La vieille dame qui avait vécu dans les nuages

Je n'avais peur ni de la mort, ni des trous sur le trottoir. En revanche, je redoutais dans une égale mesure la douleur prolongée, les créneaux, tous les médicaments ou presque, sans oublier les maisons de retraite. Mais ma plus grande peur, c'était de ne plus pouvoir m'exprimer. p14

Aujourd'hui, je comprends à mes dépends que jouir de la solitude et être seule sont deux choses complètement différentes.

[...] voler est une responsabilité, c'est se donner le pouvoir de changer les choses[...]

L'avenir renfermait tant de promesses et d'espoir autrefois! La pire des pertes, c'était de n'avoir plus rien à attendre.

Je songe à notre dernière rencontre, le jour où nous nous sommes dit adieu pour toujours. "Quelle est la première chose que tu feras en arrivant à New York ?" lui ai-je demandé dans la voiture, en regagnant la base.
Sol a haussé les épaules. "Je penserai à toi. Je déferai mes valises, je repenserai à toi."

Peut-être l'amour est-il comme un examen de pilotage : un test pour voir si l'on est capable de garder les idées claires et de poser l'appareil en douceur en cas de chute.

- Je n'ai pas de bas, dis-je.
- Fastoche, répond Ana.
Elle s'accroupit et, avec un crayon de maquillage, me dessine une ligne derrière les jambes.
- V'là tes bas !

Aujourd'hui, je comprends à mes dépens que jouir de la solitude et être seule sont deux choses complètement différentes.

Vera est inquiète parce qu'au lieu de voler elle a passé ces trois derniers mois à chanter au Peabody Institute, où elle bénéficiait d'une bourse[...]
- Ne t'inquiète pas, c'est comme le cheval, la rassure Ana Santos, de Chicago.
- Sauf que quand tu tombes tu dois penser à tirer sur la poignée, ajoute Murphee.

- Quel âge me donnes-tu ?
- Hum... quatre-vingt-dix? dit-elle la bouche pleine.
Comme je riais, elle poursuivit :
- Quatre-vingt-onze? Quatre-vingt-douze?
- Mon petit, il faut toujours sous-estimer les âges. Et un petit conseil : personne n'aime s'entendre dire qu'il a l'air super pour son âge. Ce compliment implique que si j'avais vingt et un ans j'aurais l'air horrible pour mon âge.