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Citations sur Terremer, tome 1 : Le sorcier de Terremer (34)

Ged s'était imaginé qu'en devenant l'apprenti d'un grand mage, il aurait immédiatement accès aux mystères et à la maitrise du pouvoir. Il comprendrait le langage des bêtes comme celui des feuilles, se disait-il ; d'un mot, il infléchirait les vents, et il apprendrait à changer de forme à son gré. Peut-être son maitre et lui se feraient-ils cerfs pour galoper ensemble, ou survoleraient-ils la montagne jusqu'à Ré Albi, portés par leurs ailes d'aigles.
Mais ce n'est pas du tout ainsi que les choses se passèrent. C'est à pied qu'ils s'en furent, descendant d'abord dans le Val, puis contournant lentement la montagne par le sud-ouest ; on leur offrait le gîte dans les petits villages, ou ils devaient passer la nuit à la belle étoile comme de pauvres sorciers itinérants, dinandiers ambulants ou mendiants. Ils ne pénétrèrent dans aucun domaine étrange. Il ne se passa rien. Le grand bâton de chêne du mage, que Ged avait tout d'abord regardé avec une crainte mêlée d'espoir, se révéla n'être qu'un robuste bâton de marche, rien de plus.
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L'Archimage Nemmerle, Gardien de Roke, était un vieillard ; on disait de lui qu'il était le plus âgé de Terremer. Il souhaita aimablement la bienvenue à Ged, d'une voix tremblante comme le chant de l'oiseau. Sa robe, sa barbe et ses cheveux étaient blancs, et l'on aurait dit que le lent passage des années avait épuré de son corps tout ce qu'il avait pu contenir de lourd et de sombre, le laissant blanc et lisse comme du bois flotté qui aurait dérivé pendant un siècle.
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Lorsque leurs regards se croisèrent, un oiseau se mit à chanter, perché sur une branche. À cet instant précis, Ged comprit ce chant, il comprit le langage de l’eau qui tombait dans le bassin de la fontaine, la forme des nuages, le début et la fin du vent qui faisait bruire les feuilles : il eut l’impression de n’être lui-même qu’un mot dans la bouche du soleil.
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Désirant boire une tisane de roussevive, il sortit chercher de l’eau à la source qui coulait un peu plus bas devant sa chaumière. Les bords du petit bassin de la source étaient gelés, et la mousse flétrie parmi les rochers était marquée de fleurs de givre. Il faisait grand jour, mais il faudrait encore une heure avant que le soleil n’apparaisse au-dessus du puissant contrefort de la montagne ; toute la partie ouest de Gont, du rivage au pic, échappait à ses rayons, dans le silence et la clarté de ce matin d’hiver. À côté de la source, le mage contemplait en contrebas les terres en pente, le port et les vastes étendues grises de la mer, lorsqu’il entendit un battement d’ailes au-dessus de lui. Il leva les yeux en étendant un peu le bras. Un grand faucon vint se poser sur son poignet en battant bruyamment des ailes.
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Quand Nemmerle regardait à travers le feuillage de l’arbre, ceux qui l’entouraient ne savaient pas s’il contemplait les étoiles de l’été pâlissant au lever du jour, ou bien ces autres étoiles qui jamais ne se couchent, au-dessus des collines qui ne connaissent pas l’aube.
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— Quand commencera mon apprentissage, Maître ?
— Il a commencé, lui répondit Ogion.
Un silence, comme si Ged retenait ce qu’il voulait objecter. Puis il lança :
— Mais je n’ai encore rien appris !
— C’est que tu n’as pas encore découvert ce que je t’enseigne, répliqua le mage,
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Si tu continues, si tu ne cesses de fuir, où que tu ailles tu trouveras le danger et la malédiction, car c'est l'ombre qui te mène, c'est elle qui choisit ton chemin. C'est maintenant à toi de choisir. Tu dois traquer ce qui te traque. Tu dois chasser le chasseur.
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C'était une ville étrange, et tout aussi étranges étaient ses habitants : des pêcheurs, ouvriers et artisans comme les autres, mais ayant une telle habitude de la sorcellerie qui se pratiquait en permanence sur l'Île des Sages qu'ils semblaient être à moitié sorciers eux-mêmes.
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Sous ses pieds, il sentait les racines s'enfoncer toujours plus profondément dans les ténèbres, et au-dessus de sa tête il voyait briller les feux stériles et lointains des étoiles. Entre les deux, toute chose était à ses ordres, prête à obéir. Il se tenait au centre du monde.
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- Il est très rare , dit enfin le jeune homme, que les dragons proposent aux hommes de leur rendre service.
- Mais il est très commun, répondit le dragon, que les chats jouent avec les souris avant de les tuer.
- Je ne suis pas venu ici pour jouer, ni pour que l'on joue avec moi. Je suis venu conclure un marché avec toi.
Aussi effilée qu'une épée, mais cinq fois plus longue, la pointe de la queue du dragon vient s'arquer comme celle d'un scorpion au-dessus de la cuirasse de son dos, plus haut que la tour. Il répliqua sèchement :
- Je ne conclus jamais de marché. Je prends. Qu'as-tu à m'offrir pour que je ne puisse te prendre quand il me plaira ?
- La sécurité. Ta sécurité. Jure de ne jamais venir voler à l'est de Pendor et je jurerai de ne point te faire du mal.
La gorge du dragon émit un son rocailleux, comme une avalanche de pierres sur les flancs d'une montagne. Le feu dansa sur sa langue à triple fourche. Il se dressa encore plus haut, couvrant les ruines de son ombre : ''Tu m'offres la sécurité ! Tu me menaces ? Avec quelle arme ?''
- Avec ton nom, Yevaud.
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