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Citations sur Les aventures d'Arsène Lupin - Intégrale ebook (3)

Extrait de l'âme du père Vivandieu
Le nombre restreint des habitants et la régularité de mes promenades hors du village me permirent, au bout de quelques semaines, de remarquer ce fait : tous les jours, à l’arrivée du train de cinq heures vingt-trois, se tenait, sur le quai de la gare, dans la posture d’un monsieur qui attend, un petit vieillard aux manières respectables et aux vêtements soignés.

Dès que le train était signalé, son inquiétude se manifestait par des tics nerveux au visage et un menu tremblement des bras. À l’apparition de la locomotive ses jambes visiblement défaillaient. À l’arrêt du convoi, on eût dit qu’il allait tomber.

Trois ou quatre paysans descendaient. On refermait les portières. Et c’était fini. Alors le petit vieillard poussait un gros soupir, et il s’en retournait la tête basse, le dos voûté.

Le reste du temps il s’occupait de façon ordinaire. Je l’aperçus souvent qui bêchait son jardin ou lisait un journal au seuil de sa maison. Il ne parlait à personne. On le saluait. Il répondait poliment et passait son chemin.

Ce fut le médecin qui me renseigna :

— Ah ! vous voulez sans doute parler du père Vivandieu. Le père Vivandieu est un ancien commerçant, assez riche, qui s’est marié ici, voilà vingt-cinq ans, avec la fille de l’instituteur.

— Comment, il est marié ?

— Si bien marié, qu’il a la constance d’aller au devant de sa femme, chaque jour, à cinq heures vingt-trois, et cela, depuis des années, sans y manquer une fois.

Je ne comprenais pas. Il se mit à rire.
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La barre-y-va

Après une soirée au théâtre, Raoul d’Avenac rentra chez lui, s’arrêta un instant devant la glace de son vestibule, et contempla, non sans quelque plaisir, sa taille bien prise dans un habit du bon faiseur, l’élégance de sa silhouette, la carrure de ses épaules, la puissance de son thorax qui bombait sous le plastron.
Le vestibule, par ses dimensions restreintes et son aménagement, annonçait une de ces garçonnières confortables, meublées avec luxe, où ne peut demeurer qu’un homme de goût, ayant l’habitude et les moyens de satisfaire ses fantaisies les plus coûteuses. Raoul se réjouissait comme tous les soirs, de fumer une cigarette dans son cabinet de travail et de se laisser choir au creux d’un vaste fauteuil de cuir pour y goûter un de ces repos qu’il appelait l’apéritif du sommeil. Son cerveau s’y délivrait alors de toute pensée gênante et s’assoupissait au gré d’une vague rêverie où glissaient les souvenirs de la journée défunte et les projets confus du lendemain.
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Presque en même temps parvenait au Crédit Foncier cet autre télégramme :

« Le numéro 514 – série 23 est en ma possession.

« Arsène Lupin. »

Chaque fois que j’entreprends de raconter quelqu’une des innombrables aventures dont se compose la vie d’Arsène Lupin, j’éprouve une véritable confusion, tellement il me semble que la plus banale de ces aventures est connue de tous ceux qui vont me lire. De fait, il n’est pas un geste de notre « voleur national », comme on l’a si joliment appelé, qui n’ait été signalé de la façon la plus retentissante, pas un exploit que l’on n’ait étudié sous toutes ses faces, pas un acte qui n’ait été commenté avec cette abondance de détails que l’on réserve d’ordinaire au récit des actions héroïques.

Qui ne connaît, par exemple, cette étrange histoire de « La Dame blonde », avec ces épisodes curieux que les reporters intitulaient en gros caractères : Le numéro 514 – série 23… Le crime de l’avenue Henri-Martin !… Le diamant bleu !… Quel bruit autour de l’intervention du fameux détective anglais Herlock Sholmès ! Quelle effervescence après chacune des péripéties qui marquèrent la lutte de ces deux grands artistes ! Et quel vacarme sur les boulevards, le jour où les camelots vociféraient « L’arrestation d’Arsène Lupin ! »

Mon excuse, c’est que j’apporte du nouveau : j’apporte le mot de l’énigme. Il reste toujours de l’ombre autour de ces aventures : je la dissipe. Je reproduis des articles lus et relus, je recopie d’anciennes interviews : mais tout cela je le coordonne, je le classe, et je le soumets à l’exacte vérité. Mon collaborateur, c’est Arsène Lupin dont la complaisance à mon égard est inépuisable. Et c’est aussi, en l’occurrence, l’ineffable Wilson, l’ami et le confident de Sholmès.
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