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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je sors de cette lecture dérangée, troublée, fatiguée, une migraine de quatre jours qui n'aura pas simplifié mon approche de cette lecture.

Marie le Gall retrace le parcours de sa soeur. La soeur. C'est ainsi qu'elle sera nommée tout le long. Cette soeur qui n'aurait pas dû naître vivante selon le médecin. Qui naîtra mais pas comme les autres. La cause ? La guerre, la colère de Dieu, une méningite ? On n'en saura rien. Cette soeur née avec un handicap grandira dans la naïveté, la fantaisie, entre crises et moments plus calmes, entre cris et rires. Très vite internée, ballottée entre instituts psychiatriques et maisons de retraite, victime d'une médecine de l'époque (fin des années soixante) peu à même de soigner ce genre de démence, bourrée aux médicaments, attachée, ligotée, et bien peu comprise.

L'auteure prend le parti d'écrire ce récit comme si elle était l'autre, elle décrit l'environnement, la détresse de la soeur comme s'il s'agissait d'elle. On sent un lien puissant entre les deux soeurs malgré les dix-neuf ans d'écart. J'ai pourtant eu un peu de mal à adhérer à ce procédé ici. Parti risqué d'approcher l'autre avec dix-neuf ans d'écart.

Pourtant, c'est un très beau livre où les images affluent et déversent des seaux de chagrin. Vu mon contexte migraineux, j'ai perçu ce livre de manière très sombre, très distancé aussi. Trop d'émotions et de sentiments pour peu d'attachement au final. Ce livre mériterait que je le relise tant il est magnifiquement bien écrit. Aujourd'hui il m'en reste un sentiment d'épuisement intense, une chape de plomb qui mine le moral, parce que dans les ténèbres d'un tel récit, on cherche et on espère toujours un peu de lumière, une éclaircie, ce que je n'ai pas trouvé ici.
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Comment ne pas être bouleversée par ce livre? Par ce récit autobiographique, étiqueté roman, mais l'auteure elle-même, interviewée, reconnaîtra qu'il s'agit de sa propre vie.

Son étrange soeur, de 19 ans son aînée, dont elle retrace le parcours, on a dit qu'elle était atteinte de débilité, que c'était une handicapée mentale. Née fragile, elle présentera très vite un comportement jugé différent.Le texte se veut distancié, elle est nommée " La soeur", mais à chaque ligne, à chaque page, on sent toute la détresse , la souffrance de la narratrice. Traînée d'hospices ( on est dans les années soixante) en hôpitaux psychiatriques, lorsque ses crises ne permettront plus de la garder à la maison, sa grande soeur s'éteindra peu à peu, abrutie de médicaments et d'électro-chocs, elle qui était si forte physiquement, et pétillante à certains moments.

Le livre ne verse pas du tout dans le pathos, tout est pudeur, retenue, tension. Mais bien sûr l'émotion est palpable, les sentiments ambivalents de la petite soeur aussi: entre amour et rejet, étouffée par le débordement affectif brutal d'une aînée déroutante, tour à tour violente et d'une douceur enfantine. Et qui l'empêche de vivre. L'environnement familial est lourd de non-dits, d'esquives, de la part des parents, dans un quotidien breton marqué par la religion.

Et ce qui permet aussi à cette confession douloureuse de ne pas sombrer dans le noir, c'est la magnifique et lumineuse écriture, tout en nuances et délicatesse. Les deux dernières pages, fort poignantes, mettent à jour une révélation, devinée dès le début.

Un livre qui interpelle, fait frémir et provoque en nous compassion et tristesse. " On ne choisit pas ses sujets, ils s'imposent ." C'est la citation de Flaubert que l'auteure a notée, en exergue. J'espère que les mots ont permis à Marie le Gall d'apaiser un peu un sujet si difficile, qui a pesé sur toute son existence.
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Quand la narratrice vient au monde, sa soeur a 19 ans.
Une soeur bien étrange, pas comme les autres, hors de la réalité. Dérangée ? Débile ?Folle ? 
Toute sa vie, elle s'occupera de cette soeur qui sera placée dans différents établissements.
Pourquoi ? Dérange-t-elle ?
Quel livre sombre et désespérant !
Quelle idée d'écrire des choses aussi tristes, avec tellement peu d'espoir.
La seule explication serait que ce soit autobiographique, et là alors, c'est encore plus pathétique.
Après vérification, c'est le cas, et alors là, c'est vraiment bouleversant.
Tout ça m'a carrément fichu le bourdon.
Même si c'est très bien écrit, ce n'est pas vraiment ce que j'ai envie de lire en ce moment, mais en solidarité avec Marie le Gall, je ne regrette pas de l'avoir fait..
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Sujet délicat, délirant, déséquilibrant, délivré par l'auteur comme une catharsis.
Quand la différence d'un être fragilise le subtil équilibre d'une famille. Entre ses propres membres, mais aussi face au regard du reste du monde. Comme une tâche trop vive dans un tableau pastel.
C'est une très belle peinture de la relation entre plusieurs femmes : les soeurs, la mère, la grand-mère. Et surtout comment la plus jeune, l'auteure, parvient à grandir, à construire son identité entre le normal admis et le différent caché.
Une réflexion plus factuelle qu'amère, de la façon dont la différence est montrée du doigt, puis finalement cachée entre 4 murs qui sont plus une prison qu'un havre, étouffée par des traitements qui ne comprennent, ni n'apaisent. Qui rendent juste plus lisse. Parce qu'il ne faut pas choquer. Il faut juste rentrer dans la norme de cette campagne bretonne d'après guerre où la fantaisie bizarre n'a pas trop sa place.

Cela m'a rappelé la délicatesse d'écriture de Marie Sizun dans le très beau roman le Père de la petite.

Alors, faut-il le lire ? Oui. Parce que l'amour d'une soeur va au-delà des différences. Et pour la Bretagne, ses embruns et ses maisons rudes en granit
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MON ETRANGE SOeUR DE L'AUTEUR MARIE LE GALL 214 PAGES EDITIONS GRASSET JANVIER 2017

UN LIVRE EXCELLENT

Résumé :


La narratrice évoque la vie d'un personnage qu'elle nomme "la soeur", à la fois proche et inaccessible car un destin tragique l'isole du monde des êtres dits "normaux". Dix-neuf années séparent ces deux soeurs. Après une naissance difficile en juin 1936, l'aînée restera fragile. Les bombardements de la ville de Brest en 1941 marqueront à jamais cette petite fille. Ses parents tenteront en vain de la "socialiser" et les médecins de la soigner. Seule la naissance de sa petite soeur parut donner un sens à sa vie. La narratrice raconte ce que fut cette vie, l'errance de "la soeur" dans les différents hôpitaux où elle vécut jusqu'à sa mort. Elle s'interroge sur ce destin douloureux mais parfois loufoque. Sa recherche aboutit à une hypothèse, un doute qui la hante depuis toujours et ne se confirma qu'à la mort de son aînée.

Mon avis :

Un récit qui déclenche beaucoup d'émotions.

Dans cette lecture, j'ai essayé de me mettre dans la peau de ces deux soeurs si différentes. La douleur, la détresse, l'amour qui se dégagent de ce livre…

Une mère qui a eu une enfant spéciale, une soeur qui va passer la majeure partie de sa vie en psychiatrie, hospice : des endroits qui donnent froid dans le dos. Cette famille va être broyée à cause de la maladie mentale de cette femme. Elle ne vivra jamais comme tout le monde et la maisonnée non plus !

La benjamine passera son existence à épauler sa maman, sa frangine et à se sacrifier… le courage que la narratrice puise est incroyable. Cette histoire vécue donne à réfléchir sur les valeurs de la vie. Elle est très bien écrite et donne des pincements au coeur.

Un roman à ne pas laisser de côté, je le redis, il est vraiment émouvant.

Comment ne pas aimer ces trois femmes…

Go en librairie absolument !
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Je finis ce livre dans la peine. Pourquoi est ce qu difficile de vivre sans se cacher? l'histoire de ces soeurs, c est l histoire d' une relation qui souffre de tant de non dits. de quoi souffrent elles toutes les deux ? l'une d une déficience mentale et l autre de le pressentir sans que personne ne lui ait jamais expliqué.
La narration est parfois un peu confuse, des longueurs. Mais en réalité ces longueurs montrent bien la répétition des difficultés de la prise en charge de cette soeur, et des difficultés, pour la petite soeur, de ne pas savoir ce qui se passe
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Après " la peine du menuisier", que j'avais adoré, je me suis laissé tenté par ce livre déniché dans ma librairie préférée.
Ce roman est à la fois superbe, et très dérangeant puisqu'il s' agit du thème de la folie. Narré par la petite soeur de son aînée. A chaque page on ressent les peines et les espoirs de cette soeur débordante d'humanité. Comment se comporter envers un être proche frappé par ce mal qui rend toute la famille si fragile ? Qu'adviendra t-il de cette relation aussi belle que destructive ?
J'ai beaucoup aimé cette ouvrage autant part son sujet, que cette si belle plume , qui vous envoûté tout au long de la lecture.
je le recommande vivement.
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Sublime!
Ça commence
doucement,avec beaucoup de pudeur et de tact.
Et l'on rentre dans cette histoire si singulière, si intime. Mêlée de honte et d'amour, de pudeur et d'honnetete...
Sublime!
Cela n'en peut laisser insensible.
Tellement d'humains confrontés à ce type de sentiments ... tellement bien écrit
merci à l'auteure!
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