On le sevra sévèrement,sans lui demander son avis. Les premiers jours, il sua comme un porc, jura, trembla tout le temps. Il hallucinait la nuit des monstres, des pieuvres, des araignées, des cosmonautes et des chiens revenus de l'espace avec un troisième oeil.
Il ne sut pas vraiment comment vivre en homme libre au début. Un langage était à apprendre. ... Le monde soviétique était juste un peu plus libre que le bagne.
Il n'avait pas encore tout à fait l'air d'un homme. Enfin, c'était difficile de lui donner un âge. Il était maigre, avait les cheveux drus, un visage glabre mais déjà marqué. Il arrivait du camp, c'était écrit sur sa face et ses papiers, ses vêtements puaient. La dame qui lui remit la clef de sa chambre, incapable de le regarder dans les yeux, dicta à son épaule les règles de l'immeuble.