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4,35

sur 1256 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Comment faire une critique sur le récit d'une tragédie pareille ? C'est autre chose qu'un roman, puisque là nous sommes dans l'émotionnel. Je ne sais pas quoi dire. Trop bouleversant. Je pense aussi aux autres qui ont vécu le même drame. Comment ne pas éprouver de haine ? D'autant que nous approchons du 13 novembre. Petite précision : c'est Bono de U2 qui avait dit : 'Vous n'aurez pas notre haine, nous choisissons l'amour au lieu de la peur.'

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Le petit Melvil (à l'époque dix-sept mois à peine !) ne grandira plus en présence de sa chère maman...tuée dans l'attentat du Bataclan.
Indicible, poignant, terrible...
Le manque qui foudroie, et pourtant un témoignage fort et résilient du papa qui lutte pour son enfant, leur enfant.
Les mots pour salut.
Le titre du livre est incroyable, au-delà des armes, au-delà des larmes.




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Voici une chronique délicate, très délicate. En effet, Vous n'aurez pas ma haine est entre la nouvelle, la biographie et l'exutoire. L'auteur l'a rédigé après la mort de sa femme, tuée lors des attentats du Bataclan. Comment alors rédiger la critique d'une oeuvre aussi personnelle ? Quels mots choisir pour donner notre impression face à la reconstruction du veuf ? Qu'avons nous le droit de dire d'un texte aussi honnête ?

Vous n'aurez pas ma haine est un ouvrage inclassable. La critique que l'on peut en faire l'est tout autant. Difficile de parler d'autre chose que des réactions que les mots de l'auteur ont provoqué dans votre coeur et votre estomac de lecteur. Impossible de dire du mal de l'histoire que vit et nous raconte en toute intimité l'auteur. En effet, on a envie de mesurer chacun des mots que l'on emploie pour parler de Vous n'aurez pas ma haine car derrière ce titre long, fort et devenu incontournable, se cache un texte qu'on lit comme si la narrateur racontait son histoire sur le divan d'un psychologue, dans le confessionnal d'une église, à un ami, un proche. Bref, comme s'il ne s'interdisait jamais de vous parler de tout ce qu'il se passe dans son quotidien, dans sa tête, dans son coeur et dans ses tripes depuis la mort de sa femme, Hélène, et depuis qu'il est seul avec son tout petit garçon, Melvil. On respecte, on l'écoute.

Vous n'aurez pas ma haine vous arrachera sans doute quelques larmes. Mais pourquoi ? Pourquoi l'auteur, qui est un homme comme vous et moi, ce qui renforce encore plus l'authenticité du texte et de l'histoire, a-t-il décidé de coucher sur le papier ses faits et gestes post-attentat, alors qu'une poignée de terroristes infâmes ont tué l'amour de sa vie et la mère de son enfant ? Pendant un peu plus de cinquante pages, il ne montrera pas une seule seconde un quelconque sentiment de haine, même si les auteurs du crime commis ce soir-là dans la petite salle de concert parisienne ne méritent que ça. Dans son ouvrage, il nous fait presque oublier ce qu'il s'est réellement passé. Jamais le narrateur ne mettra en effet réellement de mots concrets sur la monstruosité de l'attentat ; jamais le narrateur ne nommera véritablement les coupables. Non, l'auteur n'est pas là pour ça. Et il saura frapper ailleurs. L'auteur est là pour son fils ; avant tout, il n'est plus que là pour lui. Il en oublie un peu le lecteur qui subit la dureté de la situation. Il parlera des gens qui viennent l'entourer avec bienveillance, il parlera de son fils qui, parfois, se demande, il parlera du corps qu'il est allé reconnaître à l'institut médico-légal. Il ne s'adressera pas à son lecteur ; son lecteur est là en tant qu'exutoire. Poser des mots qui seront lus sur le papier pour décrire le deuil et la vie après la mort d'un être aimé et indispensable jusqu'alors. Enseigner au lecteur qu'on n'a pas le temps d'éprouver de la haine, qu'il y a mieux à faire parce qu'on est attendu par nos proches, nos enfants, nos familles. Se confier à lui à chaque détour de page. Mais derrière la tristesse omniprésente se cache un espoir d'optimisme décuplé alors par cette envie de ne pas nommer ni détester les meurtriers.

On ne doutera pas une seule seconde que cette lecture servira sans aucun doute avant tout aux malheureuses autres victimes des meurtres commis au Bataclan. Quand je parle des victimes, je parle ici de ceux qui restent et subissent une perte. Ceux qui, comme l'auteur, comme Antoine, doivent "vivre avec" et continuer malgré tout. Pour les autres, ceux qui ont la chance de ne pas avoir vécu l'enfer de la mort d'un proche tué froidement lors d'un attentat, Vous n'aurez pas ma haine est tout autre chose, mais surtout parfois inconfortable, mais dur, toujours.

Je me suis sentie mal pendant ma lecture ; l'auteur est tellement honnête que je me suis sentie un peu l'âme d'un voyeur, provoquant un inconfort constant malgré toute la douceur de la plume inoffensive du narrateur. Inoffensive, pas complètement, car elle sait se montrer bien trop souvent impitoyable tellement elle rend encore plus dur que ce qu'on a pu imaginer le "juste après" des attentats, de la mort, puis le deuil. Mais elle est belle, aussi ; car le narrateur sait employer des mots simples mais forts pour décrire alors des sentiments tout personnels comme personne.

J'accorde ★ ★ ★ ☆ ☆ à Vous n'aurez pas ma haine. Difficile de ne pas basculer dans un sujet politique dans cette critique avec un livre aussi franc et avec la réaction inattendue de celui qui a perdu sa femme. Mais je ne le souhaitais pas. L'auteur ne m'aura cependant pas convaincue une seule fois de ne pas détester les meurtriers. Lui, se consacrera au bonheur de son fils qu'il doit élever seul, d'où toute l'importance compréhensible de ne pas éprouver de haine pour qui que ce soit afin qu'il grandisse dans de bonnes conditions. Je n'ai pas d'enfants, je n'ai pas non plus perdu quelqu'un dans un attentat terroriste ; je ne peux en aucun me mettre à la place de l'auteur et je ne peux que témoigner de sa franchise touchante. Je le félicite pour le courage dont il a fait preuve d'avoir pris la plume après la perte de sa femme alors que d'autres auraient pris les armes pour venger les leurs. Et ça, c'est remarquable.
Lien : https://lirecestboireetmange..
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Témoignage émouvant, livre thérapie mais sans grande qualité littéraire. Une bouteille jetée à la mer emportant la part nuisible du chagrin, celle qui handicape afin que le deuil puisse être vécu dans l'amour et surtout pas dans la haine de l'autre déjà voleur de la vie.
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On ouvre ce livre avec un peu de curiosité, un étonnement mêlé à une attente : peut-être celle de comprendre, en tout cas approcher, le vécu, la faille, le courage, la tendresse infinie. Et puis, on se surprend à entendre, vraiment, les battements de deux coeurs meurtris par l'absence, la crainte de l'après, la peur de ne pas y arriver. On ressent aussi l'amour, cette force qui transcende, dépasse, s'impose. Antoine Leiris raconte ici, l'après Hélène. Son lien renforcé avec son fils, leur monde à trois, à deux, lumineux et sincère. Si la tristesse accompagne parfois les mots de ce livre, c'est avant tout la force d'avancer et de ne pas sombrer qui s'impose. Une écriture simple, nécessaire et sincère, qui font de cette oeuvre un moment suspendu, aux côtés de ces deux êtres et des victimes plus généralement. Une oeuvre poignante mais d'une grande force d'intelligence. La douleur ne romps pas le lien ni l'esprit critique mais rend son auteur à l'essentiel de sa vie et de son futur. Un monde sans lune mais où tente de percer malgré tout un timide rayon de soleil.
Lien : http://leblogdeyuko.wordpres..
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Difficile de porter un jugement critique sur un tel livre.
Pourtant en le refermant je reste sur un sentiment mitigé.
Évidemment je ne suis pas resté insensible aux mots de cet homme qui vient de perdre sa femme, et mère de son fils, d'une telle manière. Mais d'un autre côté j'ai eu l'impression que de lire quelque chose qui ne m'était pas adressé. Bien que l'auteur nous en ouvre lui-même la porte, je me suis sentie mal à l'aise de pénétrer dans cette intimité.

Je trouve que son message posté sur Facebook était amplement suffisant et ne nécessitait pas d'ajout. Je ne lui enlève pas son droit de coucher ses sentiments sur le papier mais de là à vendre un bouquin (qui plus est à un prix un peu prohibitif... désolée pour cette note de matérialisme...).
Cet ouvrage n'est pas adressé aux terroristes, ni même aux lecteurs. Il s'adresse à lui-même, à sa femme, à son fils. A mon sens il aurait dû rester privé. Peut-être que des personnes ayant vécues le même type de drame s'y retrouveront et y trouveront un peu de réconfort. Je ne peux pas en juger.
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C'est un livre très court puisque que je l'ai lu en une heure et Antoine Leiris y relate sa vie et celle de son fils de 17 mois dans les 10 jours qui ont suivis l'attentat du Bataclan et donc la mort de sa compagne. Ce récit est bien sur poignant et effroyable. Difficile de trouver des mots appropriés pour le décrire.
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Si "vous n'aurez pas ma haine" se situe au moment de l'attentat du Bataclan, finalement ce n'est pas un livre a ce sujet, pas du tout. C'est un livre qui parle du deuil, de l'absence, de la nécessité de vivre, d'avancer même si c'est difficile.

Avec une écriture légère et poétique qui m'a emporté, on se laisse suivre dans le trouble de ce père et de son fils seuls, passant de leur trio d'or à un duo qui doit apprendre a marcher ensemble.

Si les circonstances de la mort d'Helene sont horrible, comme le dit si bien l'auteur, ça aurait pu être n'importe quoi, une tumeur, une voiture qui la renverse. la mort a simplement prit le visage des terroriste ce soir-là et le résultat est le même pour lui: il perd sa femme, son amour, la mère de son fils. c'est cette histoire-là qu'il raconte et elle est poignante.

Vous n'aurez pas ma haine est un livre très court qui vaut le coup d'être lu, on n'en décroche pas, emporté par les mots savamment utilisé pour parler d'une vie qui est bouleversé. ca prend aux tripes, on ne l'oublie pas.
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Deux ans après les attentats du Bataclan, j'ai eu envie de lire ce témoignage. Antoine Leiris a perdu sa femme, assassinée ce 13 novembre 2015 alors qu'elle était à un concert. Et, au lieu de céder à la haine, le jeune veuf a écrit une lettre ouverte aux terroristes, dans laquelle il disait, entre autres choses, "vous n'aurez pas ma haine". Il s'est également aussitôt penché sur l'écriture de ce qui est devenu ce livre.

Parent d'un enfant de dix-sept mois, Melvil, qui comprenait bien que sa maman ne serait plus là, Antoine a dû apprendre à gérer la situation. Continuer à vivre. Il nous livre les quelques jours qui ont suivi le drame, et comment s'est passé son quotidien et celui de son fils.

C'est un livre qui pourra parler à toute personne qui a vécu un deuil, parce que l'auteur parle très peu de l'assassinat en lui-même, il semble ne pas vouloir leur accorder d'importance. Ce qui compte, pour lui, et c'est normal, c'est que son amour n'est plus là et que sa vie a volé en éclats.

J'ai trouvé que les mots étaient particulièrement bien choisis, emprunts d'une poésie et d'une délicatesse qui semblent crier au Monde entier la douleur qu'il éprouve et l'amour infini qu'il a pour Hélène. Il fait face, avec difficulté certes, mais il y parvient. Et surtout, il n'a pas le coeur rempli de haine, ce que j'ai trouvé admirable.

Ce témoignage est bouleversant, d'une part par le sujet qu'il aborde, mais d'autre part parce qu'il est très bien écrit. Ce que j'ai pu ressentir à sa lecture n'est qu'une infime et minuscule partie de la peine d'Antoine Leiris et de toutes les familles endeuillées.

Il ne faut pas oublier qu'il y a des attentats tous les jours, pas qu'en Occident. Ce n'est pas parce que c'est loin que ça a moins d'importance. Il faut continuer à vivre, tout en pensant aux victimes, où qu'elles soient. Ne pas céder à la haine, la colère ou la peur est la meilleure des choses à faire.

J'aimerais que tout le monde lise ce livre, il est si important. C'est criant de vérité.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Antoine Leiris a perdu sa femme le 13 novembre 2015, alors qu'elle se trouvait au bataclan. C'est pour elle qu'il a décidé d'écrire ce message dès le lendemain.
J'avais lu, sur les réseaux sociaux un très message poignant et touchant d'un père qui écrivait a son fils sans avoir que c'était Antoine Leiris, jusqu'à ce que je retrouve le même passage dans le livre.
Je l'ai lu en quelques heures à peine. Ce n'est pas de la grande littérature mais c'est un témoignage bouleversant. L'auteur partage avec nous son ressenti sur les jours qui ont suivi les attentats et c'est pour lui une manière de faire un dernier adieu à sa femme.
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