L'écriture d'un roman est une parenthèse dans la vie d'un auteur, et parfois, lorsque c'est réussi, dans celle de ses lecteurs.
Une pochette rouge sur les genoux, Talia observait l’entrée de l’immeuble désaffecté. Un kidnapping hors du commun, douze policiers tués et presque autant de blessés, soixante-six enfants pris en otage et échangés contre une rançon pharaonique, c’était du jamais-vu ! La presse se déchaînait contre la police, le Raid, les politiques et le paiement qui, même s’il n’avait pas été officialisé, ne faisait aucun doute. La République était donc à la merci du premier malfaiteur venu et, dans l’opinion, la conscience de cette vulnérabilité était un poison lent.
Ignorer le danger, pour en partie le vaincre.
Mais en partie seulement.
-(...) Savez-vous ce qu'étaient les indulgences dans la chrétienté du Moyen-Âge ?
(...)
C'était une sorte d'excuse. Une excuse devant Dieu, qui pouvait être offerte par anticipation, avant même que les méfaits soient commis. C'est en partie grâce à ce principe de péchés pré-pardonnés que l'église a pu envoyer des milliers de chevaliers piller la Terre sainte et y asseoir son autorité.
Vous savez, commissaire, dans beaucoup d'organisations criminelles, la notion d'emprise est importante. La plupart du temps, elles ne dépendent que d'une seule tête. Quelqu'un, plus souvent un homme qu'une femme, de très persuasif et de manipulateur qui va entraîner dans sa course des individus en quête de sens.
La culture, le talent, l'intelligence étaient subjectifs, sujets à interprétation, alors que l'argent était mathématique. Le résultat d'un calcul.
Un fait divers, la probable déchéance d'un individu pensant pouvoir disposer de la vie de celle qui lui avait imprudemment confié son amour.
p. 125 :
« — Lorsqu'on entre en négociation, l'objectif principal n'est pas de faire un diagnostic médical, mais de tuer l'œuf dans le cul de la poule. On doit toujours avoir ça à l'esprit. Après, si on peut épargner la poule, c'est un plus, mais ce n'est jamais la priorité. Je pars toujours du postulat que mon interlocuteur n'est pas fou, mais que son discernement et ses émotions sont altérés. Qu'il a perdu les pédales, pour des raisons qui peuvent être très diverses, et qu'en le faisant redescendre en température on évitera d'avoir d'autres victimes.
— C'est un postulat risqué.
— Peut-être, mais c'est le seul qui ait une utilité. L'autre option rend la négociation impossible Rentrer dans le tas, tirer sur tout ce qui bouge produit nécessairement plus de dégâts. Face à l'adversaire, mon rôle est d'apaiser, de lui montrer de l'intérêt, de gagner du temps, de lui faire percevoir une autre issue que celle qu'il a en tête. »
Les dirigeants démocratiques mettaient toujours un point d'honneur à avoir de bonnes relations avec les autocrates, même lorsque ceux-ci étaient les pires crapules.
Lorsque les linguistes veulent comprendre une langue oubliée, dans un premier temps ils ne s'attachent ni aux symboles ni aus sons, mais aux points de contacts. (...) La négociation fonctionne d'une façon similaire.