'ils font partie intégrante de l'histoire.

Et quand je dis ambiance glaciale, c'est à prendre dans les deux sens du terme. À cause du climat déjà. Mais aussi par rapport aux changements qu'impose Matthew, qui ne sont pas pour plaire à tout le monde, à commencer par son collègue, Harvey, ayant pour habitude de ne jamais se lever avant 10h parce que ses soirées sont consacrées à la bouteille et à Fran, qui offre ses services charnels moyennant quelques dollars. Matthew bouscule un peu trop ce petit monde et ne se fait pas très bien voir. On sent comme de la tension dans l'air...

Il est jeune aussi, 24 ans, et il est encore plein d'ambition et de détermination. Et non pas qu'il va déchanter, enfin si quand même un peu, mais il va petit à petit ouvrir les yeux, au point de compter les jours qui lui restent à tirer dans ce coin complètement paumé et pas des plus accueillants et à espérer être appelé rapidement sur le front en Europe. En attendant, pour s'occuper, il fait la chasse au meurtrier, qui s'avère beaucoup plus malin qu'il le pensait. J'ai apprécié ce personnage, intègre et un poil téméraire, que l'on voit évoluer petit à petit. Tout comme j'ai apprécié les autres également, d'autant que certains nous réservent quelques surprises à la fin. Matthew et Corneau se livrent à une sorte de duel tout au long de la lecture, et leurs rapports ambigus nous gardent facilement éveillés.

J'ai eu un peu de mal à me faire au style de l'auteur, quelque peu saccadé à cause des phrases courtes, et surtout au temps présent employé (pas très cohérent vu que ça se déroule dans le temps passé). Mais j'ai fini par prendre le pli et je me suis habituée à ce ton abrupt, à l'image de la nature hostile dans laquelle se forgent des tempéraments tout aussi hostiles.

J'aime ces romans dans lesquels la nature est presque un personnage à part entière et toujours plus forte que les véritables protagonistes, où chacun d'eux avance dans sa propre histoire tout en devant continuellement composer avec d'elle. Ça dégage en général une atmosphère particulière, qui donne davantage de corps à l'intrigue, comme c'est le cas ici.

Donc pour résumer : un bon nature-writing, pour lequel j'aurais aimé apprécier un peu plus la plume de l'auteur, mais dont les paysages sont à couper le souffle, les personnages et relations ambigus, et l'intrigue appétente.
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À la lisière du monde de Ronald Lavallée, nous conte l'histoire d'un fils de bonne famille, Matthew Callwood, 24 ans. Après une grosse déception amoureuse, et contre l'avis de ses parents, il s'engage dans la Police du Nord-Ouest.

On est en 1914, la guerre est proche, il en aura des échos très lointains, pour son premier poste, il est affecté dans un village amérindien dans le nord canadien. Il ne sera pas découragé par le délabrement du poste de police, où règne une saleté repoussante, par son collègue qui lui dit qu'à part monter et descendre le drapeau, il n'y a rien à faire.

Matthew, est un homme droit, qui croit en sa fonction, en l'honneur de son métier, le laissez aller de celui qu'il va remplacer le heurte. Il se jure de faire respecter la loi, parmi ces métis, indiens, blancs, qui n'ont comme métier, trafiquants d'alcool, braconniers.

Il apprend qu'un homme qui aurait tué sa femme et son enfant se cacherait dans cette immense forêt boréale, un territoire démesuré où un dédale de lacs et de marais, se croisent et s'entrecroisent, le climat est rude, la nature sauvage est indomptable, mais rien ne l'arrête.

Commence alors une traque impitoyable entre le chassé et les chasseurs, Policiers et des guides Cris, au milieu d'une forêt pleine de pièges. "Dès qu'on y met le pied, le pré se transforme en une masse inextricable de broussailles, de thés du labrador et de kalmias qui vous arrive à mi-cuisse." Des lacs, des rivières gelées, des bêtes de toutes sortes, des sangsues se glissent sous les jambes de pantalon, des nuées de moustiques émergent des eaux mortes. Les taons et les brûlots vont suivre. Les hommes s'enduisent d'huile au créosol, mais les résultats sont faibles. "Les frappe-à-bord sont à la fête, de grosses mouches velues qui vous enlèvent un peu d'épiderme à chaque morsure. Leurs corps mous roulent sous la main quand on les écrase. Parfois, ils tombent au sol et s'envolent à nouveau. On en vient à aimer les moustiques."

La nuit il faut bien se calfeutrer sous une tente sinon….
"De l'autre côté de la toile tourbillonnent les insectes affamés. Combien vont trouver du sang à boire cette nuit, combien vont mourir de faim ? La nature s'en fout. Qu'il en crève cent mille pour une seule femelle qui pique et qui ponde, et le but est atteint. C'est le pays de la faim, ici. Tout a faim. Les moustiques, les loups, les brochets, les ours ; tous à lorgner le voisin et à gargouiller des tripes."

Un livre super bien écrit, où cette nature grandiose est bien dépeinte, les détails sur les animaux sont superbes, cet ensemble est magnifique. Mais, car il y en a un pour moi. Je n'ai pas accroché aux différents personnages, j'ai trouvé que tout ce qui intéressait Matthew, c'était de réussir à trouver le fuyard pour faire régner la loi coûte que coûte, puis un peu d'humanité prend le dessus, puis la rage de nouveau et la fin ne m'a pas convaincu. Ce n'est que mon simple ressenti. Il m'a fait penser à Ravage de Ian Manook.
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Nous partons au Canada avec Matthew Caldwell le nouveau « Sheriff » de cette petite bourgade au bord d'un lac, au creux d'une forêt immense et giboyeuse. Ici c'est l'ennui, il n'y a rien à faire, la vie s'écoule tranquillement. A l'aube de la grande guerre, seul le trafic d'alcool est prospère mais si ses prédécesseurs ont eu tendance à laisser couler, Matthew compte bien mettre à profit ses deux ans pour remettre de l'ordre. Lui et son sens du devoir vont se mettre à dos les petites frappes du coin à qui il va rappeler que le trafic d'alcool est interdit. Mais qui s'en inquiète? le gouvernement a les yeux tournés vers la guerre, et ils peuvent bien s'entre-tuer ça n'intéresse personne. Au détour d'un classement, il exhume un dossier qui va le galvaniser, sur un fugitif qui aurait tuer sa femme et son enfant et se serait enfuit lors du transfert. le voilà prêt à partir en expédition pour mettre la main sur ce coupable qui est passé entre les mailles du filet. Sauf qu'à trop vouloir chasser et rétablir l'ordre de chasseur on devient chassé.
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Ce roman est une expédition au coeur de la forêt canadienne. Une déclaration d'amour à ces terres qui donnent mais qui reprennent également. le froid, la glace, les animaux friands de chairs fraîches, l'homme se nourrissant d'animaux qui ferait ouvrir grands les yeux de plus d'une personne. On est loin de tout progrès même si on est dans les années 1910, tout le monde vit au ralenti au gré des saisons et de mère Nature. Dans cette ambiance de bout du monde, ces hommes vont traquer notre déclaré coupable, cette quête justicière va petit à petit révéler une quête plus profonde pour Matthew. Pourquoi ce bourgeois a atterri ici à la lisère du monde ? Pourquoi cette obsession ? Comment va finir cette histoire ? Nous sommes dans un univers masculin, brut, glaçant et pourtant je me suis attachée à ce personnage en le découvrant au fil des pages. Il est persuadé de trouver toutes les réponses dans les empreintes animales, les bivouacs , cette chasse à l'homme..Mais au fond que chasse t il ? Un fantôme ou ses fantômes ?
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Captivant ! Ce roman m'a laissée en haleine jusqu'au bout.
Bien que le personnage principal semble inadapté dans ce monde sauvage, il m'est apparu comme un rempart à la barbarie de la plupart des autres hommes du roman.
Roman bien noir mais qui laisse toutefois un léger espoir. A découvrir pour qui aime les grands espaces et les chasses à l'homme…
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