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Critique de Seraphita


Yoran Rosko habite Brest, avec vue sur la rade. Il est photographe et préfère vivre la nuit en raison de sa maladie visuelle qui ne lui permet de voir le monde qu'en noir et blanc. Quand son ami Claude Garrec disparaît et que le cadavre d'un marin disparu bien des années plus tôt est retrouvé dans son appartement, sa vie bascule. Yoran n'a qu'un but en tête : le retrouver. Et quand les meurtres s'accumulent, exécutés selon un même mode opératoire, il y a urgence. de Brest à la Scandinavie, Yoran est en quête de son ami, et de la vérité. Quitte à en souffrir…

« Armorican Psycho » est le premier roman de Gwenael le Guellec. Paru aux éditions Nouveaux Auteurs en 2019, il s'est vu décerner le grand prix du suspense 2019, présidé par Bernard Minier.
Ce premier roman est remarquable et captivant de bout en bout. Bien construit, il saisit d'emblée le lecteur dans une spirale car la tension est distillée au fil des pages et va croissante… jusqu'au terme qui prend par surprise, même si l'on pouvait déjà avoir quelques hypothèses quant à la vérité.

L'intrigue est bien construite en différents chapitres dotés d'un titre souvent percutant et illustratif. Adoptant le point de vue narratif de Yoran, dont le monde monochrome déteint sur son mental, la narration progresse, pas à pas, pierre après pierre, entrecoupée, çà et là, d'autres types de chapitres, avec une écriture en italique et à la première personne du singulier. Qui parle ? Et quand ? 700 pages et trois parties plus tard, on y voit plus clair, on n'a pas vraiment vu le temps passer et les pages ont tourné à un rythme comparable à la force des vents un soir de tempête à Brest !

« Armorican Psycho » est aussi un roman d'atmosphère. L'auteur, originaire de Brest, rend sa ville à merveille, dans ses particularités, sa beauté sous des dehors parfois austères - pluie, tempête, et ville reconstruite quasi en totalité suite aux bombardements de la seconde guerre mondiale. L'auteur rend bien également l'atmosphère fantastique, voire mystique, de certains lieux qui déteignent sur les autochtones : les escapades dans les Monts d'Arrée – terres de légendes – l'illustrent. La minéralité, l'aridité des lieux sont aussi bien décrits que le caractère maritime de Brest. L'incursion en terres scandinaves nous amène vers d'autres sensations et descriptions, le froid qui pénètre jusqu'à la moelle, les fjords norvégiens (que l'auteur met en parallèle avec les abers bretons), les paysages âpres et rugueux.

Le mystère s'épaissit à mesure que les pages se tournent, le suspense va croissant et on ne lâchera plus le livre tant qu'on n'aura pas pleinement compris les tenants et aboutissants de ces meurtres en série…

Ce premier roman est un prodige d'écriture qui mérite pleinement ce grand prix suspense 2019. Vivement le deuxième !
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