Citations sur Journal intime d'un voyageur chamanique (10)
Quand il y a de l'abus dans une relation, c'est qu'il y a un problème de frontières, qu'il faut changer le cadre et mettre en place des limites plus saines. Concrètement, cela implique de déterminer ce que l'on peut dire à une personne ou entendre de sa part.
Je me demande ce que ça me ferait de voir ma génitrice non comme une mère qui me devrait quelque chose, mais comme un être humain à part entière, au-delà du rôle qu'elle a pu remplir à mon égard. Je me demande ce que ça me ferait de ne plus l'appeler "maman", mais "Nicole", ou encore d'employer le surnom qu'elle aime, "Nini". Peut-être qu'en appelant ma mère par son prénom, j'arrivais à mettre une distance plus saine entre elle et moi.
L'amour de soi n'est pas l'amour de nos qualités, de nos succès, de nos accomplissements. C'est l'amour de nous-même malgré notre ombre. Je dirais même plus : c'est l'amour de naître ombre.
Comme dit Maître Oogway, dans Jung Fu Panda, " on rencontre son destin sur le chemin qu'on emprunte pour l'éviter".
On essaye de se prémunir contre le manque d'amour, et on limite ainsi notre capacité à en donner et en recevoir.
On essaye de préserver son enfant de la blessure qui nous a causé tant de tort, sans comprendre que notre comportement va générer chez lui une blessure narcissique du même ordre.
Je suis confronté, encore une fois, à une vérité qu'Eduardo aime à nous répéter : contrairement à ce que nous pourrions croire, l'évolution spirituelle ne se fait pas en adoptant telle pratique ou en acquérant telle connaissance. Mais plutôt en apprenant à se détacher de ces choses qui nous empêchent de grandir : en lâchant les habitudes qui ne nous servent plus. L'évolution passe par la soustraction et non pas l'acquisition.
" L'amour de soi n'est pas l'amour de nos qualités, de nos succès, de nos accomplissements. C'est l'amour de nous-mêmes malgré notre ombre."
" Quelle est la force la plus puissante ? L'énergie positive ou négative ? L'un d'entre nous répond que c'est l'énergie positive, une autre la négative. Eduardo sourit. La force la plus puissante, nous dit-il, est celle qu'on alimente."
Je n'emploie pas le terme d'abstinence, à dessein, et lui préfère celui de sobriété. L'abstinence, selon Gabor Maté, c'est s'empêcher de faire quelque chose. Or l'être humain ne supporte pas la contrainte, et donc l'abstinence comme contrainte auto-imposée aura du mal à s'ancrer dans la durée. A la place, Maté propose de voir le travail autour de l'addiction comme une tentative d'atteindre la sobriété : cet état de liberté où l'on redécouvre qu'on n'a pas besoin de béquille et qui va venir influencer bien d'autres pans de son existence, comme le savent toutes les personnes qui ont réussi à mettre une dépendance de côté.
Aussi étrange que cela puisse paraître, quelqu'un qui ne pense pas aux autres ne sait pas qu'il ne pense pas aux autres : s'il ne pense qu'à lui, c'est qu'il ne connaît pas d'autre mode opératoire. Bien sûr, la vie viendra régulièrement lui donner le message qu'il manque d'empathie. Et si un jour, par chance, le message est entendu alors une évolution sera possible.
La vie vient blesser l'enfant, la blessure fait parti de la constitution, et aussi ce qui va lui permettre d'évoluer.
le parent parfait est celui qui n'a pas d'enfant. Car on a beau tout faire pour éviter que nos enfants souffrent, on ne peut l'empêcher.