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Critique de Octarine008


Un classique, et même une pépite de la fantasy, touchante et intelligente. C'est aussi une formidable porte d'entrée pour découvrir la fantasy.

Alors déjà : il y a des dragons. de vrais dragons qui volent et qui crachent du feu, la classe incarnée.

De manière générale, le style de le Guin m'a beaucoup plu. Les descriptions des paysages et des personnages sont belles, parfois terrifiantes et cruelles, mais toujours poétiques.

Terremer, ce n'est pas un livre « bim bam boum ». Oubliez l'action, on n'est pas dans de la fantasy épique, ce n'est pas l'objectif de le Guin. Il se passe des choses, bien sûr, mais pas de grandes guerres ni d'affrontements physiques. J'aime cette approche : une bonne histoire de fantasy ne nécessite pas de mettre en scène un conflit dans lequel le protagoniste a un rôle à jouer.

Ne vous attendez pas non plus à avoir du dialogue à toutes les pages. Pour chaque roman, le nombre de personnages est assez restraint, il n'y a donc pas forcément beaucoup de dialogue. Donc quand il y en a, il est qualitatif ! Certaines réflexions de Ged ou Tenar m'ont fait bien réfléchir, ou m'ont mis la larme à l'oeil (j'ai pleuré plusieurs fois, je l'avoue volontiers).

Les romans doivent être lus dans l'ordre indiqué par Le Guin, et j'insiste sur ce point, car comme indiqué par l'auteure dans ses postfaces, il est arrivé plusieurs fois depuis la publication du dernier roman que les éditeurs en fassent la promotion dans des ordres divers et complètement fous. Alors que c'est un récit chronologique ! Il faut les lire dans l'ordre pour comprendre les choses !

Quant aux postfaces ajoutées à la fin de chaque roman, bon sang qu'elles étaient intéressantes ! Le Guin y explique la réception des livres, les déboires d'édition et d'illustration, ses choix scénaristiques, et surtout, elle y tacle le « politiquement correct » de l'époque en ce qui concerne les scénarios, les personnages stéréotypés et les illustrations, les étiquettes associées au genre.

Maintenant que j'ai tout lu, je constate une évidente scission entre les 3 premiers livres et les 3 suivants. Je parlerai donc de deux trilogies.

La première reste ma favorite, peut être par nostalgie. La première fois que je l'avais lue, j'avais eu un coup de coeur pour le Sorcier de Terremer et L'Ultime rivage (dont la conclusion est certes positive mais si terrible, j'en ai pleuré), qui sont selon moi les meilleurs récits initiatiques que j'ai lu. J'adore leurs protagonistes. Comment ne pas s'attacher à Ged ou Arren ?

Dans ces deux livres, la mer et les îles y tiennent un rôle prépondérant. La plus grande partie du récit se passe à bord d'un bateau, les personnages voyagent d'une île à une autre, et j'aime, comme j'aime cela !

J'ai eu plus de mal avec Les Tombeaux d'Atuan. le désert, ça n'a jamais été mon truc, et je ne me suis pas attachée à Tenar. le récit reste intéressant. Notamment en ce qui concerne les rapports de force entre les personnages, mais ce n'était pas mon préféré, et ça ne l'est toujours pas.

Prend donc fin une première trilogie. Une bonne quinzaine d'années s'écoule. Puis vient une deuxième trilogie. Et là, la révélation : j'admire Tenar.

Ça n'avait pas marché entre la jeune Tenar et moi, mais la Tenar qu'on retrouve après les événements de L'Ultime rivage, quelle femme ! Elle a énormément mûri, a gagné en expérience. Et elle voit les choses bien différemment de Ged (qui ne va pas bien du tout le pauvre). Et Tehanu, bien sûr… comment ne pas penser à Tehanu désormais quand je penserai à Terremer ?

Je trouve la deuxième trilogie bien plus sombre et terre à terre que la première. Il y a de nombreux changements à Terremer. On pourrait les qualifier de bons de manière générale, mais au niveau individuel. C'est la crise pour plusieurs personnages ! Tehanu, Les Contes de Terremer et le Vent d'ailleurs (Mon préfère numéro 3, oui j'ai pleuré à la fin) sont là pour faire travailler les cellules grises et pour dénoncer les injustices, plus rien n'est caché, plus rien n'est épargné, et les rapports de force sont remis en cause.

Bref, pour mettre fin à cette dissertation qui pourrait encore continuer un moment, je dirai ceci : la première trilogie est une belle histoire et un beau voyage à tous les niveaux (narration, scénario, cadre de l'action), elle est même réconfortante et porteuse d'espoir. La deuxième trilogie est plus sombre, on ressent bien l'évolution de le Guin et du monde qui l'entoure, mais c'est vrai, et ça doit être dit et écrit.

Les plus de cette édition intégrale : les illustrations sont sympas, surtout celles des dragons, et les nouvelles sont chouettes. La dernière, « Au Coin du feu », m'a fait pleurer une dernière fois, mais quelle meilleure façon de clore une telle histoire ?

A lire, donc !!

Si vous avez tout lu, chapeau et merci ^^
Heureusement qu'il n'y a pas de limite de caractère !!
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