AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,84

sur 22 notes
5
2 avis
4
5 avis
3
0 avis
2
1 avis
1
0 avis
Marseille, 1962. Les accords d'Evian ont mis fin à la guerre d'Algérie et la cité Phocéenne est déstabilisée par un afflux de pieds-noirs et de Harkis. Mais les règlements de compte entre membres du FLN et partisans de l'OAS démontrent que la paix entre les communautés est loin d'être acquise. La découverte de deux cadavres exsangues d'algériens intrigue la police tandis que dans le même temps, un caïd du milieu marseillais se fait dérober plus d'une tonne d'héroïne pure prête à être transformée dans les laboratoires de la French Connection.
Deux policiers que tout oppose (un jeune fils de résistants communiste et un baroudeur membre du SAC) vont devoir travailler ensemble et évoluer au sein d'une ville gangrénée par la corruption et les petits arrangements entre politiques et truands.
Cette intrigue à plusieurs tiroirs permet à Gérard Lecas d'aborder une page plutôt sombre de notre histoire récente qu'aujourd'hui encore Algériens et Français n'ont pas vraiment soldé. Exactement ce qu'on attend d'un roman noir !
Commenter  J’apprécie          240
Petite et grande histoire se rejoignent.
Gérard Lecas l'auteur n'est pas un néophyte en roman policier, loin s'en faut. Déjà un polar intitulé « L'Ennemi public n°2 » adapté en série télé, puis un roman « Satanique ta mère », des scénarios de la Crim', du Commissaire Cordier, de Central Nuit, sans compter son travail d'ingénieur du son pour le ciné et la télé.
Pour cette dernière parution il s'est plongé dans le monde des pieds-noirs arrivés en masse en France, de la drogue et de sa pègre locale, ainsi que de la résistance des années soixante. Pour ce dernier thème il a matière puisque son père était résistant.
Il plante le décor à Marseille. On est en 1962, donc juste après la signature des accords d'Evian, lorsque des corps de résistants algériens sont retrouvés, jour après jour dans ces belles collines camarguaises, vidés de la totalité de leur sang : le sang est retrouvé dans un jerrican sur les lieux des crimes.
Deux enquêteurs que tout oppose, vont s'atteler à la rude tâche de la résolution de cette énigme. Rien ne leur sera épargné car ils vont devoir se mettre les mains dans le cambouis de macabres et tordues histoires de famille.
Les deux policiers de la PJ de Marseille ont des facettes intéressantes. le jeune, Louis Anthureau, est un communiste militant alors que l'ancien, Jacques Molinari, est un résistant inscrit au SAC, association au service du Général de Gaulle créée en 1960. Antagonisme total et réussi pour ce tandem de type attachant.
Moi qui ne connaissais rien de toute la politique menée lors de cette période disons post-algérienne, ni de la résistance à la guerre d'indépendance de l'Algérie, j'ai été épatée d'apprendre autant de la grande histoire.
Les petites histoires familiales des enquêteurs, de la pègre locale, des vilains petits bourgeois ont été habilement mélangées à la grande histoire.
Jusqu'au bout on est baladé et rebaladé, et c'est tout ce qu'on attend d'un ingénieux et subtil polar.
Commenter  J’apprécie          182
Dans un mois de février où j'ai eu bien du mal à finir un polar, le seul à avoir trouvé grâce à mes yeux est ce roman paru chez Rivages au début du mois.

Plus qu'un simple polar, "Le sang de nos ennemis" est un roman complexe, politique, implanté dans une réalité historique forte. Mais c'est aussi un récit qui repose sur un procédé éculé (mais qui fonctionne !): le duo d'enquêteurs aussi différents qu'attachants.

Une intrigue d'abord avec ces cadavres d'algériens retrouvés vidés de leur sang... Un contexte ensuite, avec un Marseille qui recueille bon gré mal gré les pieds noirs dans un sac de crotales où naviguent le SAC, la mafia locale, les anciens collabos et les cocos.

C'est un moment bien particulier pour mener une telle enquête et la voir confier à deux nouveaux inspecteurs de l'Evêché est étonnant: un jeune, Louis Anthureau, fils de résistants communistes dont le père a été dénoncé et la mère envolée... Et un ancien: Jacques Molinari, ancien résistant, membre du SAC (association au service de De Gaulle).

Le récit repose donc sur cet antagonisme, et l'intrigue est un prétexte pour plonger en immersion dans un contexte brûlant de l'histoire récente de notre pays. On y est, dans les coulisses de la mairie de Marseille où se cotoient les malfrats et les bourgeois, dans les réunions des réseaux secrets où se décide la vie ou la mort des uns et des autres... C'est glaçant.

Une histoire bien équilibrée où la vie des deux protagonistes pèse lourd et où les secrets ne se laissent pas dévoiler facilement. Ce polar historique, à placer à côté du "Marseille 73" de Dominique Manotti, est pour moi la réussite du mois.
Commenter  J’apprécie          90
Bonjour les babeliophiles petit retour sur ma dernière lecture de 258 pages sur ma liseuse.
AIMÉ : Ce roman noir captivant,le côté malfrats,trafic de drogue,règlements de comptes,flics pourris, les parrains ,la pègre on retrouve des noms connus G.Defferre,Guerini c'est Marseille vé!!!!!
L'auteur nous livre des faits historiques de la Résistance à la guerre d'Indépendance de l'Algérie
MOINS AIME :La complexité de ce roman noir il faut bien s'accrocher pour éviter de perdre le fil
Mais comme je dis toujours ceci n'est que personnel.
Commenter  J’apprécie          80
Docu-fiction sur les interconnexions entre le monde politique et la pègre dans les années 60 à Marseille. Beaucoup de noms de politicards connus sont rappelés à notre souvenir, le roman fait le reste … et plutôt bien.
Le SAC, l'OAS, groupuscule de droite, de gauche, tout y passe. Il faut néanmoins être attentif car pour les néophytes , il est facile de se perdre dans ces différentes mouvances. Trahison, assassinats, blanchiment d'argent, vengeance, tout y est !
Commenter  J’apprécie          40
Excellent polar dans lequel Gérard Lecas décrit une ambiance lourde : tous les coups sont permis, les malfrats et les parrains locaux font feu de tout bois pour garder voire augmenter leur empire. La politique, la mairie notamment dirigée par l'ancien résistant Gaston Defferre, n'est pas exempte d'accointances avec le milieu. Plus les actions de l'OAS qui n'accepte pas l'indépendance de l'Algérie, le SAC qui s'immisce dans les différents combats pour discréditer certains, bref Marseille est un panier de crabes venimeux dans lequel le moindre geste est interprété comme une agression. C'est donc lourd, mais jamais le lecteur n'est perdu, car l'auteur explique les rôles des uns et des autres ; personne n'est épargné, ni les parrains de la pègre, ni les politiques mouillés jusqu'au cou voire davantage, ni les communistes encore assez forts mais qui ne supportent que l'un de leurs ne suivent pas la ligne du parti... le contexte étant posé, il va falloir une intrigue forte pour qu'elle ne s'y noie pas.

Et Gérard Lecas la trouve : le meurtre des deux Algériens, totalement vidés de leur sang et l'enquête menée par deux flics aux idées opposées. Molinari résistant décoré, membre du SAC qui doit rendre quelques services à des hauts placés en guise de remerciement et Anthureau, fils de résistants communistes, lui même adhérent du parti, orphelin de père depuis ses quatorze ans et sans nouvelle de sa mère depuis. C'est électrique entre les deux hommes et l'enquête poussera chacun des deux à s'interroger sur leur passé et leur avenir. Ils devront faire face à leurs démons, à leurs doutes, leurs craintes...

Du polar, du bon, du qui tient la route, du consistant tant dans l'intrigue que dans le contexte, du qui ne déçoit pas bien au contraire !
Lien : http://www.lyvres.fr/
Commenter  J’apprécie          20
Un cadavre vidé de son sang est retrouvé non loin de Marseille, en 1962. Deux flics que pas mal de choses opposent se retrouvent sur l'affaire. D'un côté le jeune Anthureau, un fils de résistant qui a perdu son père et de l'autre Molinari, un ancien résistant qui est membre du SAC (le Service d'Action Civique au service de de Gaulle entre 1960 et 1981). Ce polar passionnant se déroule dans une période riche entre la guerre d'Algérie, les méandres de la French connection ou encore l'impact de l'OAS et du SAC sur la société française. Gérard Lecas dresse une intrigue solide et le rythme du récit fonctionne bien. Un peu comme chez Thomas Cantaloube et son roman "Requiem pour une république", on découvre les crasses dont sont capables les instances et les politiques de l'époque. "Le sang de nos ennemis" est un excellent roman noir dans les coulisses d'une sombre histoire de France.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
Commenter  J’apprécie          10
1962, fin de la guerre d'Algérie, des réfugiés débarquent à Marseille par dizaines de milliers, ceux qu'on appelait les pieds-noirs. Tandis qu'un certain chaos s'installe dans la ville, deux policiers récemment arrivés dans la PJ de Marseille enquêtent sur une affaire bizarre, deux meurtres de nord-africains qu'on retrouve en Camargue, totalement vidés de leur sang. Les deux policiers sont très différents, le plus jeune est l'héritier de résistants communistes, l'autre est proche de la droite et du SAC, un mouvement semi-clandestin qui soutient De Gaulle et utilise des méthodes pas toujours très orthodoxes. C'est l'affrontement et les relations entre les deux flics qui constitue le sujet de fond du livre. C'est extrèmement bien structuré et écrit, les personnages sont profondément humains et authentiques, j'ai pris un grand plaisir à livre ce roman passionnant, qui nous plonge avec intelligence dans les racines de notre histoire. Un vrai roman noir, ce qui n'est pas si courant.
Commenter  J’apprécie          10
Marseille 1962. Fin de la guerre d'Algérie. Deux flics sont appelés sur une scène de crime étrange : un cadavre d'algérien avec un jerrican rempli de son sang gît sous un arbre sur les hauteurs de Marseille.
Quelques jours plus tard, un autre cadavre est retrouvé lui aussi vidé de son sang… Règlements de compte, vengeances ou meurtres en série ?
Alors que tout les oppose, Anthureau et Molinari sont désignés pour mener l'enquête. le premier est issu d'une famille communiste alors que le second est membre du SAC (Service d'Action Civique), l'organisation gaulliste. Les deux flics vont devoir collaborer pour trouver le ou les criminels. Mais le terrain est miné, car ces morts annoncent la survenue de troubles dont les hautes instances du pays ne veulent pas entendre parler. L'ambiance est trouble à souhait, les coups bas pleuvent entre les magouilles des anciens résistants qui se sont partagés les postes clés de la ville et la pègre marseillaise qui veut sa part du gâteau.
Belle leçon d'histoire. le contexte historique est passionnant et extrêmement bien documenté. Très bon suspense. Belle plume acérée, que demander de plus ?
Commenter  J’apprécie          10
Marseille 1962. Pieds noirs, OAS, FLN, SAC, mafia Corse, gaullistes véreux, communistes traîtres : tous les ingrédients d'une fresque grandiose sont réunis pour faire de ce bouquin the Roman Noir. La trame est superbe, les personnages intéressants, mais……j'en attendais plus et reste un peu sur ma faim. Ce bouquin est agréable, il se lit avec plaisir, sa fin est intéressante, mais je reste sur ma faim. un tel sujet pouvait, devait, produire plus touffu, plus glauque, plus noir. ce sujet chez un Gilberti ou chez un Ricain……un truc m'a sauté à la face pendant cette lecture sympathique : ce livre est un film. Vendez les droits à un bon, et ça va donner un vrai truc.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (66) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2673 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}