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Patience sera le maître- mot pour trouver cette " île introuvable " , titre du dernier roman du remarquable Jean le Gall . Un titre aussi mystérieux , du reste , que l'intrigue qui constitue la " moelle " de cet ouvrage bien difficile , pour moi en tout cas , de commenter .Les personnages marquants sont au nombre de trois . Il y a tout d'abord Olivier Ravanec qui , après l'écriture d'un ouvrage reconnu, se retrouve en mal de créativité, d'imagination au point que ses neuf romans suivants n'ont suscité que bien peu de ferveur . Un bon " anti - héros ", en quelque sorte , évoluant malgré lui , dans une société en effervescence. Malaise . Ensuite , il y a la magnifique Dominique Bremmer , son éditrice à la forte personnalité , compagne de Vincent Zaid , roi de la nuit , fortuné , dont les soirées sont les plus prisées du Tout - Paris .
Ça , ce sont les belles années 80 , aux dires des personnages dont l'aura et donc la notoriété vont peu à peu s'étioler avec le développement du rôle de l'argent et du " seul " profit....
Fil rouge du roman , la littérature, son déclin qualitatif dans l'abrutissement d'une Civilisation à bout de souffle et en fin de cycle.
Un roman indescriptible qui ne m'a jamais lassé même si j'ai eu l'impression de naviguer un peu " en dehors de ma zone de confort ".C' est un livre sociétal , politique , philosophique , dont on ne peut que saluer la portée tant il donne à réfléchir.
J'ajoute qu'il est très bien écrit, les jeux de mots sont succulents , l'auteur aimant jouer avec la langue française. Il est bien documenté , érudit , donne de bons coups de griffes aux uns et aux autres et l'humour qui marque de nombreux passages est d'une extraordinaire finesse .
Je ne connais pas l'avenir de cet ouvrage mais , pour moi , c'est une belle découverte.
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Olivier Ravanec a tout pour devenir un écrivain célèbre. Une enfance morose dans le Sud de la France entre une mère qui affole tous les mâles de la région et un père, triste petit proviseur de collège et diariste méconnu. Puis leur mort tragique et prématurée alors que le jeune Olivier n' à pas quinze ans. Une maladie pulmonaire décelée dès son plus jeune âge tout comme Proust, Camus ou Barthes, faible de la poitrine eux aussi.

Un premier roman salué par la critique alors qu'il fête tout juste ses vingt printemps. Et puis le tourbillon des années quatre-vingt, un ami milliardaire et une maîtresse éditrice chez Gallimard.

Mais alors pourquoi diable Olivier Ravanec n' est il pas devenu un écrivain riche et célèbre?

Dans ce roman germanopratin malin, érudit et surtout à tiroirs, Jean le Gall embrasse trente cinq années de vie mondaine, politique et culturelle française.

Le Gall nous livre un roman fort sympathique, un peu écrivain chic entre rive droite/rive gauche ( NDLR : Jean le Gall dirige les excellentes éditions Séguier, est ce que cela aurait par hasard un rapport avec le fait que le dit roman figure sur la liste des finalistes du prix de Flore.?.)
Trente cinq années de littérature parisienne au grand écart surprenant de Jack Thieuloy, écrivain sulfureux et cannibale, à Michel Houellbecq, écrivain dépressif et jamais au mieux de sa forme.

"L' île introuvable" est un roman intelligent, drôle et très écrit, avec un petit côté "j'aaadore la littérature"....mais c' est aussi et surtout une lettre d' amour enflammée à cette maîtresse exigeante qu' est la littérature.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'île introuvable Jean le Gall Rober Laffont août 2019
#LîleIntrouvable #NetGalleyFrance

"Dites-moi plutôt ce qui distingue ce roman, ce qu'il apporte à la littérature.
-Ah! la littérature.
-Oui?
-La littérature... Mais la littérature, ma chère."
C'est sur ces mots que s'achève ce roman surprenant, inclassable, fascinant, où le lecteur doit chercher son chemin, se perdre, se retrouver pour au final s'extasier!
Un chemin qui le mène des années 80 à nos jours, des années du nouveau roman à celles de l'auto-fiction. Pour le guider trois personnages aussi différents que possible, Vincent Zaid riche à millions, amateur de fêtes et de femmes, Dominique Bremmer la bourgeoise intellectuelle éditrice de métier et de coeur,Olivier Ravalec le journaliste écrivaillon de peu de talent en quête d'inspiration et de quelques francs.....
Je découvre ici le talent de Jean le Gall. Après un début un peu difficile où je me suis sentie perdue, j'ai trouvé mes repères. Un texte brillant, intelligent servi par une très belle écriture ne peut que combler le lecteur exigeant que vous êtes.
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Veuillez suivre le fil rouge de cette lecture, que dis-je ? Veuillez plutôt d'abord trouver le fil rouge, avant de pouvoir le suivre...
Mais quel chemin prendre avec cette lecture ? Et où aller? Eh bien regardez donc le titre! N'est-ce pas suffisamment clair?
Mon dieu, quel bouquin atypique, quelle lecture remplie de digressions je n'ai jamais rien lu de tel...
Un écrivain cherchant à écrire le livre parfait, une éditrice bcbg, séductrice hors pair et pour fermer le trio, son amant le richissime, producteur de musique mafieux à souhait nous emmènent sur 35 ans de récapitulatif de la vie de société dans les années 80.
Croyez-moi, dès le départ on ne sait pas où veut bien nous mener l'auteur, mais on y va, et vous ne serez pas déçu...
Enfin, une lecture assez longue mais tout de même originale mais vraiment trop sociétale.
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*** Chronique de la rentrée 2019 # 3 ***

« L'île introuvable », une surprise ! Merci à lecteur.com et aux explorateurs de la rentrée... J'en termine la lecture, ferme le livre, le dépose sur la table. Je le regarde et me contemple : trempé, éclaboussé de la tête aux pieds par des évocations, des anecdotes, des critiques à l'égard d'écrivains et de leurs écrits. J'émerge d'un bain de littérature, à tout le moins d'une douche de critiques littéraires. Je ne m'y attendais pas ! Je laisse dégouliner, je respire, reprends souffle et je tâche de me faire une opinion. Qu'ai-je bien pu trouver à cette île introuvable ?

La fragrance qui colle à la peau, le musc qui imprègne mes doigts après avoir tourné chaque page de ce récit romanesque est un subtil mélange des traces laissées par des ‘huiles littéraires' s'étant un jour crues essentielles : Balzac, Cohen, D'Ormesson, Dumas, Houellebecq, Hugo, Sulitzer, pour ne citer qu'eux, de mémoire mais dans l'ordre alphabétique, et par un auteur original, Jean le Gall, atypique dans le traitement de son sujet.

En effet, « L'île introuvable » est avant tout un roman littéraire. Un roman ‘genèse' qui expose les affres et tourments d'un ‘écrivant' rêvant de devenir écrivain et d'être publié, lu, encensé par les lèvres du tout Paris. Ce qui apporte de l'originalité dans le traitement du sujet, somme toute assez commun, c'est la prise pour cibles de toutes ces huiles dans le chef d'Olivier RAVANEC, anti-héros, auteur en quête d'imagination qui voudrait jouer dans la cour des grands et qui sue toute sa rancoeur de ne pas l'être. Il n'a trouvé pour se sentir un peu moins mal que l'idée de prendre plaisir à déprécier tous les capitaines aux longs cours de la littérature qui ont jeté l'encre bien plus loin que lui. Ce roman est donc une histoire de jalousie !

Mais c'est aussi un roman d'amour et de jalousie ! Une histoire teintée de passions confirmant l'adage : ‘l'amour commence à trois !' Car Ravanec ancre sa vie dans un amour décalé pour Dominique Bremmer, cadre des Editions Gallimard, alors que l'amour en date est un autre, celui qu'elle porte à Vincent Zaid. Tandis qu'elle excelle dans l'art de plaire et déplaire, toujours occupée à se montrer trop vraie sans jamais être vraiment de son temps, lui se vit tout à la fois criminel, mafieux, impresario de génie, noceur, amoureux transi, violent et assoiffé de vengeance. Et, bien sûr, ce roman d'amour sera donc aussi un roman de jalousie qui ne sera pas que littéraire, et pourra virer à la vengeance.

Enfin, « L'île introuvable » est peut-être avant tout le roman de la désillusion. Zaid, Bremmer et Ravanec n'ont jamais imaginé devoir s'adapter au temps d'après. le monde leur appartenait, déjà ou en promesse ! Comme du sable, il a fui entre leurs doigts. Les certitudes d'hier sont devenues inadaptées, celle de demain pas encore inventées. Comment se sentir de nouveau appelé à vivre après avoir brûlé une jeunesse pensée éternelle? Vivre une telle métamorphose tiendrait du miracle… Mais, il en est, dit-on, capables de faire renaître des Phénix de leurs cendres… Mais là, silence ! Je ne dirai rien de plus à propos de l'histoire. A chacun de larguer les amarres, cap sur l'île…

Quant à l'écriture, j'ai aimé chez Jean le Gall l'art de bâtir un roman qui se façonne à travers le temps, les époques, les priorités d'alors et les ambitions de toujours. Il utilise beaucoup, mais de manière efficace, la mise sous tension d'idées proches dont la juxtaposition inattendue fixe le cadre, les personnages, leurs idées. Ex : « Dans les campagnes, les coqs se répondent. En ville ce sont les voitures. » ou « Je veux faire un roman romanesque ou le sujet serait la littérature. […] ou tout ce qui est proscrit dans les recettes habituelles serait autorisés : l'humour, la digression, le commentaire du commentaire, le mélange des genres […] et même la politique. Un roman total, totalement emmêlé. »

Incontestablement, il a le sens de la formule et bien qu'il fasse dire à Ravanec : « C'est curieux: mes idées semblent appartenir à tous et mes sentiments ne tenir qu'à moi », le lecteur se prendra plus d'une fois à partager les sentiments des personnages sans nécessairement faire siennes leurs idées. A travers son écriture, Jean le Gall lève le voile sur la vie de tout écrivain en butte avec ses points de vue, d'interrogation ou d'exclamation qui assènent des vérités aussi irréfutables que les contrevérités qui leur donnent corps. le roman touche alors à plus grand, plus large que lui, le roman se fait invitation !

Permettre au lecteur de croire l'histoire, d'accepter le romanesque de cette île qui concentre des personnages pleins de curiosités ! Et tant pis si l'on perd parfois le fil du récit, noyé de digressions telle la représentation du système planétaire des grands noms de la littérature (digressif mais superbe travail, repris aux pages 242-243). L'auteur se connait amateur de ces chemins de traverse, de digressions. Et s'oblige à ponctuer son récit d'une voix off rassurante : ‘On se rappellera que Ravanec…' Surfant sur ces ruptures de rythme, le lecteur pourra méditer sur le fait que toujours, face au temps qui passe, les modes se façonnent, s'estompent et s'effacent. Au-delà ou à cause de cette « île introuvable », le lecteur prendra davantage conscience de ce temps qui passe.

Puisse-t-il avoir envie de reprendre en main le sien et de s'immerger, une fois encore, dans ce que les écrivains ont à nous conter.
Lien : https://www.lecteurs.com/liv..
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Il s'agit là probablement d'un des livres de cette rentrée littéraire qui recevra un prix.
Jean le Gall met en scène ses personnages bien ancrés dans leur époque en compagnie de personnages contemporains célèbres. Ainsi, dans cette fiction nous retrouvons au second plan des personnages politiques connues ainsi que des gens de lettres.
Chaque mot compte et l'auteur prend son temps au fil des 420 pages pour nous révéler toutes les ficelles et l'aboutissement de cette enquête menée par l'agent d'assurance. Quelques indices nous laissent préfigurer la suite sans qu'on ne connaisse ou comprenne le chemin qui nous y mènera.
L'auteur nous livre une réflexion sur le livre, la littérature, le métier d'écrivain, l'édition.
Et même si pour ma part ce fut au commencement une lecture laborieuse, je me suis rapidement prise au jeu de l'intrigue pour finalement trouver ce livre brillant, intelligent, drôle, parfois mélancolique mais avant tout ambitieux.
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Un hélicoptère au-dessus d'un château en flamme. Que vient faire Jacques Lousteau dans cet hélicoptère ? C'est une question que je me suis posée tout au long du livre et bien sûr, il faut attendre la fin pour obtenir la réponse.
Quelques décennies auparavant, dans les années 80, Olivier Ravanec, certes, gagne beaucoup d'argent très facilement mais pas grâce à ses livres. Un écrivain et un anti-héros.
Il tombe amoureux de Dominique, une jolie éditrice. Malheureusement, celle-ci n'a d'yeux que pour Zaïd, personnage mystérieux, producteur de musique dont on ne voit jamais le nom sur une pochette de disque ni sur une affiche de spectacle.
Zaïd a des ennuis judiciaires et Olivier en profite pour se rapprocher de Dominique.
J'ai aimé la plongée dans les années 80 et le style de l'auteur qui nous régale de jolies trouvailles mais la présence de commentaires sur la littérature, reflets de la vision des personnages rend la lecture laborieuse.
L'intrigue pourrait être passionnante si l'auteur ne nous promenait pas de personnages en personnages, de lieux en lieux et d'époque en époque. de quoi se perdre un peu.

Lien : https://dequoilire.com/lile-..
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Le roman s'ouvre sur le survol en hélicoptère d'une île en flamme par un enquêteur d'assurance et un paparazzi, lancés sur les traces d'Olivier Ravanec, un écrivain disparu.
Malgré des débuts prometteurs, l'écrivain n'a pas eu le succès qu'il escomptait. Il hante le monde de l'édition et de nuit et c'est là qu'il rencontre Dominique Brenner, éditrice à l'intelligence aiguë et Vincent Zaid, homme d'affaires retord. le trio est en place.

Plus que l'intrigue, c'est surtout le style et le caractère des trois personnages qui sont intéressants et qui donne la saveur au récit. Pour ma part, j'ai véritablement eu une révélation avec l'écriture de cet auteur que je ne connaissais pas du tout.

Ce roman est une plongée au coeur du monde littéraire parisien qui prend sa source dans les années 80 et nous mène jusqu'à aujourd'hui. Il nous décrit un monde désenchanté et des personnages qui perdent peu à peu leurs illusions à mesure que leur monde change et les laisse à la traîne.

Le récit est habité par un humour grinçant et ne se laisse pas apprivoiser facilement car il regorge de digressions et de références plus ou moins cachées qui nécessitent d'avoir une certaine connaissance des événements ou des personnalités qu'il évoque. J'avoue d'ailleurs ne pas forcément avoir tout saisi mais cela ne nuit pas à la compréhension de l'ensemble.

La formule fait mouche, la construction du récit déstabilise parfois et le tout donne l'impression d'évoluer au coeur d'un véritable exercice de style. Mais un exercice maîtrisé avec brio qui n'égare pas le lecteur et le mène au contraire au travers des trente cinq ans que dure le récit mêlant les histoires personnelles des personnages et l'évolution du monde littéraire.

J'ai éprouvé beaucoup de plaisir à la découverte de ce livre malgré, ou à cause de, son pessimisme caustique.
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Olivier Ravanec rêve d'écrire le roman parfait, celui qui le rendra célèbre et qui aura enfin la reconnaissance du public. Dominique Bremmer est éditrice chez Gallimard, Olivier Ravanec en est fou amoureux, mais elle est en couple avec l'improbable Vincent Zaïd, riche amateur de fêtes parisiennes, flirtant avec la marginalité des voyous de grands chemins, est intéressé par la politique et accessoirement de littérature, mais surtout en couple avec Dominique. Après quelque aventures pour le moins ubuesques, Zaïd est emprisonné pour malversation, puis libéré au bout de quelques années. Sa vengeance est implacable.
Impossible d'en dire d'avantage, car dans ce roman, l'important est la façon dont il est composé, à la fois hymne à la littérature, et fourmillant de réflexions philosophiques, littéraires, ou politiques. le narrateur donne des avis sur les auteurs classiques ou d'autres plus actuels, sur la difficulté d'être un écrivain reconnu, sur le talent et le travail, le monde abscons de l'édition pour les néophytes que nous sommes. C'est dense, ça fourmille de références, d'idées, de personnages plus extravagants les uns que les autres. Un roman indiscutablement singulier et différent de ce que l'on a l'habitude de lire.
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Roman pour lequel il ne faut pas se fier à la quatrième de couverture au risque d'être déçu! (je trouve le résumé pas très représentatif du roman: à sa lecture, rien ne laissait présager cette orientation de l'histoire). le début est laborieux. Avec de la persévérance, j'y suis entrée au bout de 70pages environ. La chronologie est parfois difficile à suivre, de même que le vocabulaire utilisé peut être, par moment, complexe. La psychologie des personnages peut être intéressante mais beaucoup trop de longueur dans les récits de vie. Trop de faits, d'exemples voire de citations (comme les "faux départs") qui n'apportent rien (à part des signes comme les compte parfois ce cher Ravanec pour ses articles). La deuxième partie me semble la plus intéressante, la troisième commence bien mais la fin laisse sur sa faim, avec même un sentiment d'avoir été flouée. Avec de la persévérance au départ, on peut lire ce roman. Ce n'est pas un coup de coeur pour moi.
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