Ce livre - si tant est que l'on puisse l'appeler ainsi - relève du pur génie. Pourtant, je n'étais pas destinée à l'acheter a priori. Ce n'est pas mon genre de prédilection et à vrai dire, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Je l'ai reçu grâce au tirage au sort réalisé par les Editions du Riez et même si j'avais vu le résumé sur le net, je n'étais pas sûre d'un jour l'acheter. C'est donc avec du recul que j'ai commencé la lecture.
J'en suis restée bouche bée au final. Cette histoire, rédigée sous forme de journal avec une introduction qui place tout de suite le lecteur dans le vif du sujet, est prenante. le format n'y est sans doute pas étranger. le "héros" non plus, d'ailleurs. Il ne laisse pas de marbre. Son ton, son histoire profonde, son ressenti, tout passe à la lecture et fait partie intégrante de l'histoire. Tout se noue d'une main de maître, le style est fluide et dès lors que William pénètre dans Retrocity, cette ville d'un autre âge où le temps, les objets et l'espace se mêlent dans une ambiance suranée et vieillote, il évolue, il change, il se métamorphose sans s'en rendre compte. On évolue avec lui, on vit les mêmes choses, on se surprend à espérer qu'il ne devienne pas la ville, qu'elle ne l'engloutisse pas. Et pourtant...
Je l'ai lu en un jour, même pas. Avec un goût amer dans la bouche lorsque je l'ai refermé, un goût de trop peu. Comme si je voulais tout savoir, connaître toutes les ficelles de ce qu'est Retrocity. Une mémoire vivante où Hover a la main mise sur tout, où les usines ne sont que des paraître pour cacher des éléments de vie bien noirs, bien loin de ce qu'il y a de l'autre côté. D'ailleurs, Retrocity n'est-elle pas la ville qu'on oublie ? Si. Pourtant, elle est regorge d'habitants (enfin, façon de parler). Cette lecture ne laisse pas insensible, sans réaction. La relation à l'objet y est très présente. Finalement, c'est une lecture assez psychologique. On ne peut s'empêcher de repenser sa relation à l'objet une fois le bouquin reposé. Surtout quand vient la dualité de pensées entre l'homme et l'objet, l'objet pensant, ayant une volonté propre. Et c'est bien là le problème que soulève Retrocity, à mon avis. N'est-on pas prisonnier de notre quotidien, de ce qui nous entoure matériellement ? Sans doute un peu, oui.
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