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Critique de LAIG


Après avoir débuté avec trois romans noirs qui l'ont fait remarquer à la Série Noire, Hervé le Corre a publié chez Rivages d'autres ouvrages primés.

Avec son livre : « Prendre les loups pour des chiens », la préface contient un poème de Louis Aragon, d'où a été tiré le titre :
« C'était un temps déraisonnable
On avais mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j'y tenais mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien. »
(« La Guerre et ce qui s'ensuivit » - « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » - in le Roman inachevé).

Mais qui sont ces loups et qui sont ces chiens ? le lecteur sera étonné d'en comprendre la signification car, évidemment, il y a une allusion.

Le livre est construit en deux parties : Les chiens et les loups.

Au début de l'histoire, on voit que Franck sort de prison après avoir purgé sa peine car il n'a pas voulu dénoncer son frère, Fabien, pour un braquage. La compagne de celui-ci, Jessica, l'héberge chez ses parents. Franck a bien l'intention d'attendre son retour car il est parti en Espagne régler quelques affaires…..
Hélas, le séjour de Franck est moins que réjouissant, la famille faisant bloc contre lui en se montrant hostile mais « fait son devoir » en l'hébergeant. C'est Fabien qui l'avait demandé. C'est une ambiance lourde de rancoeurs, de séances de sexe avec une Jessica d'abord torride, puis glaciale.

Par contre, dans ce huis clos oppressant, il y règne une note de tendresse avec la petite Rachel (toujours accompagnée d'un chien impressionnant), la fille de Fabien et de Jessica. La pauvre enfant, dans cette famille où règne la folie, se montre indifférente, dans son monde à elle mais elle semble avoir de l'affection, bien timide, pour Franck.

Dans cette campagne girondine où règne une chaleur étouffante, il va falloir que Franck finisse par sortir de là, car il se sent tel un animal entouré par des loups.
Et voilà, c'est lui la proie et il devient absolument urgent d'agir.

En résumé, ce qui ressort de cette lecture, c'est : une ambiance pesante, une intrigue époustouflante par son machiavélisme, un style dépouillé bien propre à l'auteur avec son réalisme, une note de tendresse, espoir et désespoir : tout cela, bien mixé, donne un roman très noir, très particulier et qui tient le lecteur en haleine.

D'ailleurs, Michel Abescat (Télérama) a écrit ce compliment : « Une prose limpide, sèche qui vous transperce d'émotion », ce qui est parfaitement exact car nous sommes submergés par cette émotion et cette angoisse présentes tout au long du livre.

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