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Critique de Aderu


Intéressant, mais...

Geoffrey le Guilcher, journaliste et auteur notamment de Steak Machine, signe avec La Pierre jaune son premier roman.
S'il quitte le champ journalistique pour le romanesque, il borde toutefois son ouvrage d'un avant-propos signant une forte volonté d'ancrage dans le réel.

Le roman part d'un rapport sur le nucléaire français, pointant notamment le site de la Hague comme étant à risque, lui qui se trouve à équidistance de Paris et de Londres. Là où l'affaire se corse un peu plus, c'est que le-dit rapport faisait partie des nombreux documents retrouvés dans les disques-durs de Ben Laden au moment de son élimination.

Ceci étant posé, l'histoire commence. Nous suivons un policier britannique s'infiltrant dans une communauté bretonne, pour une double mission. Une pour son gouvernement, et une en sous-traitance pour le français.

L'action se situe en 2024, et raconte l'après-catastrophe : la réélection d'Emm... euh non, une attaque suicide aéroportée sur La Hague - la perche tendue étant trop tentante.
Le héros et sa communauté d'adoption sont à 300km du site, soit la même distance de celui-ci à Londres et à Paris.
La survie s'organise et le mélange de débrouillardise et d'esprit universitaire des membres de la communauté sera mis à l'épreuve. Ce profil "intellectuel" permet à l'auteur de faire passer tout un tas d'informations par le biais de leurs articles et de leurs tirades pour le groupe.
Les conséquences politiques déployées au fur et à mesure donnent à réfléchir et on sent le travail de Geoffrey le Guilcher. L'analyse est fine et le déroulé des réactions et conséquences politico-sanitaires sonnent tout à fait juste.

J'ai beaucoup aimé la pierre dans le jardin de Pierre Messmer, lors de la scène de "l'exorcisme territorial". Je le connaissais surtout pour le funeste versant africain de sa carrière, mais j'ai ici découvert le reste de son "palmarès".
Une petite friandise en passant !

La lecture se fait sans heurts, et la succession de petits chapitres y participe grandement. Les pages défilent à vitesse grand V et dans une fluidité totale.

Quelques incohérences viennent un peu gâcher l'ensemble. Comment croire que le groupe puisse aussi longtemps échapper aux militaires ?
Cela m'a un peu agacé au fil des pages.

D'une manière générale, je n'ai pas particulièrement accroché aux personnages. X-sos à la limite, m'a fait sourire.
Je n'ai pas du tout aimé le personnage de la chaman, qui m'a annihilé toute possibilité d'intérêt pour cette communauté. Et une certaine scène m'a tout particulièrement déplu.

Au final, un roman intéressant pour son message, réussi dans son aspect politique international, exécuté proprement, mais avec un déficit de passion et de corps pour m'emporter.
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