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Critique de SMadJ


« le gibier » de Nicolas Lebel - La chronique qui joue du cor !

Avec « le gibier » Nicolas Lebel se métamorphose. Il sort de sa chrysalide dorée pour rejoindre le panthéon des auteurs à surprises. Un auteur à surprises ? Vous vous souvenez de l'effet que vous provoquait l'achat par vos parents d'une pochette surprise - joie d'offrir, plaisir de recevoir – chez le boulanger ? Cela vous plongeait dans un inconnu délicieux où vous vous émerveilliez des trésors qu'elle pouvait renfermer et fantasmiez sur son contenu. C'est pareil avec les auteurs à surprise : dès qu'on pose les mains sur un de leurs romans, on ne sait pas ce qu'on va y trouver mais on s'enthousiasme, on projette ses désirs, on fait des souhaits, on tape des mains, on régresse… clairement… et on se lèche les babines, l'oeil malicieux, de ce qu'on pourrait y trouver sans avoir la moindre idée de ce qui va s'y trouver. Oui, on appelle ça aussi l'effet Forrest Gump.

Pourquoi ce préambule ? Parce qu'avec « le gibier », Nicolas Lebel entame sa petite révolution : changement de personnages (exit Mehrlicht – On espère te revoir très vite quand même, l'ami), changement de rythme, changement de style et vent d'air frais dans le Landerneau littéraire avec ce polar machiavélique.

Nicolas Lebel propose ici un roman à la mécanique implacable, incroyablement bien huilée (comme son torse de féru de Krav Maga dont l'auteur vous dédicacera la photo à la réouverture des salons du Livre - je l'ai vue, ça laisse pantois…) qui va vous coller des sueurs froides.

STARSKY & HUTCH
Côté personnages, le moins qu'on puisse dire est que l'auteur met notre empathie à rude épreuve en les maltraitant comme il ne devrait pas être permis. Plaisir coupable de les voir souffrir ? Entre un Paul Starski vite dépassé et une Yvonne Chen cynique, difficile de s'attacher à ce duo d'enquêteurs mais c'est justement toute leur complexité d'être humain qui rend leur présence incontournable. A noter que le bestiaire de méchants est haut en couleurs. Tout le long du livre, leur menace sourde et mortelle plane au-dessus de nos têtes.

QUE LA CHASSE COMMENCE !
C'est un plaisir inquiétant que de pénétrer les pages de ce roman. On se sent épié, observé, surveillé. Vous qui entrez dans ces pages, il y a peu de chances que vous en sortiez sain et sauf… En effet, Nicolas Lebel propose un roman paranoïaque et nihiliste dont l'encre noire va imprimer vos doigts et vos esprits. Son intrigue est diabolique, véritable enchevêtrement de poupées russes.
Attention, la traque va commencer et vous allez être la cible d'un auteur machiavélique qui va vous pister et vous ferrer dès la première page puis lâcher sa meute après vous pour vous courser jusqu'à la dernière ligne. Pensez à prendre les bonnes pompes avant de vous mettre à la lecture de ce polar ! Car il démarre sur les chapeaux de roue et accélère de chapitre en chapitre sans vous laisser le temps de respirer.
Et si vous vous montrez trop confiants, méfiez-vous ! Lebel a posé des pièges à loup tout au long de son bouquin. Pièges dont les mâchoires vont se refermer inexorablement sur toutes vos suppositions et autres tentatives de deviner l'intrigue qui se déroule sous vos yeux. le gibier, c'est vous !


NOUVEAU DEPART
Pour ceux qui connaissent déjà les écrits de Nicolas Lebel, vous l'avez compris « le gibier » annonce l'ère du changement. Si comme moi, vous vouliez le voir investir de nouveaux territoires, vous allez vous régaler.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore cet auteur, c'est LE roman idéal pour tester sa prose et vous laisser charmer par une plume atypique et piquante dont vous me direz des nouvelles.

Lien : https://cestcontagieux.com/2..
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