Citations sur Le manteau de neige (29)
Elle s’empare du crayon gras fixé au carnet avec une cordelette élastique. Les canards escaladent la rive, trois d’entre eux couinent à moins de deux mètres d’elle. Elle trouve une page blanche et immortalise la scène par des traits élancés, jouant sur l’épaisseur, noircissant le grain du papier, croisant les lignes. Le croquis devient dessin, les formes deviennent oiseaux, rivière. Elle frotte la mine en biais, imprime du relief aux ailes, varie la densité du coloriage monochrome. Les secondes se gonflent en minutes, elle ne ressent plus le froid raidir ses articulations. Elle n’entend même plus le clapotis de l’eau contre les piliers du pont.
ette vision, cette sensation. Ça, c’était nouveau. Une crise d’angoisse ? L’haptophobie qui l’assaille sous une forme inconnue ? Les couleurs qui ondulent, la chaleur qui se répand dans son corps. Perd-elle la raison ? Finira-t-elle comme sa grand-mère ?
Cette silhouette, ces cheveux.
Des sensations inédites qu’elle ne peut pas expliquer, qu’elle n’arrive pas à comprendre.
La neige fond à vue d’œil, l’eau ruisselle sur les bords du chemin. L’étang est encore gelé, mais la glace se fissure par endroits. Le vent du nord siffle entre les cimes des épicéas et s’écrase contre les falaises à vif. La forêt, engourdie sous les couches de neige tassée, attend les premiers rayons du printemps pour renaître et embaumer les plateaux.
À VUE D'ŒIL fait une sélection soignée de livres parmi le meilleur de l'actualité littéraire en corps 16 ou 20, afin que les amoureux de la lecture, qui souffrent de malvoyance, puissent renouer avec le plaisir de lire.
La neige fond à vue d’œil, l’eau ruisselle sur les bords du chemin. L’étang est encore gelé, mais la glace se fissure par endroits. Le vent du nord siffle entre les cimes des épicéas et s’écrase contre les falaises à vif. La forêt, engourdie sous les couches de neige tassée, attend les premiers rayons du printemps pour renaître et embaumer les plateaux
Elle n’aurait jamais pensé qu’Elodie viendrait jusqu’à elle, elle ne se doutait même pas qu’Elodie était au courant de son hospitalisation à l’HP. Ça doit y aller, au lycée, sur la folle dingue, la psycho, à l’asile. Rien à foutre. Katia les emmerde, tous autant qu’ils sont. Ce lycée de merde avec ses crétins de merde, dans cette ville de merde. La colère, elle aussi, s’est réveillée. Katia souffle un grand coup, se dit que ça ne sert plus à rien. .
- Elle veut guérir. Elle veut que ça disparaisse.
- Ça n’arrivera jamais. Ce n’est pas une maladie. C’est une faculté. Il faut qu’elle apprenne à vivre avec, pas à le combattre. Et ça peut lui apporter beaucoup de bonnes choses par ailleurs, à elle, à vous. (Laura et Théo)
La vieille ferme commence à délivrer ses secrets à Katia, les événements dissimulés par les années, oubliés ou tus, qui demeurent gravés dans la mémoire du lieu. Des images volatiles, que seul un esprit sensible aux flux invisibles peut capturer.
La mort de sa chienne. C’est ce qui l’atteint le plus. Elle a honte de ce sentiment. Elle a causé la mort d’un être humain, le fait l’accable au plus profond de son être, mais c’est la mort de Malaga sous ses yeux qui la bouleverse. Victime collatérale, l’innocence même. Le seul être qu’elle pouvait toucher. Le reste lui semble insignifiant.
[…] tu ne peux rien faire pour un alcoolique s’il n’est pas prêt à changer. (Théo)