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Critique de jg69


Catherine, une très célèbre comédienne de 48 ans, glisse progressivement dans des ténèbres dont elle ne sortira pas. le récit qui couvre une période de quelques mois, de septembre à Noël, fait alterner la voix de Catherine et celle de Mina sa fidèle assistante depuis 18 ans.
Catherine perd le fil de ses pensées, par moments ne reconnaît plus ses proches, cherche ses mots, ses idées..." Comme une armée en déroute, les mots désertent, les idées sortent des rangs pour me livrer bataille", elle consigne dans un carnet ce qu'elle vient de faire pour s'en souvenir et ce qu'elle a à faire.
Mina, qui est devenue son amie, doit vivre avec les absences de Catherine, ses sautes d'humeur et ses obsessions, sa paranoïa et les phases de mélancolie où Catherine n'a plus goût à rien sauf au champagne.

C'est une sorte de huis clos que nous décrit Pascale Lécosse, entre Catherine qui "s'égare dans les méandres de ses amnésies" mais qui vit aussi de douloureux moments de lucidité et Mina qui doit tout supporter, ne rien montrer de son chagrin et de son impuissance mais aussi protéger son amie en faisant en sorte que personne ne sache rien de son état qu'elle met sur le compte du surmenage.

Dans ce roman Pascale Lécosse décrit finement les ressentis de la personne malade, ses éclairs de lucidité au milieu de ses moments de démence "Mina je ne veux pas vivre morte" mais aussi ceux de celle qui l'accompagne "Je n'ai plus de temps à moi pour être triste, je dois réfléchir pour deux, apaiser ses colères, supporter ses humeurs, chercher pour elle le mot juste pour l'idée qui s'échappe aussitôt... Je dois être là et m'oublier pour lui laisser toute la place que sa pathologie exige."
Certainement inspiré de son vécu avec sa mère atteinte de la maladie d'Alzheimer, Pascale Lécosse signe un récit court mais dense qui sonne terriblement juste. C'est tout simplement bouleversant.
Une très belle découverte que je dois aux 68 premières fois.

Ce roman de la sélection des 68 premières fois a été sélectionné pour le prix Stanislas du premier roman remporté par Sébastien Spitzer pour Ces rêves qu'on piétine.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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