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Critique de Fandol


Rentrée littéraire 2023.

J'ai eu un peu de difficulté à m'immerger dans ce roman qui me permet de découvrir la plume de David le Bailly. L'auteur excelle aussi dans la profession de journaliste.
Ce n'est pas facile, gênant, troublant de lire, dès les premières lignes, que Pià Nerina, la grand-mère de l'auteur, vient de se jeter par la fenêtre, depuis le sixième étage d'un immeuble, avenue Montaigne, près des Champs Elysées.
Ce suicide d'une femme de quatre-vingts ans alors que son petit-fils qui va avoir quatorze ans, est présent dans l'appartement, cela demande des explications, d'autant plus que la fille de Pià Nerina, la mère de David, est elle-même aussi présente, enfermée dans sa chambre.
Pour tenter de faire la lumière sur ce drame, essayer de comprendre, l'auteur se lance alors dans une véritable enquête policière. Il recherche des documents, se déplace même à Naples d'où est originaire Pià Nerina de Cecchi, sa grand-mère.
La vie de cette femme est très complexe, surtout ses fréquentations. Beaucoup d'hommes sont impliqués dans sa vie comme dans celle de sa fille, Victoria. Quelques photos éloquentes illustrent le récit et permettent de vérifier la beauté de ces deux femmes qui ont aimé, haï, profité de l'argent facile comme subi de graves soucis financiers.
Deux éléments importants doivent être dégagés de ce roman familial dévoilant une intimité très dérangeante. Il y a d'abord cet homme, dénommé Pyrrhus, qui a hérité de la fortune de son père en 1935. Industriel catalan, partisan de Franco, maire de la Grande Ville, comme l'auteur l'écrit, ce Pyrrhus est déterminant pour Pià Nerina.
L'autre élément qui pousse David le Bailly à accentuer ses recherches, c'est l'incertitude sur l'identité de son père. Cela lui permet de mettre en évidence l'éducation de sa mère, éducation qui se révèle catastrophique, comme l'auteur le démontre très bien.
Enfin, il y a ce titre, Hôtel de la Folie, qui intrigue. Eh bien, c'est à Naples que se trouve la solution. Cette folie va bien plus loin que sa présence dans le titre mais elle caractérise cette mère qui n'en était pas à une entourloupe près, mentant sans vergogne, exploitant au maximum chaque homme rencontré pour le rejeter ensuite sans se poser la moindre question sur les dégâts causés à sa mère et à son fils.
Ce fils, écrivant Hôtel de la Folie, a poussé un émouvant, un bouleversant cri d'amour à sa grand-mère, se reprochant toujours cette phrase terrible prononcée par lui avant l'acte fatal : « je ne pourrai plus m'occuper de toi comme avant mémé ».
Je remercie Babelio et les éditions du Seuil qui m'ont permis de découvrir ce roman à la fois intimiste et sociétal.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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