« Un jour, j’ai téléphoné, on m’a dit qu’il était parti. » Maman rit, un rire un peu grinçant. Avec le temps tout devient comique.
Les flammes dansent, le plastique des poubelles s'étend sur le sol, la fumée me prend à la gorge, je sens le vertige, je peux encore parler, tourner, lancer mes mots en marmonnant comme le vieux Yao, les mots qui vont faire plier les corps, les torturer, les rendre à merci. Les cris des rats dans les vieux palmiers, tandis qu'ils agonisent.
Il convient de rester modeste sur la capacité des autres à vous comprendre.
Les gens de l'île ne me disent rien. Ils ne m'ont pas accepté, mais ils ne me critiquent pas non plus. C'est l'avantage des lieux fréquentés par les marées de touristes. Le mot étranger n'y a plus vraiment de sens.
Il a connu toutes sortes de gens, toutes sortes de pays, il a fait toutes sortes de métiers. Je crois que c’est pour ça aussi qu’il est triste. Ça doit être triste de tout savoir, non ?
les cormorans sont perchés sur le récif leurs ailes entrouvertes pour sécher au vent, on dirait de vieux pêcheurs grognons.
Et Monsieur Badou, Derek de son prénom, n'aimait pas trop les scènes, il s'enfermait dans la chambre du haut et il buvait son whisky, ça devait lui boucher les deux oreilles.
Je pense qu’il existe un monde sous la mer, un monde très beau, différent de tout ce qu’on vit sur la terre. Un monde qui n’est pas dur et sec, qui n’écorche pas la peau ou les yeux, un monde où tout glisse lentement, doucement.
La vie est amère. La vie n’a pas de générosité, saut parfois, par miracle, quand tu rencontres quelqu’un que tu n’étais pas préparé à rencontrer, un ange, une messagère du paradis, une familiarité avec Dieu.
Elles parlent la langue de la mer, une langue qui n'est pas tout à fait comme la nôtre, dans laquelle se mélangent les bruits qu'on entend sous l'eau, les murmures des bulles, le crissement du sable, les explosions sourdes des vagues sur les récifs.