Les antisèches du bonheur

La gratitude en mode préventif c'est la salle de sport du bonheur. La gratitude en mode curatif c'est l'infirmerie.

Le bonheur désigne tout moment où j'accepte ce qui se passe ici et maintenant ; et la souffrance tout état où je résiste à ce qui m'arrive.

Si l’on veut vivre la vie dont on rêve - ou dont on n’ose même pas rêver -, il n’y a pas d’autre choix que d’embrasser l’inconnu et de sauter à pieds joints dans cette zone de panique.

Filtrer, c’est séparer le bon du mauvais, le désiré du non désirable. On filtre l’eau pour qu’elle soit propre et bonne à boire, on filtre le café pour ne pas avoir la bouche pleine de sable noir. Et on doit filtrer sens pensées si on veut se débarrasser de celles qui sont nuisibles. Si l’on veut faire du mental un allié plutôt qu’un ennemi.

[...] nous devons chacun savoir nous rendre heureux pour être en mesure de contribuer au bonheur des autres. Car on ne peut donner aux autres que ce que l’on sait se donner à soi-même.

L’idée selon laquelle la seule personne que je suis capable de changer, c’est moi. Cela peut sembler insignifiant. Mais, en fait, c’est énorme. Car, si je me change, j’augmente les chances que les gens autour de moi changent aussi. Et si chacun change, alors, petit à petit, on change le monde.

Si on me demandait quel est, à mon sens, le but de la vie, je dirais que c'est d'apprendre chaque jour à mieux donner et recevoir de l'amour, que ce soit dans notre travail, nos hobbies, dans nos rapports avec les proches ou les inconnus. Or, comme le dit si bien Erich Fromm dans L'Art d'aimer, je ne peux aimer quoi que ce soit sans d'abord connaître ce que je veux aimer. Et je ne peux rien connaître si je ne sais pas écouter. L'écoute est donc à l'amour ce que le pinceau est à la toile : l'outil sans lequel le tableau ne peut exister.

J'aime voir la pratique de la gratitude comme un changement de perspective, une nouvelle approche de la vie que l'on pourrait résumer par la métaphore de la mouche et de l'abeille.

La mouche vole au-dessus d'un champ de fleurs et n'y voit aucune fleur : elle voit l'unique crotte qui s'y trouve et va se poser dessus. L'abeille, en revanche, peut survoler un champ entier de crottes, ne remarquer que l'unique fleur qui s'y trouve et se poser dessus.

La mouche et l'abeille ont chacune leur fonction dans l'écosystème. Mais nous, à chaque nouveau moment, nous avons la faculté de choisir d'être l'abeille plutôt que la mouche.

Nous sommes les artistes de nos vies et les mots sont nos pinceaux.

Mais on s'expose à des souffrances inutiles si au lieu d'accueillir ces cadeaux de la vie en se rappelant leur impermanence, on se rend dépendant de telle ou telle source d'amour extérieure.