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Je finis ce livre dans la peine. Pourquoi est ce qu difficile de vivre sans se cacher? l'histoire de ces soeurs, c est l histoire d' une relation qui souffre de tant de non dits. de quoi souffrent elles toutes les deux ? l'une d une déficience mentale et l autre de le pressentir sans que personne ne lui ait jamais expliqué.
La narration est parfois un peu confuse, des longueurs. Mais en réalité ces longueurs montrent bien la répétition des difficultés de la prise en charge de cette soeur, et des difficultés, pour la petite soeur, de ne pas savoir ce qui se passe
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Quand la narratrice vient au monde, sa soeur a 19 ans.
Une soeur bien étrange, pas comme les autres, hors de la réalité. Dérangée ? Débile ?Folle ? 
Toute sa vie, elle s'occupera de cette soeur qui sera placée dans différents établissements.
Pourquoi ? Dérange-t-elle ?
Quel livre sombre et désespérant !
Quelle idée d'écrire des choses aussi tristes, avec tellement peu d'espoir.
La seule explication serait que ce soit autobiographique, et là alors, c'est encore plus pathétique.
Après vérification, c'est le cas, et alors là, c'est vraiment bouleversant.
Tout ça m'a carrément fichu le bourdon.
Même si c'est très bien écrit, ce n'est pas vraiment ce que j'ai envie de lire en ce moment, mais en solidarité avec Marie le Gall, je ne regrette pas de l'avoir fait..
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Un livre particulièrement émouvant et parfois "difficile" à lire pour moi, surtout en ce moment. Ce roman raconte l'histoire de la soeur aînée de l'auteur (19 ans d'écart) et du terrible isolement de la maladie mentale. Je dis soeur aînée, mais je me demande si ce n'était pas aussi sa maman biologique, et que l'auteur ait été en fait élevée par sa grand-mère, comme si cette dernière avait eu un enfant sur le tard.
Dans la Bretagne profonde, il y a des dizaines années auparavant, avoir un enfant différent était une honte, un insupportable fardeau, bien plus que maintenant, où les CMP enfants/adultes, les suivis psychiatriques, les médicaments, les thérapies, les associations ont permis "d'alléger" la souffrance des patients et des familles.L'étrange soeur naît en 1936, sa mère évoquera un accouchement problématique, les privations lors de la seconde guerre mondiale et les bombardements pour trouver des raisons à la maladie. Une belle petite fille, une belle jeune fille, qui a un retard de langage, ne comprend pas les conventions sociales, a des crises délirantes : une enfant en souffrance dans un monde qui n'est pas prêt à la recevoir et à l'aider. Marie LEGALL écrit très bien, sans jugement avec tendresse : elle parle de la souffrance de la soeur, de celle de la mère, du père figé dans celle-ci, de la sienne petite fille perdue dans une famille écrasée de douleurs, du regard des autres médisant ou bienveillant (chaque famille a son fou). Quel livre !
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Sujet délicat, délirant, déséquilibrant, délivré par l'auteur comme une catharsis.
Quand la différence d'un être fragilise le subtil équilibre d'une famille. Entre ses propres membres, mais aussi face au regard du reste du monde. Comme une tâche trop vive dans un tableau pastel.
C'est une très belle peinture de la relation entre plusieurs femmes : les soeurs, la mère, la grand-mère. Et surtout comment la plus jeune, l'auteure, parvient à grandir, à construire son identité entre le normal admis et le différent caché.
Une réflexion plus factuelle qu'amère, de la façon dont la différence est montrée du doigt, puis finalement cachée entre 4 murs qui sont plus une prison qu'un havre, étouffée par des traitements qui ne comprennent, ni n'apaisent. Qui rendent juste plus lisse. Parce qu'il ne faut pas choquer. Il faut juste rentrer dans la norme de cette campagne bretonne d'après guerre où la fantaisie bizarre n'a pas trop sa place.

Cela m'a rappelé la délicatesse d'écriture de Marie Sizun dans le très beau roman le Père de la petite.

Alors, faut-il le lire ? Oui. Parce que l'amour d'une soeur va au-delà des différences. Et pour la Bretagne, ses embruns et ses maisons rudes en granit
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🌟 Quel étrange monde. Et quelle bien étrange vie. Pour une étrange soeur.

🌟Il y a une âme dans les mots de l'auteure ; il y a un quelque chose de captivant, d'envoûtant, de saisissant, il y a de la terreur mêlée à de la tendresse, il y a des questions restées sans réponses, il y a de l'effroi et de la résignation, il y a de l'amour et de la colère, il y a un vide incommensurable et un trop-plein de vie, il y a des regards qui en disent plus que mille mots, et il y a ces mots qui tuent plus que les coups.

🌟Cette histoire, c'est celle de Marie le Gall, et celle de sa soeur. La Soeur comme elle l'appelle, de dix-neuf ans son aînée. Cette soeur qui n'en est pas vraiment une, mais plutôt un pantin, une innocente marionette projetée dans la vie comme on se jetterait d'un précipice : les yeux fermés et sans défense. Oui, la Soeur est innocente. Et ce sera sa tare, elle deviendra fardeau cette maudite soeur handicapée. Ou folle. Ou débile. Ça fonctionne aussi.

🌟En venant au monde 19 ans plus tard, Marie doit rattraper toute une vie qui ne lui appartient pas. Elle doit briller de normalité, elle doit parler, vivre, suppléer à cette autre absente, elle doit être là et combler le vide, combler le rien, combler l'absence, combler le désert du regard.

🌟Mais si on s'y attarde un peu, dans ce regard... n'y voyez-vous pas briller des étoiles ?

🌟C'est le coeur lourd que je referme ce roman incroyable. Je réfléchis depuis ce matin, comment peut-on...? Comment peut-on être aussi désarmé, stupide, inconscient, barbare, comment peut-on ne pas comprendre la maladie qui ne se voit pas ? Comment ?

🌟En prenant la plume, Marie le Gall libère enfin son histoire, ses histoires, sa vie, ses vies, sa voix ... et celle de sa Soeur.
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Je sors de cette lecture dérangée, troublée, fatiguée, une migraine de quatre jours qui n'aura pas simplifié mon approche de cette lecture.

Marie le Gall retrace le parcours de sa soeur. La soeur. C'est ainsi qu'elle sera nommée tout le long. Cette soeur qui n'aurait pas dû naître vivante selon le médecin. Qui naîtra mais pas comme les autres. La cause ? La guerre, la colère de Dieu, une méningite ? On n'en saura rien. Cette soeur née avec un handicap grandira dans la naïveté, la fantaisie, entre crises et moments plus calmes, entre cris et rires. Très vite internée, ballottée entre instituts psychiatriques et maisons de retraite, victime d'une médecine de l'époque (fin des années soixante) peu à même de soigner ce genre de démence, bourrée aux médicaments, attachée, ligotée, et bien peu comprise.

L'auteure prend le parti d'écrire ce récit comme si elle était l'autre, elle décrit l'environnement, la détresse de la soeur comme s'il s'agissait d'elle. On sent un lien puissant entre les deux soeurs malgré les dix-neuf ans d'écart. J'ai pourtant eu un peu de mal à adhérer à ce procédé ici. Parti risqué d'approcher l'autre avec dix-neuf ans d'écart.

Pourtant, c'est un très beau livre où les images affluent et déversent des seaux de chagrin. Vu mon contexte migraineux, j'ai perçu ce livre de manière très sombre, très distancé aussi. Trop d'émotions et de sentiments pour peu d'attachement au final. Ce livre mériterait que je le relise tant il est magnifiquement bien écrit. Aujourd'hui il m'en reste un sentiment d'épuisement intense, une chape de plomb qui mine le moral, parce que dans les ténèbres d'un tel récit, on cherche et on espère toujours un peu de lumière, une éclaircie, ce que je n'ai pas trouvé ici.
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Comment ne pas être bouleversée par ce livre? Par ce récit autobiographique, étiqueté roman, mais l'auteure elle-même, interviewée, reconnaîtra qu'il s'agit de sa propre vie.

Son étrange soeur, de 19 ans son aînée, dont elle retrace le parcours, on a dit qu'elle était atteinte de débilité, que c'était une handicapée mentale. Née fragile, elle présentera très vite un comportement jugé différent.Le texte se veut distancié, elle est nommée " La soeur", mais à chaque ligne, à chaque page, on sent toute la détresse , la souffrance de la narratrice. Traînée d'hospices ( on est dans les années soixante) en hôpitaux psychiatriques, lorsque ses crises ne permettront plus de la garder à la maison, sa grande soeur s'éteindra peu à peu, abrutie de médicaments et d'électro-chocs, elle qui était si forte physiquement, et pétillante à certains moments.

Le livre ne verse pas du tout dans le pathos, tout est pudeur, retenue, tension. Mais bien sûr l'émotion est palpable, les sentiments ambivalents de la petite soeur aussi: entre amour et rejet, étouffée par le débordement affectif brutal d'une aînée déroutante, tour à tour violente et d'une douceur enfantine. Et qui l'empêche de vivre. L'environnement familial est lourd de non-dits, d'esquives, de la part des parents, dans un quotidien breton marqué par la religion.

Et ce qui permet aussi à cette confession douloureuse de ne pas sombrer dans le noir, c'est la magnifique et lumineuse écriture, tout en nuances et délicatesse. Les deux dernières pages, fort poignantes, mettent à jour une révélation, devinée dès le début.

Un livre qui interpelle, fait frémir et provoque en nous compassion et tristesse. " On ne choisit pas ses sujets, ils s'imposent ." C'est la citation de Flaubert que l'auteure a notée, en exergue. J'espère que les mots ont permis à Marie le Gall d'apaiser un peu un sujet si difficile, qui a pesé sur toute son existence.
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Marie la narratrice dresse le portrait de sa soeur, de 19 ans son aînée, une fille étrange, hypersensible, dite folle ou semi-débile, qui fait de longs séjours en asile psychiatrique. La cadette, liée à son aînée par un amour à la fois fusionnel et destructeur, passe au fil des années de l'admiration à la honte. Écrit à la première personne, ce roman (autobiographique ?) est un vibrant cri d'amour dont les mots tristes et sensibles résonnent encore bien après avoir fermé le livre.
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Sublime!
Ça commence
doucement,avec beaucoup de pudeur et de tact.
Et l'on rentre dans cette histoire si singulière, si intime. Mêlée de honte et d'amour, de pudeur et d'honnetete...
Sublime!
Cela n'en peut laisser insensible.
Tellement d'humains confrontés à ce type de sentiments ... tellement bien écrit
merci à l'auteure!
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Que dire si ce n'est juste woaouh.
L'auteure, ou plutôt la narratrice, nous raconte sa relation avec La soeur, sa soeur.
Son hommage à cette soeur disparue est poignant, touchant, déchirant.
On s'y retrouve, on y retrouve nos parents, nos grands parents, élevés à la dure dans la campagne bretonne.
Cette histoire fait écho à des générations et des générations de bretons.
Très très belle découverte.
Un grand merci.
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