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Critique de Dominique_Lin


Je ne connaissais pas cet épisode sombre (un de plus) de la France, et de nos voisins occidentaux, perpétré en Chine fin XIXe, début XXe siècle.
Après la révolte des Boxers (1899-1901), ces insurgés qui luttaient à la fois contre la dynastie mandchoue des Qing et contre les puissances occidentales, les armées française et britannique ont opéré comme le font la majorité des armées victorieuses : Invasion, destruction, meurtres, exactions et… pillages !
Le schéma est le même : sous couvert de découverte du monde, de traités de commerce, d'exploitation, d'évangélisation, d'imposition de la « démocratie », l'homme a toujours répété le même scénario aux dépens des populations autochtones.
Nous connaissons les méfaits en Afrique, en Asie du Sud-Est, et voilà que la Chine aussi a été la victime de nos « chers explorateurs ».
Ces pillages ont fait la richesse de nos musées et l'admiration des amis de certains voleurs en découvrant l'originalité de la décoration de leur intérieur !

Yannick le Marec n'en est pas à son premier livre autour du sujet, et cette fois-ci, s'appuie sur les récits des écrivains Pierre Loti (1850-1923) et Victor Segalen (1878-1919) à propos des pillages coloniaux de la Chine. Tous deux ont été les témoins de ces pillages de masse, notamment à la Cité interdite.
Difficile pour un État colonial d'accepter des témoignages concrets, et lorsque Pierre Loti met au jour son compte-rendu limpide de vérité, cela lui vaudra bien des ennuis.

Ces « brigands », pour la majorité des officiels, des gradés, mais aussi de nombreux anonymes, ont rempli des malles chargées sur des bateaux en direction de leur pays d'origine. Segalen minimise parfois le rôle de la France, mettant plus en lumière les exactions des autres pays… l'Autriche-Hongrie, l'Allemagne, l'Italie, le Japon, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis !

Mais chacun n'hésite pas à se servir, de l'objet usuel au rituel, en passant par des oeuvres volumineuses telles que les Bouddhas qu'ils n'hésitent pas à décapiter pour rapporter le trophée et l'exposer sur une cheminée ou dans un cabinet dédié à des milliers de kilomètres !

Il rappelle aussi que certains écrivains, férus de morale et de combat de la misère, comme Victor Hugo, ou en quête de poésie, d'amour et de liberté comme André Breton ont succombé au charme de l'exotisme de nombreux objets venus de Chine.

Yannick le Marec alterne les styles et les genres d'écriture des deux auteurs de récits pour mieux imager son propos, Loti en total accord avec ce pillage de la Chine, et Segalen, qui est médecin, en quête d'exotisme et de littérature.

Au passage, l'auteur s'arrête dans l'île de Pâques et en Polynésie pour constater les mêmes errances… les mêmes erreurs.
Lien : https://dominiquelin.overblo..
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