En 1902, alors qu'elle n'est qu'une toute jeune fille, Virginie d'Hergemont est enlevée par Alexis Vorski, un comte polonais à la réputation sulfureuse. Ces deux-là s'aiment mais Antoine d'Hergemont, le père de Virginie ayant rejeté toutes les demandes du gentilhomme, celui-ci a inventé ce stratagème pour lui forcer la main. le mariage a donc lieu mais le père jure de se venger de cette ignominie. Aussi, un an plus tard, quand Virginie met au monde un petit garçon, Antoine l'enlève à son tour. Malheureusement, le yacht sur lequel il fuit sombre en mer et le grand-père et son petit-fils sont déclarés morts. Dévastée, Virginie quitte un mari joueur, violent et volage pour prendre le voile.
Quatorze années plus tard, la jeune femme n'est plus dans les ordres. Elle s'est installée à Besançon où elle mène une vie tranquille, se sachant veuve d'un Vorski mort à la guerre. Pourtant une découverte va venir bouleverser son quotidien. Au hasard d'une séance de cinéma, Virginie voit clairement ses initiales, V.d'H., dessinée sur une cabane quelque part en Bretagne. Aussitôt, elle part pour le Faouët où ce V.d'H apparaît ça et là, la conduisant vers l'île de Sarek, de sinistre réputation, qu'on appelle l'île aux trente cercueils. Folle de joie, elle apprend que son père et son fils François sont vivants. Mais les retrouvailles qu'elle espère de tout son coeur sont différées par une série d'évènements terribles. L'île est maudite et l'heure de la prophétie a sonné.
De L'île aux trente cercueils, on garde en mémoire la série des années 70 où Claude Jade incarnait à merveille une Virginie d'Hergemont aux prises avec les forces du mal planant sur Sarek. Il y a le même sentiment d'angoisse dans le livre de Maurice Leblanc, du moins dans sa première partie quand Virginie découvre l'île et qu'elle prend connaissance de la prophétie qui annonce trente morts pour trente cercueils et quatre femmes en croix, prophétie qui fait écho à une prédiction faite à son époux qui devait mourir de la main d'un ami tandis que sa femme serait crucifiée.
Île isolée, ambiance mystérieuse, vieilles légendes bretonnes, miracles, trésor caché, morts en série...tout est en place pour faire monter une tension extrême...Et puis plouf ! Alors que dans la série le personnage d'Arsène Lupin n'apparaissait pas, dans le livre il arrive, tel un deus ex machina, pour sauver tout le monde, enfin ceux qui ont réussi à échapper à la mort. Et là, l'aventure prend un tour grotesque. Vieux druide barbu ou noble italien, Lupin est un fat grandiloquent censé apporter une touche d'humour en se jouant du méchant mais il ne fait qu'enlever au charme d'une histoire qui jusque là flirtait avec le fantastique et le mythe, pour en faire une farce burlesque.
Une curiosité, à lire par nostalgie.
Peu habitué des aventures d'Arsène Lupin (personnage qui m'indiffère totalement), j'ai lu ce roman sur les promesses du titre et de l'énigme. Jugez donc :
Une prophétie macabre qui entoure une île bretonne isolée, "30 morts pour remplir 30 cercueils", des vieilles dames crucifiées, un trésor enfoui dans les profondeurs de l'île ( O John Locke, wherefore art thou John Locke ?), un amour impossible entre un fou psychopathe et une belle ingénue, il n'en fallait pas beaucoup plus pour me séduire et me décider de lire, en un souffle, ce roman de Maurice Leblanc.
«Dans l'île Sark, en l'an quatorze et trois,
Il y aura naufrages, deuils et crimes,
Flèches, poison, gémissements, effrois
Chambres de mort, quatre femmes en croix,
Pour les trente cercueils trente victimes. (..)»
Voici le début de la prophétie qui terrorise depuis des siècles les habitants de l'île. Ils se savent condamnés à vivre un jour les terribles évènements décrits dans ces vers. Et l'effroi se propage quand peu à peu le massacre commence et que la prophétie funeste semble se réaliser enfin...
Tout commence ailleurs, pourtant, à des milliers de kilomètres de l'île même, quand une jeune et jolie femme, nommée Véronique d'Hergemont, découvre, sur les images d'un film qu'elle regarde au cinéma, sa signature exacte inscrite sur la porte d'une cabane. Elle a tout perdu pourtant, et personne ne connaît cette signature. Personne sinon son père, décédé dans un naufrage en compagnie de son fils, ainsi que Vorski, son mari, un psychopathe croyant être une sorte d'élu des Dieux (j'ai imaginé ce personnage sous les traits de Klaus Kinski. Ce rôle a été écrit pour lui). Lui aussi est mort. Et l'humanité se porte mieux depuis.
Véronique part à la recherche de cette cabane portant sa signature. Vous aurez compris que ses recherches vont l'emmener sur l'île mystérieuse. Ceux qu'elle croyait morts vont possiblement revenir à la vie. Et à peu près tous les autres vont mourir dans d'atroces souffrances...
De souffrances, de tortures physiques ou psychologiques et des meurtres violents, il n'y a quasiment que cela dans ce roman. Au point que presque tout le monde est exterminé au coup de sifflet final. Tout le monde ? non, car Arsène Lupin saura faire triompher la vérité dans un final grandiloquent (de piètre qualité) et remettre un peu d'ordre et de logique dans l'île.
Si l'énigme est passionnante et s'il est impossible de lâcher le roman jusqu'au dénouement final, teinté de fantastique, la résolution de l'énigme en décevra je pense plus d'un. La faute à Arsène, bien sûr. Qui débarque un beau matin et qui résout tout en trente secondes.
Les scénaristes du film TV adapté du roman il y a quelques années ont eu la judicieuse idée de le virer intégralement de l'histoire. Je ne sais qui a pris sa place dans la version filmée mais il n'apparaît en tout cas dans le roman que comme un Deus ex machina totalement creux et inutile.
On reste accroché, certes, car on veut savoir le fin mot de l'histoire même si la pirouette finale est plus ou moins ratée (l'apparition du vieux druide est grotesque, quasiment hors de propos. Arsène le reconnait lui-même dans son explication finale.)
Première incursion réussie dans l'univers de Maurice Leblanc, dont je ne soupçonnais pas l'attirance pour les romans gothiques mais incursion ratée dans celui d'Arsène Lupin, personnage que je n'arrive toujours pas à apprécier. La faute à son savoir omniscient et son insupportable désinvolture.
Une île à la sinistre réputation, battue par les vents. Une brume propice à la résurgence de légendes d'un autre temps. Ajoutez quelques âmes égarées et voici le décor oppressant et mystérieux de L'Île aux trente cercueils, roman écrit par Maurice Leblanc en 1919.
Jeune fille de bonne famille, Véronique d'Hergemont se laisse abuser par le brillant comte Alexis Vorski, jusqu'à l'épouser et lui donner un fils. Elle découvre vite en son mari un mythomane doublé d'un escroc. le père de Véronique réussit à enlever l'enfant, mais tous deux s'abîment en mer au cours de leur fuite. Puis c'est au tour de Vorski de disparaître, et Véronique se retire dans un couvent. Mais en 1917, quatorze années après le drame, de troublants signes viennent semer le doute dans son esprit et ses recherches la mènent vers l'île bretonne de Sarek où court une terrible prophétie...
Véronique d'Hergemont est pour moi indissociable du visage lumineux de Claude Jade qui l'incarnait dans l'adaptation télévisée du roman. C'est en effet ce vieux feuilleton, avec son étrange atmosphère, qui m'avait donné envie de lire le roman, ce que j'ai fait assez récemment. À l'image de la couverture du livre, les dialogues ont un peu vieilli et certaines expressions prêtent à sourire, par exemple : « Écoute donc, bougresse ! Vorski parle. » En plus de son côté fantastique, voire ésotérique, ce qui fait l'originalité de ce roman de Leblanc, c'est qu'Arsène Lupin n'y tient qu'une place secondaire, intervenant peu avant le dénouement. D'ailleurs, dans le feuilleton, l'histoire est remaniée pour supprimer le personnage de Lupin, et le scénario s'en porte très bien.
L'Île aux trente cercueils ne me laissera pas un souvenir de lecture impérissable, mais j'ai apprécié le mystère qui se dégage de cette oeuvre mêlant aventure, légende et enquête policière.
Note touristique : l'île de Sarek séduira les vacanciers aimant séjourner dans la pierre humide et recherchant des animations nocturnes telles que cris déchirants ou processions de druides...
Une lecture motivée par l'envie de réactiver le souvenir de cette Ile aux trente cercueils découverte il y a bien longtemps en série télé, souvenir totalement confus quant à l'histoire mais extrêmement précis quant aux sensations d'étrangeté bretonnante franchement flippante avec ses images de dolmens sous la brume et de femmes en croix.
Pari gagné ! Dès les premières pages, l'atmosphère oppressante de ce thriller gore et druidesque saisit à la gorge dès que Véronique d'Hergemont met le pied sur l'île de Sarek, à la recherche de son fils enlevé par son père quatorze ans plus tôt pour l'arracher aux dessins du sombre Vorski, son mari disparu depuis.
La malédiction s'abat alors sur l'île avec autant de vigueur que les malheurs sur la tête de Véronique, et ce à un rythme haletant, cinglé de pluies tempétueuses, noyé de vagues mortifères et fouetté de branches de chênes garnies de boules de gui : trente victimes doivent être sacrifiées aux trente cercueils de l'île pour que se révèle le pouvoir de la Pierre-Dieu…
Et voilà que le récit bascule du gore au burlesque avec l'arrivée de … Arsène Lupin ! J'aurais du m'en douter, on est chez Leblanc, mais cela m'a pris de court et finalement, bien ravie, et fait passer un agréable après-midi dans ce roman de 1919 bien marqué par la guerre, période propice aux plus sombres débordements, dans lequel le méchant est évidemment un Boche.
Un frisson breton vintage bien agréable !
Challenge 1914 / 1989: Le XXème siècle en ébullition
Challenge Multi-défis 2018
Lecture dans laquelle je n'ai pas réussi à me projeter ni à adhérer. Je suis restée hermétique à cette histoire. Pourtant le titre me titillait.
En 1902, Antoine d'Hergemont refuse de donner en mariage sa fille Virginie au comte Alexis Vorski, personnage à la mauvaise réputation. Vorski force alors les choses en enlevant la jeune fille et en l'épousant contre la volonté du père. Un enfant naît un an plus tard de cette union. Mais le père de Virginie pour se venger de l'affront, enlève l'enfant. Malheureusement le grand père et l'enfant firent naufrage. Virginie folle de douleur entre dans les ordres, quittant un mari néfaste, violent et infidèle.
Quatorze ans plus tard, Virginie quitte les ordres et découvre par hasard au cinéma ses initiales dessinées sur une cabane en bretagne.
La jeune femme décide de mener l'enquête et se rend bientôt sur l'île de Sarek aussi appelée l'île aux trente cercueils. Là, elle apprend que son père et son fils François sont encore en vie. Malheureusement, de terribles événements se produisent sur cette île maudite. les cadavres s'accumulent rapidement sur fond de prophétie et de malédiction et de légendes bretonnes.
Trop de mystères pour moi. Trop de rancunes aussi et de vengeance que je n'ai pas trouvées très réalistes. le début de l'histoire m'a semblé un peu tirée par les cheveux. Je n'ai pas réussi à m'attacher à Virginie.
![]() | Culturebox 30 octobre 2017
Une enquête pour laquelle Maurice Leblanc a su tirer le maximum littéraire et dramatique du caractère de la Bretagne.
Lire la critique sur le site : Culturebox |
![]() | Lexpress 30 janvier 2012
Marc Lizano adapte la célèbre aventure d'Arsène Lupin, dans une BD qui s'approche de son modèle littéraire.
Lire la critique sur le site : Lexpress |
Contre quel policier Arsène Lupin lutte t-il fréquemment