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Citations sur Rire : Une anthropologie du rieur (12)

Le geste est une procédure symbolique de moquerie, d’abaissement de celui à qui il est destiné. Il semble dire que le face-à-face n’est plus de mise mais seulement le fesse-à-face, ou le fesse-à-fesse. Seule manière de rétablir l’équilibre.
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Le court-circuit opéré entre le spirituel et le matériel, le haut et le bas, est l’un des ressorts du rire.
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Rien de tel qu’un pet inattendu, surtout d’une personne réputée pour son sérieux, pour susciter le fou rire d’une assemblée. Le buveur de bière qui garde des traces de mousse sur le nez, l’embonpoint d’un passant, les grandes oreilles d’un orateur ou son zézaiement, une braguette ouverte ou une chemise mal boutonnée, etc.
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Il est une arme pour résister à l’adversité et ne jamais lâcher prise, faire rire l’adversaire revient parfois à le désarmer symboliquement ou à entretenir l’espoir au sein d’un groupe condamné au pire . Après un accident, une situation difficile, après avoir côtoyé la mort, la disparition brusque de l’angoisse déclenche le rire. Il n’y a rien de risible mais le soulagement de s’en être sorti suscite une libération intérieure d’affects qui se dissipent dans le rire.
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De nombreuses métaphores insistent sur la dimension corporelle du rire et sur la dissolution de toute convenance : on pisse de rire, on rit à en pisser dans sa culotte, on est plié en deux, on se tape le cul par terre, on se bidonne, on hoquette, on se gondole, on se pâme, on se boyaute, on crève de rire, on se paye une bosse, on rit comme un dératé, un bossu, un tordu, un fou, on rit à en perdre le souffle, à ventre déboutonné, on étouffe de rire, on se tirebouchonne, on se poile, on s’esclaffe, on rit dans sa barbe, on se tord de rire, on est plié en deux ou en quatre, on se roule par terre, on se tient les côtes, on rit à gorge déployée, de toutes ses dents, à belles dents ou à s’en décrocher la mâchoire, on rit aux larmes, on pleure de rire, on pouffe, on se désopile, on s’éclate, on éclate de rire, on est secoué de rire, on a la rate qui se dilate, on se fout de quelqu’un, on pète ou on crève de rire, on se fend la gueule, la pipe, la tronche, la margoulette, la poire ou la pêche, on rit gras, un propos est tordant, désopilant, ébouriffant, poilant, on se paye une tranche, ou une pinte…
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Dans nos sociétés, la tradition demeure vive d’opposer un rire mauvais au rire de l’allégresse. Plus univoque, hilarité vient du latin hilaritas, qui signifie “de bon augure”, “favorisé par les dieux”, “propice”. Sous une forme moins morale, Lévi-Strauss retrouve une ambivalence proche en examinant une série de mythes amérindiens : “Presque tous assignent au rire des conséquences désastreuses, dont la plus fréquente est la mort.
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Amener les autres à rire avec soi ou de soi revient en principe à amortir ou neutraliser leur agressivité. Il est malaisé d’attaquer un amuseur ou un rieur, le don d’hilarité ainsi distribué implique en retour le contredon de l’indulgence, il crée un pacte de non-agression.
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L’enfance est le temps béni de l’allégresse sans arrière-pensées, même si elle pressent déjà les ambiguïtés du monde, mais l’adolescence entre de plain-pied sous l’égide de l’ambivalence. Même si le rire se donne essentiellement sous le signe de la joie et du partage, il lui arrive souvent, à cet âge, de traduire le malaise, la difficulté d’être soi qui en fait un refuge maladroit et souvent déconcertant pour les proches .
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Le rire est partout, il se raccroche à n’importe quel objet ou situation car il est d’abord dans la subjectivité, il tient au supplément de sens apporté par l’individu. Tout est susceptible de devenir risible par un effet de résonance désamorçant le sérieux du monde : association d’idées, rapprochement incongru, plongée dans un univers personnel, gestes, mimiques, lapsus, emploi impropre d’un mot, etc. Si les sources du rire ne sont pas toujours à chercher du côté du risible, elles sont en tout cas toujours du côté du rieur. Ce qui rend l’un hilare laisse l’autre de marbre.
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On rit mal sur commande ou alors le rire sonne un peu faux. On peut en reproduire le son, mais non le jaillissement. Ses déclinaisons sont innombrables, on ne rit pas toujours pour les mêmes raisons ni de la même manière, car le rire est éminemment ritualisé. Il n’est pas une émanation de la nature ou de la biologie mais de situations sociales particulières que les individus ont appris à associer au rire.
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